Milrinone (lactate) 1 mg/ml solution injectable/pour perfusion
Indications et autres usages documentés
- insuffisance cardiaque
- insuffisance cardiaque aigue
- insuffisance cardiaque congestive
- syndrome de bas débit
Source : ANSM
Posologie
Posologie
Le traitement par milrinone doit débuter par une dose initiale dépendant du poids, permettant d'atteindre la saturation, suivie d'une dose d'entretien continue en fonction de l'efficacité, conformément aux directives ci-dessous.
Dose initiale
La dose initiale est de 50 microgrammes (0,05 mg) de milrinone/kg. Elle est administrée lentement pendant une période de 10 minutes. Cette dose est habituellement suivie d'une perfusion d'entretien continue. (Tableau 1)
Dose d'entretien
La dose d'entretien est généralement de 0,5 microgramme de milrinone/kg/minute. Toutefois, elle peut être comprise entre 0,375 microgramme de milrinone/kg/minute et 0,75 microgramme de milrinone/kg/minute. (Tableau 2)
Le niveau de la dose d'entretien doit être sélectionné sur la base de l'effet hémodynamique et de l'efficacité clinique.
La dose quotidienne ne doit pas dépasser 1,13 mg de milrinone/kg.
Tableau 1. Dose initiale (concentration 1 mg/mL)
<table> <tbody><tr> <td colspan="10"> Poids corporel du patient (kg) par rapport à la quantité de dose initiale de milrinone </td> </tr> <tr> <td> Poids corporel (kg) </td> <td> 30 </td> <td> 40 </td> <td> 50 </td> <td> 60 </td> <td> 70 </td> <td> 80 </td> <td> 90 </td> <td> 100 </td> <td> 110 </td> </tr> <tr> <td> Dose initiale de milrinone </td> <td> 1,5 </td> <td> 2,0 </td> <td> 2,5 </td> <td> 3,0 </td> <td> 3,5 </td> <td> 4,0 </td> <td> 4,5 </td> <td> 5,5 </td> <td> 6,0 </td> </tr> </tbody></table>Tableau 2. Dose d'entretien (pour une utilisation continue)
<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> Posologie (microgramme/kg de poids corporel/min) </td> <td> Dose quotidienne (24 heures)\* mg/kg de poids corporel </td> </tr> <tr> <td> Dose minimale </td> <td> 0,375 </td> <td> 0,59 </td> </tr> <tr> <td> Dose standard </td> <td> 0,50 </td> <td> 0,77 </td> </tr> <tr> <td> Dose maximale </td> <td> 0,75 </td> <td> 1,13 </td> </tr> </tbody></table>* La « dose quotidienne (24 heures) » (en mg/kg de poids corporel) est calculée à partir de la posologie respective (doses minimale, standard et maximale) plus la dose initiale (0,05 mg/kg de poids corporel)
Pour administrer la dose d'entretien, préparer une solution de perfusion contenant 200 microgrammes de milrinone/mL. Elle est préparée en ajoutant 40 mL d'une solution de support à 10 mL d'une solution non diluée de milrinone pour l'injection. Les diluants/solutions de support peuvent être du chlorure de sodium à 0,9 % pour la perfusion, et du glucose à 5 % pour la perfusion.
En fonction de la dose d'entretien requise (en microgrammes/kg/minute), les vitesses de perfusion suivantes (en millilitres/kg/heure) ont été obtenues pour la solution de perfusion préparée à une concentration de 200 microgrammes/mL (voir Tableau 3).
Tableau 3 : Conversion de la dose d'entretien en vitesse de perfusion correspondante
<table> <tbody><tr> <td> Dose d'entretien (microgramme/kg/minute) </td> <td> Dose d'entretien (microgrammes/kg/heure) </td> <td> Vitesse de perfusion\* (millilitre/kg/heure) </td> </tr> <tr> <td> 0,375 </td> <td> 22,5 </td> <td> 0,11 </td> </tr> <tr> <td> 0,400 </td> <td> 24,0 </td> <td> 0,12 </td> </tr> <tr> <td> 0,500 </td> <td> 30,0 </td> <td> 0,15 </td> </tr> <tr> <td> 0,600 </td> <td> 36,0 </td> <td> 0,18 </td> </tr> <tr> <td> 0,700 </td> <td> 42,0 </td> <td> 0,21 </td> </tr> <tr> <td> 0,750 </td> <td> 45,0 </td> <td> 0,22 </td> </tr> </tbody></table>* calculée pour une solution de perfusion contenant 200 microgrammes de milrinone par millilitre.
Nourrissons et enfants
Dans les études publiées, les doses suivantes ont été utilisées chez les nourrissons et les enfants :
-
Dose initiale par voie intraveineuse : de 50 à 75 microgrammes/kg pendant 30 à 60 minutes.
-
Perfusion continue par voie intraveineuse : l'administration de la dose a été mise en œuvre en tenant dûment compte de la réponse hémodynamique et de la survenue possible d'effets secondaires, la vitesse de perfusion étant de 0,25 à 0,75 microgramme/kg/min sur une période allant jusqu'à 35 heures.
Dans les études cliniques du syndrome de faible débit cardiaque chez les nourrissons et les enfants de moins de 6 ans après une chirurgie correctrice d'une maladie cardiaque congénitale, l'administration d'une dose initiale de 75 microgrammes/kg sur 60 minutes, suivie par une perfusion d'entretien de 0,75 microgramme/kg/min pendant 35 heures, permet de réduire le risque de syndrome de faible débit cardiaque.
Les résultats des études pharmacocinétiques (voir rubrique 5.2) doivent être pris en compte.
Enfants présentant une insuffisance rénale :
En raison de l'absence de données disponibles, l'utilisation de milrinone chez les enfants souffrant d'une insuffisance rénale n'est pas recommandée (voir rubrique 4.4 pour plus d'informations).
Persistance du canal artériel :
Chez les enfants prématurés ou nouveaux-nés, ainsi que chez les nourrissons souffrant d'une persistance du canal artériel, le bénéfice thérapeutique devrait être pondéré par rapport aux risques potentiels quant à l'utilisation ou au risque associé à la milrinone (voir rubriques 4.4, 4.8, 5.2 et 5.3).
Patients âgés
Selon les connaissances actuelles, aucune recommandation posologique particulière n'est nécessaire pour ce groupe de patients présentant une fonction rénale normale.
Patients présentant une insuffisance rénale :
Chez les patients souffrant d'une insuffisance rénale, l'excrétion de la milrinone est limitée. Un ajustement de la posologie est donc nécessaire. La recommandation suivante repose sur les données provenant de patients souffrant d'une insuffisance rénale, mais pas d'une insuffisance cardiaque, chez qui une augmentation significative de la demi-vie terminale de la milrinone a été observée.
La dose initiale reste inchangée. La dose d'entretien doit être réduite en fonction de la sévérité de l'insuffisance fonctionnelle (voir Tableau 4).
Tableau 4 : Conversion de la dose d'entretien réduite chez les patients souffrant d'une insuffisance rénale en vitesse de perfusion correspondante
<table> <tbody><tr> <td> Clairance de la créatinine (mL/min/1,73 m), </td> <td> Dose d'entretien (microgramme/kg/minute) </td> <td> Dose d'entretien (microgrammes/kg/heure) </td> <td> Vitesse de perfusion\* (millilitre/kg/heure). </td> </tr> <tr> <td> 5 </td> <td> 0,20 </td> <td> 12,0 </td> <td> 0,06 </td> </tr> <tr> <td> 10 </td> <td> 0,23 </td> <td> 13,8 </td> <td> 0,07 </td> </tr> <tr> <td> 20 </td> <td> 0,28 </td> <td> 16,8 </td> <td> 0,08 </td> </tr> <tr> <td> 30 </td> <td> 0,33 </td> <td> 19,8 </td> <td> 0,10 </td> </tr> <tr> <td> 40 </td> <td> 0,38 </td> <td> 22,8 </td> <td> 0,11 </td> </tr> <tr> <td> 50 </td> <td> 0,43 </td> <td> 25,8 </td> <td> 0,13 </td> </tr> </tbody></table>* calculée pour une solution de perfusion contenant 200 microgrammes de milrinone par millilitre
Mode d'administration
MILRINONE TILLOMED est administré en injection par voie intraveineuse lente ou en perfusion par voie intraveineuse.
MILRINONE TILLOMED ne doit pas être mélangé à des solutions de support autres que celles mentionnées ci-dessus (voir également rubrique 6.2). Des solutions de différentes concentrations peuvent être utilisées en fonction des besoins liquidiens du patient.
Si la solution diluée ne peut pas être utilisée immédiatement, il est recommandé de ne pas l'utiliser après 24 heures (voir également rubrique 6.3).
Afin d'éviter une irritation locale, il est recommandé de piquer dans la veine la plus large possible. Une injection extravasculaire est à éviter. La durée du traitement ne doit pas dépasser 48 heures en raison de l'absence de données concernant la sécurité et l'efficacité de la milrinone dans le traitement à long terme d'une insuffisance cardiaque congestive. Chez les enfants, la durée du traitement est au maximum de 35 heures.
À ce jour, les résultats disponibles sont ceux concernant le traitement d'une insuffisance cardiaque avec la milrinone en association avec l'administration concomitante d'un diurétique.
Source : BDPM
Contre-indications
Amylose cardiaque
Anévrisme ventriculaire
Cardiomyopathie obstructive
Hypovolémie non corrigée
Infarctus du myocarde
Instabilité hémodynamique
Insuffisance cardiaque
Valvulopathie cardiaque
Valvulopathie aortique ou pulmonaire obstructive
Source : ANSM
Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Il n'existe actuellement que peu ou pas d'expérience sur l'utilisation de la milrinone chez les femmes enceintes. Les études chez l'animal n'indiquent pas d'effets toxiques directs ou indirects sur la reproduction (voir rubrique 5.3). Par mesure de précaution, l'utilisation de la milrinone pendant la grossesse doit être évitée.
Allaitement
Nous ignorons si la milrinone ou ses métabolites sont excrétés dans le lait maternel. Un risque pour le nouveau-né/enfant ne peut être exclu. Il convient de décider si l'allaitement doit être interrompu ou si le traitement par la milrinone doit être arrêté. Il conviendra de tenir compte à la fois du bénéfice de l'allaitement pour l'enfant et des bénéfices du traitement pour la mère.
Source : BDPM
Propriétés pharmacologiques
Classe pharmacothérapeutique : Inhibiteurs de la phosphodiestérase, ATC code : C01CE02
La milrinone est une substance vasodilatatrice et inotrope positive présentant de faibles effets chronotropes, bathmotropes et dromotropes.
Sa structure et son mode d'action diffèrent de ceux des glucosides digitaliques et des catécholamines.
À des concentrations induisant des effets inotropes et vasorelaxants, la milrinone est un inhibiteur sélectif de l'isoenzyme AMPc phosphodiestérase de pointe III dans le myocarde et la tunique moyenne. Cet effet inhibiteur conduit à une augmentation à médiation par l'AMPc des ions Ca intracellulaires dans les cellules du myocarde et de la force contractile du myocarde, ainsi que la phosphorylation des protéines contractiles dépendant de l'AMPc.
Dans les cellules de la tunique moyenne, la milrinone conduit à une diminution à médiation par l'AMPc des ions Ca intracellulaires, menant ainsi à une relaxation de la musculature vasculaire. D'autres résultats expérimentaux suggèrent également que la milrinone n'est pas un agoniste des récepteurs β-adrénergiques et qu'elle ne présente pas d'effet inhibiteur de la Na/K ATPase, contrairement aux glucosides digitaliques.
Des études cliniques menées auprès de patients souffrant d'une insuffisance cardiaque ont montré que la milrinone conduit à une augmentation du taux maximal d'élévation de la pression ventriculaire gauche, en fonction de la posologie et de la concentration de la milrinone dans le plasma. Des études chez des volontaires sains ont montré une augmentation du rapport entre pression et volume ventriculaire gauche pendant un traitement par la milrinone, indiquant un effet inotrope direct de la substance. Chez des patients souffrant d'une insuffisance cardiaque, la milrinone a également conduit à une augmentation du débit sanguin au niveau de l'avant-bras en fonction de la posologie et de la concentration de la milrinone dans le plasma, indiquant un effet vasodilatateur direct sur les artères.
Outre l'augmentation de la contractilité myocardique, la milrinone améliore la fonction diastolique, comme le montre l'amélioration de la relaxation du ventricule gauche durant la diastole.
Chez les patients souffrant d'une altération de la fonction myocardique, l'injection de milrinone, dans la plage de posologie habituellement utilisée, augmente l'index cardiaque et réduit la pression capillaire pulmonaire ainsi que la résistance vasculaire. La fréquence cardiaque a augmenté de 3 % à 10 % en fonction de la posologie. La pression sanguine artérielle moyenne a chuté de 5 % à 17 % en fonction de la posologie. Les améliorations hémodynamiques sont liées à la posologie et à la concentration plasmatique de la milrinone et s'accompagnent d'une amélioration des symptômes cliniques. La grande majorité des patients a présenté une amélioration des paramètres hémodynamiques dans les cinq à quinze minutes après le début du traitement.
La milrinone a également montré un effet inotrope positif chez les patients digitalisés. Rien n'indique que la milrinone augmente la toxicité des glucosides. Des effets quasi maximaux de la milrinone sur le débit cardiaque et la pression capillaire pulmonaire sont observés à des concentrations plasmatiques de la milrinone se situant entre 150 ng/mL et 250 ng/mL.
Enfants et adolescents :
Une revue de la littérature a identifié des études cliniques incluant des patients traités pour un syndrome de faible débit cardiaque après une chirurgie cardiaque, un choc septique ou une hypertension pulmonaire. Les posologies habituellement recommandées étaient une dose initiale de 50 à 75 microgrammes/kg administrée pendant 30 à 60 minutes, suivie d'une perfusion intraveineuse continue de 0,25 à 0,75 microgramme/kg/min pendant une période allant jusqu'à 35 heures. Dans ces études, la milrinone a provoqué une augmentation du débit cardiaque, une diminution de la pression de remplissage cardiaque et une diminution de la résistance vasculaire systémique et pulmonaire, avec des variations minimes de la fréquence cardiaque et de la consommation d'oxygène myocardique.
Les études concernant l'utilisation à long terme de la milrinone ne sont pas suffisantes pour recommander une administration de la milrinone sur une période de plus de 35 heures.
Quelques études ont exploré l'utilisation de la milrinone chez des enfants souffrant d'un choc septique non hyperdynamique, l'effet de la milrinone sur l'hypertension pulmonaire post-chirurgicale après un pontage destiné à corriger une Tétralogie de Fallot, et l'effet combiné de l'oxyde nitrique et de la milrinone sur la circulation pulmonaire après une intervention chirurgicale de type Fontan. Les résultats de ces études n'ont pas été concluants. Par conséquent, l'utilisation de la milrinone dans ces indications n'est pas recommandée.
Source : BDPM
Effets indésirables
activité ventriculaire ectopique
arythmie supraventriculaire
céphalée
hypotension
tachycardie ventriculaire
Source : ANSM
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Source : BDPM
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