Ruptures de stock de médicaments : comment trouver des alternatives ?
D’après une nouvelle étude de Posos, 56 % des patients en France, non professionnels de santé, ont récemment été confrontés à des ruptures de stock de médicaments dans les pharmacies. Depuis la fin d’année 2022, la France a été particulièrement touchée par ce problème, principalement en raison de difficultés d'approvisionnement pour des médicaments comme l’Amoxicilline, le Sabril, le Plaquenil, le Paracétamol, l’Azithromycine et le Kaletra. Les médecins et pharmaciens sont confrontés au défi quotidien de trouver des alternatives thérapeutiques adaptées pour garantir une continuité de soins.
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D'après une récente enquête réalisée par le GPUE (Groupement pharmaceutique de l'Union européenne) dans 29 pays de l'Union européenne durant la période allant du 14 novembre au 31 décembre 2022, il a été constaté que les équipes en officine consacraient en moyenne 6 heures et 40 minutes par semaine à la gestion des pénuries de stock et à l'identification de solutions de remplacement (source : Le Quotidien du Pharmacien).
Pourquoi certains médicaments sont en rupture de stock ?
Plus de 3 000 molécules ont été en rupture de stock ou ont fait face à un risque de pénurie, comme le rapporte l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cette pénurie de médicaments serait en partie due à l’augmentation précoce et anormale des infections respiratoires et aux pathologies hivernales telles que les grippes ou les bronchiolites. En effet, cette situation était telle qu'en janvier 2023, environ 70 % des pharmacies en France étaient en manque d'amoxicilline. Face à cette situation, près de quarante pharmacies ont obtenu l'autorisation de produire l'antibiotique directement dans leurs officines.
Plusieurs autres facteurs peuvent expliquer les ruptures de stock selon l’Assurance Maladie :
- Difficultés liées à la production telles que la capacité de production insuffisante, les difficultés d'approvisionnement en matières premières, les défauts de qualité ;
- L’arrêt de la production d’un médicament. Par exemple, l'ANSM annonçait en février 2023 l'arrêt de la commercialisation de la Josacine après une décision industrielle du laboratoire ;
- Problématique de logistique dans la chaîne de distribution.
Des problèmes réglementaires et la demande accrue pour certains médicaments durant la pandémie de COVID-19 ont également contribué aux pénuries de médicaments.
Plus récemment, mardi 12 juin, afin de lutter contre cette problématique, Emmanuel Macron a annoncé la relocalisation en France de la production de 25 médicaments d’ici quelques semaines (source : Le Figaro). Le gouvernement avait en effet annoncé lancer un plan de lutte contre les pénuries en avril dernier.
Trouver des alternatives nécessite donc une gestion proactive de la part des soignants d'autant que la durée moyenne de la pénurie de médicaments vitaux en 2023 est de 14 semaines (source : l’Assurance Maladie). Pour cela, les professionnels de santé peuvent intégrer à leur quotidien des approches alternatives dans leur pratique, afin de continuer à offrir des soins plus complets et individualisés aux patients lors de ruptures de stock.
4 conseils pour trouver des alternatives thérapeutiques compatibles lors d’une rupture de stock
1 : Meilleure anticipation et coordination entre médecin traitant et pharmacien
Selon l'organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France (Leem), seuls 42 des plus de 300 médicaments autorisés en Europe entre 2016 et 2021 ont été produits en France (source : Le Figaro). L’anticipation est l’une des clés pour les médecins et pharmaciens. Certains médecins indiquent directement sur les prescriptions plusieurs alternatives à destination du pharmacien, par exemple en utilisant d’autres formes galéniques. N’étant pas en mesure de changer seul le traitement d’un patient en cas de rupture de stock de médicaments, il peut contacter le Médecin traitant et l’informer si besoin.
2 : Etre en veille constante
Être attentif aux informations véhiculées par les autorités de santé, notamment la Direction Générale de la Santé (DGS) à propos des alertes sanitaires, s’avère essentiel. S’informer également chaque jour des nouvelles dates de disponibilités et des médicaments prêts à l’usage auprès des grossistes-répartiteurs l’est tout autant. Les soignants peuvent aussi assister à des conférences, participer à des formations et se tenir informés des publications scientifiques récentes pour trouver des alternatives. Enfin, les entreprises pharmaceutiques sont responsables de signaler en amont les risques de pénurie de stock ou les pénuries réelles à l’ANSM (source : l’Assurance Maladie).
3 : Collaborer avec d'autres professionnels de la santé
Pour trouver des alternatives thérapeutiques en cas de ruptures de stock de médicaments, le professionnel de santé peut avoir recours à la téléexpertise, qui consiste à solliciter l’avis d’autres professionnels de santé. D’autres outils existent comme Vigirupture, une plateforme qui met en lien des pharmaciens entre eux pour qu’ils puissent indiquer si des médicaments sont disponibles au sein de leurs officines.
4 : Utiliser Posos, un outil qui offre une vision à 360° des traitements possibles par indication et filtrables selon le terrain
Sur Posos, les pharmaciens et médecins n’ont besoin que de 15 secondes pour comparer les alternatives thérapeutiques possibles, selon l’indication.
Avec une base de données exhaustive et constamment mise à jour, Posos offre une recherche avancée permettant d'explorer les médicaments équivalents, les principes actifs alternatifs, les protocoles de traitement recommandés, les interactions médicamenteuses potentielles ainsi que les équivalences de doses. De plus, la solution suggère des alternatives thérapeutiques personnalisées en fonction des caractéristiques spécifiques, antécédents et traitements concomitants de chaque patient.
Trouver des alternatives nécessite donc une gestion proactive de la part des soignants et vous l’aurez compris, ces derniers peuvent intégrer à leur quotidien des approches alternatives dans leur pratique. Cela leur permet de continuer à offrir des soins plus complets et individualisés aux patients lors des ruptures de stock.