Vémurafénib (succinate d'acétate d'hypromellose) 240 mg comprimé

pill

Informations générales

  • Substance

  • Forme galénique

    Comprimé pelliculé

  • Voie d'administration

    Voie orale

Source : ANSM

indication

Indications et autres usages documentés

side-effect

Posologie

Le traitement par le vemurafenib doit être initié et supervisé par un médecin qualifié expérimenté dans l'utilisation des traitements anticancéreux.

Avant le début du traitement par le vemurafenib, la présence de la mutation BRAF V600 doit être confirmée par un test validé (voir rubriques 4.4 et 5.1).

Posologie

La dose recommandée de vemurafenib est de 960 mg (soit 4 comprimés à 240 mg) deux fois par jour (soit une dose quotidienne totale de 1920 mg). Le vemurafenib peut être pris avec ou sans nourriture, toutefois la prise à jeun des deux doses quotidiennes de manière constante doit être évitée (voir la section 5.2).

<i>Durée du traitement </i>

Le traitement par le vemurafenib doit être poursuivi jusqu'à progression de la maladie ou survenue d'une toxicité inacceptable (voir tableaux 1 et 2 ci-dessous).

<i>Omission d'une dose </i>

Si une dose est omise, elle peut être prise jusqu'à 4 heures avant la dose suivante afin de maintenir la fréquence d'administration à deux prises par jour. Les deux doses ne doivent pas être prises simultanément.

<i>Vomissement </i>

En cas de vomissement suite à l'administration du vemurafenib, le patient ne doit pas prendre de dose supplémentaire et le traitement doit être poursuivi de manière habituelle.

<i>Adaptations posologiques </i>

La prise en charge des effets indésirables ou d'un allongement de l'intervalle QTc peut nécessiter une réduction de dose, une interruption temporaire et/ou un arrêt du traitement (voir tableaux 1et 2). Il est déconseillé d'effectuer des adaptations posologiques conduisant à la prise de moins de 480 mg deux fois par jour.

En cas de survenue d'un carcinome épidermoïde cutané (CEC), il est recommandé de poursuivre le traitement sans modification de la dose du vemurafenib (voir rubriques 4.4 et 4.8).

<b>Tableau 1 : Schéma d'adaptation posologique selon le grade des effets indésirables </b>

<table> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Grade (CTC-AE)<sup>(a)</sup></b></td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Modification de posologie recommandée</b></td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Grade 1 ou grade 2 (tolérable)</b></td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Maintien de la dose de vemurafenib à 960 mg deux fois par <br/>jour.</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Grade 2 (intolérable) ou grade 3</b></td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"></td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">1<sup>ère </sup>apparition d'un effet indésirable <br/>de grade 2 ou 3</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Interruption du traitement jusqu'au retour à un grade 0 ou 1. <br/>Reprise du traitement à 720 mg deux fois par jour (ou à <br/>480 mg deux fois par jour si la dose a déjà été réduite).</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">2<sup>ème </sup>apparition d'un effet <br/>indésirable de grade 2 ou 3 ou <br/>persistance après interruption du <br/>traitement</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Interruption du traitement jusqu'au retour à un grade 0 ou 1. <br/>Reprise du traitement à 480 mg deux fois par jour (ou arrêt <br/>définitif si la dose a déjà été réduite à 480 mg deux fois par <br/>jour).</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">3<sup>ème </sup>apparition d'un effet <br/>indésirable de grade 2 ou 3 ou <br/>persistance après une seconde <br/>réduction de dose</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Arrêt définitif.</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Grade 4</b></td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"></td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">1<sup>ère </sup>apparition d'un effet indésirable <br/>de grade 4</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Arrêt définitif ou interruption du traitement par le <br/>vemurafenib jusqu'au retour à un grade 0 ou 1. <br/>Reprise du traitement à 480 mg deux fois par jour (ou arrêt <br/>définitif si la dose a déjà été réduite à 480 mg deux fois par <br/>jour).</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">2<sup>nde </sup>apparition d'un effet indésirable <br/>de grade 4 ou persistance d'un effet <br/>indésirable de grade 4 après une <br/>première réduction de dose</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Arrêt définitif.</td> </tr> </table>

(<sup>a) </sup>Intensité des événements indésirables cliniques cotée selon les critères communs de terminologie pour les événements indésirables (Common Terminology Criteria for Adverse Events ; CTC-AE) v4.0.

Un allongement de l'intervalle QT exposition-dépendante a été observé lors d'une étude de phase II, non contrôlée, menée en ouvert chez des patients atteints d'un mélanome métastatique ayant été préalablement traités. La prise en charge d'un allongement de l'intervalle QT peut nécessiter des mesures de surveillance spécifiques (voir rubrique 4.4).

<b>Tableau 2: Schéma d'adaptation posologique en fonction de l'allongement de l'intervalle QT </b>

<table> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Valeur du QTc</b></td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Modification de posologie recommandée</b></td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">QTc&gt;500 ms avant traitement</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Traitement déconseillé.</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Le QTc est à la fois &gt; 500 ms et la différence <br/>par rapport à sa valeur avant traitement est <br/>&gt;60 ms</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Arrêt définitif.</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">1<sup>ère </sup>apparition d'un QTc&gt;500 ms pendant le <br/>traitement et la différence par rapport à sa <br/>valeur avant traitement est &lt;60 ms</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Interruption temporaire du traitement jusqu'à ce <br/>que le QTc repasse en dessous de 500 ms. <br/>Se reporter aux mesures de surveillance <br/>spécifiques à la rubrique 4.4. <br/>Reprise du traitement à 720 mg deux fois par jour <br/>(ou à 480 mg deux fois par jour si la dose a déjà <br/>été réduite).</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">2<sup>ème </sup>apparition d'un QTc&gt;500 ms pendant le <br/>traitement et la différence par rapport à sa <br/>valeur avant traitement est &lt;60 ms</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Interruption temporaire du traitement jusqu'à ce <br/>que le QTc repasse en dessous de 500 ms. <br/>Se reporter aux mesures de surveillance <br/>spécifiques à la rubrique 4.4. <br/>Reprise du traitement à 480 mg deux fois par jour <br/>(ou arrêt définitif si la dose a déjà été réduite à <br/>480 mg deux fois par jour).</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">3<sup>ème </sup>apparition d'un QTc&gt;500 ms pendant le <br/>traitement et la différence par rapport à sa <br/>valeur avant traitement est &lt;60 ms</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Arrêt définitif.</td> </tr> </table>

<i>Populations particulières </i>

Population âgée

Aucune adaptation posologique particulière n'est nécessaire chez les patients âgés de plus de 65 ans.

Insuffisants rénaux

Des données limitées sont disponibles chez les patients insuffisants rénaux. Chez les patients ayant une insuffisance rénale sévère, un risque d'augmentation de l'exposition ne peut être exclu. Les patients ayant une insuffisance rénale sévère doivent être surveillés étroitement (voir rubriques 4.4 et

5.2)

Insuffisants hépatiques

Des données limitées sont disponibles chez les patients insuffisants hépatiques. Le vemurafenib étant éliminé par le foie, les patients ayant une insuffisance hépatique modérée à sévère peuvent avoir une exposition augmentée et doivent être surveillés étroitement (voir rubriques 4.4 et 5.2).

Population pédiatrique

La sécurité et l'efficacité du vemurafenib n'ont pas été établies chez les enfants de moins de 18 ans. Les données actuellement disponibles sont décrites aux rubriques 4.8, 5.1 et 5.2, toutefois aucune recommandation posologique ne peut être établie.

Patients non caucasiens

La sécurité et l'efficacité du vemurafenib n'ont pas été établies chez des patients non caucasiens. Aucune donnée n'est disponible.

Mode d'administration

Voie orale. Les comprimés doivent être avalés entiers avec de l'eau. Ils ne doivent pas être croqués ou écrasés.

Source : EMA

side-effect

Contre-indications

  • Allaitement

  • Anomalie biologique

    anomalies de l'ionogramme (dont celles du magnésium)
  • Femme

  • Femme en âge de procréer

    pendant traitement et au moins 6 mois après arrêt
  • Grossesse

  • Insuffisance hépatique

  • Insuffisance hépatique

  • Insuffisance rénale

interactions

Interactions

vémurafénib <> estroprogestatifs contraceptifs
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de diminution des concentrations des estroprogestatifs, avec pour conséquence un risque d’inefficacité.
Conduite à tenir
-
vémurafénib <> immunosuppresseurs
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de diminution des concentrations des immunosuppresseurs, avec pour conséquence un risque d’inefficacité.
Conduite à tenir
-
vémurafénib <> inducteurs enzymatiques
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de diminution des concentrations du vémurafénib, avec moindre efficacité.
Conduite à tenir
-
résines chélatrices <> médicaments administrés par voie orale
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
La prise de résine chélatrice peut diminuer l’absorption intestinale et, potentiellement, l’efficacité d’autres médicaments pris simultanément.
Conduite à tenir
D’une façon générale, la prise de la résine doit se faire à distance de celle des autres médicaments, en respectant un intervalle de plus de 2 heures, si possible.
topiques gastro-intestinaux, antiacides et adsorbants <> médicaments administrés par voie orale
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Diminution de l'absorption de certains autres médicaments ingérés simultanément.
Conduite à tenir
Prendre les topiques ou antiacides, adsorbants à distance de ces substances (plus de 2 heures, si possible).
vémurafénib <> théophylline
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation importante des concentrations de théophylline, avec risques de majoration de ses effets indésirables.
Conduite à tenir
Surveillance clinique et adaptation de la posologie de la théophylline pendant le traitement par vémurafénib et après son arrêt.
laxatifs (type macrogol) <> médicaments administrés par voie orale
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Avec les laxatifs, notamment en vue d’explorations endoscopiques: risque de diminution de l’efficacité du médicament administré avec le laxatif.
Conduite à tenir
Eviter la prise d’autres médicaments pendant et après l’ingestion dans un délai d’au moins 2 h après la prise du laxatif, voire jusqu’à la réalisation de l’examen.
vémurafénib <> bupropion
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de diminution des concentrations du bupropion, avec augmentation de son métabolite actif et toxicité majorée.
Conduite à tenir
-
vémurafénib <> ifosfamide
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de diminution des concentrations de l'ifosfamide, avec augmentation de son métabolite actif et toxicité majorée.
Conduite à tenir
-
side-effect

Fertilité, grossesse et allaitement

Femmes en âge de procréer - Contraception chez les femmes
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et au moins 6 mois après l'arrêt du traitement.
Le vemurafenib peut diminuer l'efficacité des contraceptifs hormonaux (voir rubrique 4.5).
Grossesse
Il n'existe pas de données sur l'utilisation du vemurafenib chez la femme enceinte.
Aucun signe de potentiel tératogène n'a été observé chez des embryons/fœtus de rat ou de lapin avec le vemurafenib (voir rubrique 5.3). Dans les études menées chez l'animal, il a été montré que le vemurafenib traversait le placenta. Sur la base de son mécanisme d'action, le vemurafenib pourrait causer des dommages foetaux en cas d'administration à une femme enceinte. Le vemurafenib ne doit pas être administré à une femme enceinte sauf si le bénéfice éventuel pour la mère ne l'emporte sur le risque éventuel pour le fœtus.
Allaitement
On ne sait pas si le vemurafenib est excrété dans le lait maternel. Un risque pour les nouveau-nés/nourrissons ne peut être exclu. La décision d'interrompre l'allaitement ou d'interrompre le traitement avec le vemurafenib doit être prise en tenant en compte du bénéfice de l'allaitement pour l'enfant au regard du bénéfice du traitement pour la mère.
Fécondité
Aucune étude spécifique avec le vemurafenib n'a été menée pour évaluer l'effet sur la fécondité chez l'animal. Cependant, lors des études de toxicité à doses répétées chez le rat et le chien, aucun effet histopathologique n'a été remarqué sur les organes reproducteurs mâles et femelles (voir rubrique 5.3).

Source : EMA

side-effect

Propriétés pharmacologiques

Classe pharmacothérapeutique : Agent antinéoplasique, inhibiteur de protéine kinase, code ATC : L01EC01
Mécanisme d'action et effets pharmacodynamiques
Le vemurafenib est un inhibiteur de la sérine-thréonine kinase BRAF. Des mutations du gène BRAF induisent une activation constitutive des protéines BRAF, capable d'entraîner la prolifération cellulaire en l'absence des facteurs de croissance.
Des données précliniques issues de tests biochimiques ont démontré que le vemurafenib pouvait inhiber de manière puissante la forme activée des protéines kinases BRAF porteuses de mutations au niveau du codon 600 (voir le tableau 6).
Tableau 6 Activité inhibitrice de protéine kinase du vemurafenib sur les différentes protéines kinases BRAF
Protéine Kinase Fréquence estimée
dans les mélanomes porteurs de
mutations V600(t)
Concentration inhibitrice 50
(nM)
(CI 50)
BRAFV600E 87,3% 10
BRAFV600K 7,9% 7
BRAFV600R 1% 9
BRAFV600D <0, 2% 7
BRAFV600G <0,1% 8
BRAFV600M <0,1% 7
BRAFV600A <0,1% 14
BRAF type sauvage N/A 39

(t) estimée à partir de 16 403 mélanomes porteurs de mutations sur le codon 600 de BRAF répertoriées dans la base de données publique COSMIC, version 71 (novembre 2014).
Cet effet inhibiteur a été confirmé par les tests de phosphorylation de ERK et d'anti-prolifération cellulaire sur des lignées cellulaires de mélanome exprimant des mutations BRAF V600. Dans les tests d'anti-prolifération cellulaire, la concentration inhibitrice 50 (CI 50) sur les lignées cellulaires mutées V600 (lignées cellulaires mutées V600E, V600R, V600D et V600K) variait de 0,016 à 1,131 µM alors que les CI 50 sur les lignées cellulaires BRAF de type sauvage étaient de respectivement 12,06 µM et 14,32 µM.
Détermination du statut mutationnel BRAF
Avant le début du traitement par le vemurafenib, la présence d'une mutation BRAF V600 doit être confirmée par un test validé. Dans les essais cliniques de phase II et III, les patients éligibles ont été identifiés au moyen d'une détermination par réaction en chaîne par polymérase en temps réel (Test de
mutation BRAF V600 Cobas 4800). Ce test dispose du marquage CE et est utilisé afin de déterminer le statut mutationnel BRAF à partir d'ADN isolé de tissus tumoraux fixés au formaldéhyde et inclus en paraffine (FFPE). Il a été conçu pour détecter la mutation prédominante BRAF V600E avec une haute sensibilité (moins de 5% de séquence V600E dans un environnement de séquence sauvage à partir d'ADN issu d'échantillons FFPE). Les études précliniques et cliniques dans lesquelles des séquençages rétrospectifs ont été réalisés ont montré que le test détectait également les mutations BRAF V600D et V600K moins fréquentes, avec une sensibilité plus faible. Parmi les échantillons disponibles à partir des essais précliniques et cliniques (n=920) et pour lesquels une mutation a été détectée par le test Cobas et analysés secondairement par séquençage, aucun échantillon n'a été identifié comme étant de type sauvage d'après un séquençage Sanger et un séquençage 454.
Efficacité et sécurité clinique
L'efficacité du vemurafenib a été évaluée chez 336 patients lors d'un essai clinique de phase III (NO25026) et chez 278 patients lors de deux essais cliniques de phase II (NP 22657 et MO25743). Tous les patients devaient être atteints d'un mélanome avancé et porteur d'une mutation BRAF V600 détectée par le Test de mutation BRAF V600 Cobas 4800.
Résultats de l'étude de phase III (NO25026) chez des patients non préalablement traités
Une étude de phase III, multicentrique, internationale, randomisée, menée en ouvert valide l'utilisation du vemurafenib chez des patients atteints d'un mélanome non résécable ou métastatique porteur d'une mutation BRAF V600E et non préalablement traités. Les patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par vemurafenib (960 mg deux fois par jour) ou par dacarbazine (1 000 mg/m² au jour 1 toutes les 3 semaines).
Au total, 675 patients ont été randomisés pour recevoir le vemurafenib (n = 337) ou la dacarbazine (n = 338). Les patients randomisés étaient en majorité de sexe masculin (56 %) et caucasiens (99 %), leur âge médian était de 54 ans (24 % étaient âgés de 65 ans ou plus), tous présentaient un indice de performance ECOG de 0 ou 1 et la majorité présentait une maladie au stade M1c (65 %). L'évaluation de l'efficacité dans cette étude repose sur deux co-critères principaux, la survie globale (OS) et la survie sans progression (PFS).
Lors de l'analyse intermédiaire prédéfinie avec un cut-off des données le 30 décembre 2010, des améliorations significatives des co-critères principaux, OS (p<0,0001) et PFS (p<0,0001) (test log-rank non stratifié), ont été observées. Suite aux recommandations du comité de surveillance des données de tolérance (Data Safety Monitoring Board, DSMB), ces résultats ont été rendus disponibles en janvier 2011 et l'étude a été modifiée afin de permettre aux patients traités par la dacarbazine de recevoir le vemurafenib (cross over). Des analyses de survie additionnelles ont été menées par la suite comme indiqué dans le tableau 7.
Tableau 7 : Survie globale chez des patients atteints d'un mélanome porteur d'une mutation V600 non préalablement traités en fonction de la date de cut-off des données (N=338 dacarbazine, N=337 vemurafenib)
Date de cut-off des
données
Traitement Nombre de
décès (%)
Hazard Ratio
(IC 95%)
Nombre de
patients ayant
bénéficié du cross
over (%)
30 décembre 2010 dacarbazine 75 (22) 0,37 (0,26 - 0,55) 0 (non applicable)
vemurafenib 43 (13)
31 mars 2011 dacarbazine 122 (36) 0,44 (0,33 – 0,59) (w) 50 (15%)
vemurafenib 78 (23)
3 octobre 2011 dacarbazine 175 (52) 0,62 (0,49 – 0,77) (w) 81 (24%)
vemurafenib 159 (47)
1er février 2012 dacarbazine 200 (59) 0,70 (0,57 – 0,87) (w) 83 (25%)
vemurafenib 199 (59)
20 décembre 2012 dacarbazine 236 (70) 0,78 (0,64 – 0,94) (w) 84 (25%)
vemurafenib 242 (72)

(w) Résultats censurés au moment du cross over
Résultats non censurés au moment du cross-over : 31 mars 2011 : HR (IC 95%) = 0,47 (0,35 – 0,62) ; 3 octobre 2011 : HR (IC 95%) = 0,67 (0,54 – 0,84) ; 1er février 2012 : HR (IC 95%) = 0,76 (0,63 – 0,93) ; 20 décembre 2012 : HR (IC 95%) = 0,79 (0,66 – 0,95)
Figure 1 Courbes de Kaplan-Meier de la survie globale – Patients non préalablement traités (à la date de cut-off des données du 20 décembre 2012)
Le tableau 8 montre l'effet du traitement en fonction de tous les critères de stratification prédéfinis, considérés comme des facteurs pronostics.
Tableau 8 : Survie globale chez des patients atteints de mélanome porteurs d'une mutation V600 en fonction du niveau de LDH, du stade de la tumeur et du score ECOG (analyse post hoc à la date de cut-off des données du 20 décembre 2012, résultats censurés au moment du cross-over)
Critère de
stratification
N Hazard Ratio Intervalle de confiance
à 95%
LDH normal 391 0,88 0,67 - 1,16
LDH > LSN 284 0,57 0,44 - 0,76
Stade IIIc/M1A/M1B 234 1,05 0,73 - 1,52
Stade MIC 441 0,64 0,51 - 0,81
ECOG PS=0 459 0,86 0,67 - 1,10
ECOG PS=1 216 0,58 0,42 - 0,9

LDH: Lactate deshydrogénase, ECOG PS: Eastern Oncology Group Performance Status
Le tableau 9 montre le taux de réponse globale et la survie sans progression chez des patients atteints d'un mélanome porteur d'une mutation BRAF V600 non préalablement traités.
Tableau 9 : Taux de réponse globale et survie sans progression chez des patients atteints d'un mélanome porteur d'une mutation BRAF V600 non préalablement traités
vemurafenib dacarbazine Valeur de p(x)
Cut-off des données du 30 décembre 2010 (y)
Taux de réponse
globale
(IC 95 %)
48,4%
(41,6% – 55,2%)
5,5%
(2,8% – 9,3 %)
< 0,0001
Survie sans
progression
Hazard Ratio
(IC 95 %)
0,26
(0,20 – 0,33)
< 0,0001
Nombre d'évènements
(%)
104 (38%) 182 (66%)
Médiane de
PFS (mois)
(IC 95 %)
5,32
(4,86 – 6,57)
1,61
(1,58 – 1,74)
Cut-off des données du 1er février 2012 (z)
Survie sans
progression
Hazard Ratio
(IC 95 %)
0,38
(0,32 – 0,46)
< 0,0001
Nombre d'évènements
(%)
277 (82%) 273 (81%)
Médiane de
PFS (mois)
(IC 95 %)
6,87
(6,14 – 6,97)
1,64
(1,58 – 2,07)

(x) Test log-rank non stratifié pour la PFS et test du Chi² pour le Taux de réponse globale.
(y) A la date du 30 décembre 2010, au total, 549 patients étaient évaluables pour la PFS et 439 patients étaient évaluables pour le taux de réponse globale.
(z) A la date du 1er février 2012, au total, 675 patients étaient évaluables lors de l'actualisation de l'analyse post-hoc de PFS.
Au total, 57 patients sur 673 dont la tumeur a été analysée par séquençage de manière rétrospective ont été rapportés comme atteints d'un mélanome porteur de la mutation V600K dans l'étude NO25026. Bien que limitée par un faible nombre de patients, les analyses d'efficacité parmi ces patients atteints d'une tumeur porteuse de la mutation V600K suggéraient un bénéfice du traitement par le vemurafenib similaire en termes d'OS, PFS et taux de meilleur réponse globale confirmée. Aucune
donnée n'est disponible chez les patients dont le mélanome est porteur de mutations V600 rares autres que V600E et V600K.
Résultats de l'étude de phase II (NP22657) chez des patients en échec après au moins un traitement préalable
Une étude de phase II, multinationale, multicentrique a été menée dans un seul groupe de 132 patients atteints d'un mélanome métastatique porteur d'une mutation BRAF V600E détectée par le Test de mutation BRAF V600 Cobas 4800 et ayant reçu au moins un traitement préalable. L'âge médian de ces patients était de 52 ans et 19 % d'entre eux étaient âgés de plus de 65 ans. Ces patients étaient majoritairement de sexe masculin (61 %), caucasiens (99 %) et présentaient une maladie au stade M1c (61 %). Quarante-neuf pourcents des patients étaient en échec après au moins deux traitements préalables.
Avec un suivi médian de 12,9 mois (range : 0,6 à 20,1), le critère d'évaluation principal, le taux de meilleur réponse globale confirmée (Réponse Complète + Réponse Partielle) évalué par un comité de revue indépendant (CRI) était de 53 % (IC 95 % : 44 % - 62 %). La médiane de survie globale était de 15,9 mois (IC 95% : 11,6 à 18,3). Le taux de survie à 6 mois était de 77% (IC 95 % : 70 % - 85 %) et à
12 mois à 58% (IC 95 % : 49 % - 67 %). Parmi les 132 patients inclus dans l'étude NP22657, 9
patients étaient porteurs d'une mutation V600K d'après un séquençage Sanger fait de manière rétrospective. Parmi ces patients, 3 ont eu une réponse partielle, 3 ont eu une maladie stable, 2 ont progressé et 1 n'était pas évaluable.
Résultats de l'étude de phase II (MO25743) chez des patients présentant des métastases cérébrales
Une étude multicentrique à un bras unique traité par vemurafenib (n=146) a été menée chez des patients adultes ayant un mélanome métastatique histologiquement confirmé porteur d'une mutation BRAF V600 (détectée par le Test de mutation BRAF V600 Cobas 4800) avec métastases cérébrales. L'étude comprenait deux cohortes recrutées simultanément :
- La cohorte 1 avec des patients non préalablement traités (n = 90) : les patients n'avaient pas reçu de traitement antérieur pour leurs métastases cérébrales. Un traitement systémique préalable pour le mélanome métastatique était autorisé, excepté les inhibiteurs de BRAF et de MEK.
- La cohorte 2 avec des patients préalablement traités (n = 56) : les patients avaient été précédemment traités pour leurs métastases cérébrales et avaient progressé suite à ce traitement. Pour les patients traités par radiothérapie stéréotaxique (SRT) ou par chirurgie, une nouvelle lésion cérébrale évaluable selon les critères RECIST devait s'être développée après cette thérapie préalable.
Un total de 146 patients ont été recrutés. La majorité des patients étaient des hommes (61,6%) et de race caucasienne (92,5%), et l'âge médian était de 54 ans (variant de 26 à 83 ans), répartis de façon similaire entre les deux cohortes. Le nombre médian de lésions cérébrales cibles à l'état initial était de 2 (variant de 1 à 5), dans les deux cohortes.
L'objectif principal d'efficacité de l'étude était le meilleur taux de réponse globale sur les lésions cérébrales des patients atteints de mélanome métastatique avec métastases cérébrales non préalablement traitées, évalué par un comité de revue indépendant (CRI).
Les objectifs secondaires comprenaient une évaluation de l'efficacité du vemurafenib par le meilleur taux de réponse globale sur les lésions cérébrales des patients précédemment traités, la durée de réponse, la survie sans progression (PFS) et la survie globale (OS) chez les patients atteints d'un mélanome avec métastases cérébrales (voir tableau 10).
Tableau 10 : Efficacité du vemurafenib chez les patients présentant des métastases cérébrales
Cohorte 1
Non
préalablement
traités
n = 90
Cohort 2
Préalablement
traités
n = 56
Total
n = 146
Meilleur taux de réponse globalea
sur les lésions cérébrales
Répondeurs n (%)
(IC 95%)b
16 (17,8%)
(10,5 - 27,3)
10 (17,9%)
(8,9 - 30,4)
26 (17,8%)
(12,0 - 25,0)
Durée de réponsec
sur les lésions cérébrales (n)
médiane (mois)
(IC 95%)d
(n = 16)
4,6
(2,9 - 6,2)
(n = 10)
6,6
(2,8 - 10,7)
(n = 26)
5,0
(3,7 - 6,6)
Meilleur taux de réponse globalea
sur les lésions extracraniennes
n (%)
26 (32,9%) 9 (22,5%) 35 (29,4%)
PFS - globale
médiane (mois)e
(IC 95%)d
3,7
(3,6 - 3,7)
3,7
(3,6 - 5,5)
3,7
(3,6 - 3,7)
PFS – des lésions cérébrales
uniquement
médiane (mois)e
(IC 95%)d
3,7
(3,6 - 4,0)
4,0
(3,6 - 5,5)
3,7
(3,6 - 4,2)
OS
médiane (mois)
(IC 95%)d
8,9
(6,1 - 11,5)
9,6
(6,4 - 13,9)
9,6 (6,9 - 11,5)

a Meilleur taux de réponse globale confirmée évalué par le comité de revue indépendant, nombre de répondeurs n (%)
b Intervale de confiance (IC) bilatéral à 95% de Clopper-Pearson
c Durée de réponse évaluée par le comité de revue indépendant
d Estimation de Kaplan-Meier
e Evaluée par l'investigateur
Population pédiatrique
Résultats de l'étude de phase I (NO25390) chez des patients pédiatriques
Une étude de phase I d'escalade des doses a été réalisée afin d'évaluer l'utilisation de vemurafenib chez six patients adolescents atteints de mélanome de stade IIIC ou IV porteur d'une mutation BRAF V600. Tous les patients traités avaient au moins 15 ans et pesaient au moins 45 kg. Trois patients ont été traités par vemurafenib à la dose de 720 mg deux fois par jour et trois patients ont été traités par vemurafenib à la dose de 960 mg deux fois par jour. La dose maximale tolérée n'a pas pu être déterminée. Bien que des régressions tumorales transitoires aient été observées, le meilleur taux de réponse globale (BORR) était de 0% (IC 95%: 0% - 46%) sur la base de réponses confirmées. L'étude a été arrêtée en raison du faible recrutement. Pour plus d'information sur l'utilisation pédiatrique, voir la rubrique 4.2.

Source : EMA

side-effect

Effets indésirables

  • alopécie

  • arthralgie

  • asthénie

  • carcinome épidermoïde cutané

  • constipation

  • coup de soleil

  • céphalée

  • diarrhée

  • diminution de l'appétit

  • dorsalgie

  • douleur aux extrémités

  • douleur musculosquelettique

  • dysgueusie

  • fatigue

  • gamma glutamyl transférase augmentée

  • hyperkératose

  • kératoacanthome

  • kératose actinique

  • kératose séborrhéique

  • myalgie

  • nausée

  • papillome cutané

  • photosensibilité

  • prurit

  • sécheresse cutanée

  • toux

  • vertige

  • vomissement

  • éruption cutanée

  • éruption cutanée maculopapuleuse

  • érythrodysesthésie palmo-plantaire

  • érythème

  • état fébrile

  • œdème périphérique

pill

Liste des spécialités disponibles

Source : BDPM

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