Méthadone chlorhydrate 10 mg gélule
Posologie
Le traitement doit être instauré par une équipe hospitalière spécialisée dans la prise en charge de la douleur ou des soins palliatifs et expérimentée dans l'utilisation de la méthadone.
Posologie
La posologie de chaque patient doit être déterminée individuellement, en fonction de la situation clinique (traitement antalgique antérieur, facteurs de risques d'addiction) et de l'objectif thérapeutique.
Plusieurs protocoles de conversion d'un traitement opioïde vers la méthadone ont été étudiés et sont actuellement utilisés lors de l'instauration d'un traitement par méthadone dans les douleurs d'origine cancéreuses. Les deux protocoles utilisés dans l'étude clinique ayant évalué ZORYON (EQUIMETH2) n'ont pas démontré une supériorité d'efficacité l'un par rapport à l'autre (voir rubrique 5.1).
Le choix du protocole à utiliser lors de l'instauration du traitement est laissé à l'appréciation de l'équipe hospitalière.
Mode d'administration
Ce médicament est administré par voie orale.
Avant d'instaurer le traitement par ZORYON 10 mg, gélule, une stratégie thérapeutique, incluant la durée et les objectifs du traitement, doit être convenue avec le patient, conformément aux recommandations de prise en charge de la douleur. Durant le traitement, le médecin doit contacter le patient fréquemment afin d'évaluer la nécessité de poursuivre le traitement et d'envisager l'arrêt du traitement ou un ajustement posologique s'il y a lieu. Si le traitement par méthadone n'est plus nécessaire, il est conseillé de réduire progressivement la dose afin de prévenir les symptômes de sevrage (voir rubrique 4.4). Si la douleur n'est pas suffisamment contrôlée, la possibilité d'une accoutumance et d'une progression de la maladie sous-jacente doit être envisagée (voir rubrique 4.4).
Surveillance particulière
L'instauration et la titration du traitement nécessitent l'hospitalisation du patient.
Une surveillance ECG doit être réalisée chez tous les patients avec un examen avant l'instauration de la méthadone et poursuivie si nécessaire tout au long du traitement (voir rubriques 4.3, 4.4 et 4.5).
Phase de titration
Le patient doit être hospitalisé lors de la phase de titration, du fait d'une surveillance attentive nécessaire afin de détecter tout signe de surdosage, en particulier afin de prévenir et prendre en charge tout risque de dépression respiratoire (voir rubriques 4.3, 4.4, 4.5 et 4.9). Ce risque est maximal durant les premiers jours après l'introduction de ZORYON.
Une fois que la posologie optimale a été obtenue, le traitement peut être poursuivi à domicile. Le patient et son entourage doivent être avertis des signes de surdosage qui doivent les amener à consulter un médecin en urgence.
L'intérêt de la poursuite du traitement doit être régulièrement réévalué au regard des besoins antalgiques et des effets indésirables.
Ajustement de la posologie
La posologie doit être ajustée au cas par cas en fonction de l'utilisation moyenne quotidienne d'analgésiques jusqu'à ce qu'un équilibre entre efficacité analgésique et tolérance soit atteint. L'ajustement de la posologie peut être fait toutes les 24-48 heures. Toute augmentation de posologie présente un risque de surdosage qui doit être surveillé. En cas de mauvaise tolérance d'effets indésirables, la dose suivante peut être diminuée ou les intervalles modifiés (p.ex. toutes les 8 heures ou toutes les 12 heures).
Conversion de la méthadone vers d'autres opioïdes
S'il s'avère nécessaire de remplacer ZORYON par un autre opioïde, il convient de tenir compte de la durée et de la variabilité de la demi-vie de la méthadone (voir rubrique 5.2).
Arrêt du traitement
Comme tout traitement analgésique opioïde, le traitement par ZORYON doit être arrêté progressivement afin d'éviter les symptômes de sevrage (voir rubrique 4.4).
Populations particulières
Enfants et adolescents de moins de 15 ans
ZORYON est contre-indiqué chez l'enfant de moins de 15 ans en raison de l'absence de données d'efficacité et de sécurité dans cette population (voir rubrique 4.3).
Patients âgés
ZORYON doit être administré avec précaution chez le sujet âgé compte tenu du risque accru d'insuffisance hépatique, rénale ou cardiaque, de la présence d'affections concomitantes et de la prise d'autres médicaments.
Ces patients doivent être suivis de façon encore plus attentive pendant la titration, en particulier pour déceler tout signe de dépression respiratoire ou du système nerveux central.
Insuffisance rénale ou hépatique
La pharmacocinétique de la méthadone n'ayant pas été évaluée de façon approfondie chez des patients avec une insuffisance rénale ou hépatique, la prudence s'impose chez ces patients, notamment au moment de la titration, afin de détecter d'éventuels signes de dépression respiratoire ou du système nerveux central.
Source : BDPM
Contre-indications
Enfant et Adolescent, Jusqu'à 15 ans
Iléus paralytique
Insuffisance respiratoire sévère
Patient à risque de dépression respiratoire
Source : ANSM
Interactions
morphiniques <> oxybate de sodiumContre-indication
morphiniques en traitement de substitution <> morphiniques antagonistes partielsContre-indication
méthadone <> citalopramContre-indication
méthadone <> dompéridoneContre-indication
méthadone <> escitalopramContre-indication
méthadone <> hydroxyzineContre-indication
méthadone <> millepertuisContre-indication
méthadone <> morphiniques agonistes-antagonistesContre-indication
méthadone <> pipéraquineContre-indication
médicaments sédatifs <> alcool (boisson ou excipient)Association DECONSEILLEE
méthadone <> apalutamideAssociation DECONSEILLEE
méthadone <> substances susceptibles de donner des torsades de pointes (sauf citalopram, dompéridone, escitalopram, hydroxyzine, pipéraquine)Association DECONSEILLEE
substances susceptibles de donner des torsades de pointes (sauf citalopram, dompéridone, escitalopram, hydroxyzine, pipéraquine) <> antiparasitaires susceptibles de donner des torsades de pointesAssociation DECONSEILLEE
substances susceptibles de donner des torsades de pointes (sauf citalopram, dompéridone, escitalopram, hydroxyzine, pipéraquine) <> arsénieuxAssociation DECONSEILLEE
substances susceptibles de donner des torsades de pointes (sauf citalopram, dompéridone, escitalopram, hydroxyzine, pipéraquine) <> crizotinibAssociation DECONSEILLEE
substances susceptibles de donner des torsades de pointes (sauf citalopram, dompéridone, escitalopram, hydroxyzine, pipéraquine) <> délamanideAssociation DECONSEILLEE
substances susceptibles de donner des torsades de pointes (sauf citalopram, dompéridone, escitalopram, hydroxyzine, pipéraquine) <> hydroxychloroquineAssociation DECONSEILLEE
substances susceptibles de donner des torsades de pointes (sauf citalopram, dompéridone, escitalopram, hydroxyzine, pipéraquine) <> neuroleptiques susceptibles de donner des torsades de pointesAssociation DECONSEILLEE
substances susceptibles de donner des torsades de pointes (sauf citalopram, dompéridone, escitalopram, hydroxyzine, pipéraquine) <> sulfaméthoxazole + triméthoprimeAssociation DECONSEILLEE
méthadone <> cimétidinePrécaution d'Emploi
méthadone <> fluvoxaminePrécaution d'Emploi
méthadone <> inducteurs enzymatiquesPrécaution d'Emploi
méthadone <> inhibiteurs de protéases boostés par ritonavirPrécaution d'Emploi
méthadone <> voriconazolePrécaution d'Emploi
résines chélatrices <> médicaments administrés par voie oralePrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> anagrélidePrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> azithromycinePrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> bradycardisantsPrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> bêta-bloquants dans l'insuffisance cardiaquePrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> ciprofloxacinePrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> clarithromycinePrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> glasdégibPrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> hypokaliémiantsPrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> lévofloxacinePrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> médicaments à l'origine d'un hypogonadisme masculinPrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> norfloxacinePrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> ondansétronPrécaution d'Emploi
substances susceptibles de donner des torsades de pointes <> roxithromycinePrécaution d'Emploi
topiques gastro-intestinaux, antiacides et adsorbants <> médicaments administrés par voie oralePrécaution d'Emploi
laxatifs (type macrogol) <> médicaments administrés par voie oraleA prendre en compte
morphiniques <> barbituriquesA prendre en compte
morphiniques <> benzodiazépines et apparentésA prendre en compte
morphiniques <> médicaments atropiniquesA prendre en compte
médicaments sédatifs (sauf oxybate de sodium) <> autres médicaments sédatifs (sauf oxybate de sodium)A prendre en compte
médicaments à risque lors du sevrage tabagique <> traitements de substitution nicotiniqueA prendre en compte
méthadone <> antitussifs morphine-likeA prendre en compte
méthadone <> antitussifs morphiniques vraisA prendre en compte
méthadone <> quétiapineA prendre en compte
Source : Thesaurus
Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
La méthadone traverse la barrière placentaire. Le rapport bénéfice/risque doit être pris en compte et son utilisation pendant la grossesse se fera si cela est absolument nécessaire. En cas d'utilisation régulière pendant la grossesse, une surveillance néonatale doit être réalisée afin de prévenir le risque de dépression respiratoire ou de syndrome de sevrage chez le nouveau-né.
Allaitement
La méthadone étant excrétée dans le lait maternel, l'allaitement doit être évité pendant le traitement.
La décision de recommander l'allaitement doit tenir compte de l'avis d'un spécialiste. Il convient de prendre en considération si la femme reçoit une dose d'entretien stable de méthadone et si elle continue de consommer des substances illicites. Si l'allaitement est envisagé, la dose de méthadone doit être aussi faible que possible. Les prescripteurs doivent conseiller aux femmes qui allaitent de surveiller le nourrisson afin de déceler tout signe de sédation et de dépression respiratoire et de contacter immédiatement un service d'aide médicale urgente si cela se produit. Bien que la quantité de méthadone excrétée dans le lait maternel ne soit pas suffisante pour éviter complètement les symptômes de sevrage chez les nourrissons allaités, cela peut atténuer la gravité du syndrome de sevrage néonatale. S'il est nécessaire d'interrompre l'allaitement, cela doit être fait progressivement car un sevrage brutal pourrait augmenter les symptômes de sevrage chez le nourrisson.
Fertilité
La méthadone ne semble pas altérer la fertilité féminine humaine.
Des études chez des hommes inclus dans des programmes de substitution avec la méthadone ont montré que la méthadone diminue la testostérone sérique et déprime nettement le volume de l'éjaculat et la motilité des spermatozoïdes.
Source : BDPM
Propriétés pharmacologiques
Classe pharmacothérapeutique : Analgésiques opioïdes, code ATC : N02AC
Effets pharmacodynamiques
La méthadone est un analgésique opioïde synthétique, agoniste principalement des récepteurs opioïdes mu, mais aussi des récepteurs delta et kappa. Deux autres activités (antagonisme du N-méthyl-d-aspartate (NMDA) et inhibition de la recapture des monoamines) contribuent à ses effets analgésiques tout en limitant le phénomène de tolérance.
Efficacité et sécurité clinique
L'efficacité de la méthadone chez les patients présentant des douleurs liées à un cancer, nécessitant un changement d'opioïdes en raison d'une analgésie insuffisante ou d'un traitement opioïde de palier III mal toléré, a été évaluée dans une étude clinique (EQUIMETH2) de phase III, multicentrique, en groupes parallèles, réalisée en ouvert, comparant la proportion de succès entre deux méthodes d'administration.
Le succès était défini selon un critère binaire incluant un soulagement adéquat de la douleur et une absence de surdosage.
Le soulagement adéquat de la douleur était défini par un score EVA <5 durant deux jours entre J1 et J4 et une diminution d'au moins deux points de l'EVA à J4.
Le surdosage était défini par un score de Rudkin supérieur à 3 (=Yeux fermés, répondant à l'appel) ET une fréquence respiratoire < 8/min entre J1 et J4.
Au final, aucune différence statistique n'a été mise en évidence entre les groupes traités par les deux méthodes d'administration sur le critère primaire d'efficacité (39.4% et 46.6% de succès, respectivement pour le protocole « à la demande » et le protocole à dose fixe).
Respectivement 5 patients (7%) et 6 patients (8.2 %) pour les protocoles « à la demande » et à dose fixe ont rempli les critères définissant un surdosage.
Les deux protocoles utilisés sont détaillés ci-après :
Protocole par autocontrôle de la dose par le patient, sans chevauchement avec le traitement opioïde antérieur (protocole « à la demande », DEM)
Ce protocole repose sur deux principes pour éviter tout surdosage :
-
L'arrêt de l'opioïde précédent avec relais d'emblée par la méthadone sans chevauchement,
-
L'équilibration se fait par une administration à la demande par le patient lui-même (il n'y a pas de prise imposée par un horaire régulier et le patient ne prendra une dose que s'il a mal).
Modalités de conversion :
-
Conversion de la posologie de l'opioïde à arrêter en Morphine Equivalent Oral (MEO) selon les ratios habituels. Vérification des autres médicaments pris par le patient, susceptibles de pouvoir interagir avec la méthadone,
-
Arrêt de l'opioïde précédent et administration de la méthadone d'emblée, à la demande, jusqu'à équilibration du traitement qui advient entre le 4ème et le 6ème jour,
-
La dose unitaire de méthadone représente 10 % de la dose en MEO par 24h, sans dépasser 30 mg par prise,
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Après une 1ère dose, une 2ème dose peut être administrée au bout d'une heure en cas de douleur résiduelle, sans dépasser 6 prises/jour,
-
Une évaluation quotidienne est nécessaire : si le patient a pris plus de 3 doses par 24 heures la dose unitaire est augmentée de 30 à 50%,
-
A partir du 6ème jour, possibilité de passer à 2 prises par jour en cas de dose stable depuis 48 heures. La dose des 48 heures divisée par 4 sera administrée toutes les 12 heures. De plus, en cas de nécessité d'interdose, 1/6ème de la dose fixe des 24 h pourra être administrée toutes les 3 heures.
Protocole de conversion à dose fixe avec chevauchement avec le traitement opioïde antérieur (3DS):
Ce protocole repose sur le principe d'un relais progressif pour éviter un syndrome de sevrage lié à l'arrêt de l'opioïde antérieur.
Modalités de conversion :
-
Conversion de la posologie de l'opioïde à arrêter en Morphine Equivalent Oral (MEO) selon les ratios habituels. Vérification des autres médicaments pris par le patient susceptibles de pouvoir interagir avec la méthadone (voir rubrique 4.5),
-
Utilisation d'un ratio de conversion (MEO: méthadone) variable selon la posologie en MEO de l'ancien opioïde :
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4:1 pour les patients qui recevaient entre 30 et 90 mg en MEO par jour (diviser par la dose MEO pour obtenir la dose de méthadone à administrer),
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6:1 pour les patients qui recevaient entre 90 et 300 mg en MEO par jour,
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8:1 pour les patients qui recevaient plus de 300 mg en MEO par jour,
-
Répartition de la méthadone en 3 prises (dose de 24 h/3) par voie orale sur 24 heures sans dépasser 30 mg par prise,
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Diminution de 50% de la posologie de l'ancien opioïde au moment de la rotation et à nouveau le lendemain puis arrêt. Il existe un chevauchement des deux opioïdes pendant deux jours (pour éviter un syndrome de sevrage du premier opioïde et laisser le temps à la méthadone de saturer les graisses).
-
Possibilité pour le patient d'avoir 3 doses supplémentaires de même posologie de méthadone que la titration en cas de réapparition de la douleur de J1 à J3,
-
Evaluation du risque de surdosage à J4 - J5, en particulier somnolence et fréquence respiratoire. Adaptation de la posologie de méthadone en fonction de la qualité du soulagement et de la tolérance et maintien de 3 prises par jour.
Source : BDPM
Effets indésirables
agitation
aménorrhée
arrêt cardiaque
arrêt respiratoire
arythmie
asthénie
bouche sèche
bouffée congestive
bradycardie
choc
constipation
convulsion
céphalée
diminution de l'appétit
diminution de la libido
diminution de la testostérone sanguine
douleur abdominale
douleur biliaire
dysfonction érectile
dysménorrhée
dysurie
défaut visuel
dépendance
dépression respiratoire
désorientation
euphorie
fatigue
galactorrhée
gynécomastie
hallucination
humeur euphorique
hyperhidrose
hyperprolactinémie
hypoglycémie
hypogonadisme
hypotension
insomnie
insuffisance surrénalienne
malaise
myosis
nausée
palpitation
prise de poids
prolongation de l'intervalle QT
prurit
rash
rétention urinaire
sensation vertigineuse
somnolence
syncope
syndrome d'apnée du sommeil
sédation
tachycardie
thrombopénie
torsade de pointes
urticaire
vertige
vomissement
état confusionnel
œdème
œdème périphérique
Source : ANSM
Liste des spécialités disponibles
- Commercialisé
METHADONE AP-HP 10 mg, gélule
- Commercialisé
ZORYON 10 mg, gélule
Source : BDPM
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