Médroxyprogestérone acétate 150 mg/3 ml (50 mg/ml) suspension injectable à libération prolongée
Informations générales
Substance
Forme galénique
Suspension injectable
Voie d'administration
Voie intramusculaire
Source : ANSM
Posologie
L'intérêt de la prescription doit être réévalué annuellement en tenant compte du rapport bénéfice/risque individuel de chaque patiente et de l'âge de la patiente, de l'évolution des symptômes. Dans la mesure où le risque de méningiome augmente en fonction de la posologie et de la durée d'utilisation, les utilisations prolongées et à fortes doses sont à éviter.
Posologie
Une injection de 3 mL de suspension, soit 150 mg d'acétate de médroxyprogestérone, permet une couverture contraceptive de 12 semaines.
Première injection :
La première injection doit être effectuée durant les 5 premiers jours suivant le début des règles.
En post-partum ou post-abortum, il convient d'observer un délai d'au moins 7 jours après l'évacuation de la cavité utérine et de s'assurer de l'absence de toute anomalie clinique.
Deuxième injection et injections suivantes :
Si le délai entre les injections dépasse 12 semaines, toute grossesse doit être exclue avant d'administrer l'injection suivante par voie intramusculaire.
Population pédiatrique :
L'acétate de médroxyprogestérone par voie intramusculaire (IM) n'est pas indiqué avant la ménarche (voir rubrique 4.1).
Les données chez les adolescentes (de 12 à 18 ans) sont disponibles pour l'administration d'acétate de médroxyprogestérone par voie IM (voir rubrique 4.4 et rubrique 5.1). En dehors des préoccupations concernant la diminution de la DMO, la sécurité et l'efficacité de DEPO PROVERA devrait être la même pour les adolescentes après la ménarche et pour les femmes adultes.
Insuffisance hépatique :
Aucune étude clinique n'a évalué l'impact d'une atteinte hépatique sur la pharmacocinétique de l'acétate de médroxyprogestérone. Cependant, l'acétate de médroxyprogestérone qui est quasi-exclusivement éliminé par métabolisme hépatique, serait faiblement métabolisé chez les patientes atteintes d'insuffisance hépatique sévère (voir rubrique 4.3).
Insuffisance rénale :
Aucune étude clinique n'a évalué l'impact d'une atteinte rénale sur la pharmacocinétique de l'acétate de médroxyprogestérone. Cependant, l'acétate de médroxyprogestérone étant quasi-exclusivement éliminé par métabolisme hépatique, aucun ajustement posologique ne devrait être nécessaire chez les patientes atteintes d'insuffisance rénale.
Mode d'administration
Ce médicament doit être administré par voie intramusculaire profonde au niveau des muscles fessier ou deltoïde.
Pour assurer une résorption régulière du produit, il est absolument nécessaire d'injecter au-delà du pannicule adipeux, dans les masses musculaires.
Ne pas administrer par voie intraveineuse.
Bien agiter le flacon avant l'emploi. Une asepsie rigoureuse doit être observée.
Source : BDPM
Contre-indications
Accident thrombo-embolique
Accident thrombo-embolique, antécédent
Accident vasculaire cérébral
Accident vasculaire cérébral, antécédent
Anomalie enzymatique hépatique
Apport de millepertuis
Atteinte hépatique
Cancer de l'endomètre
Cancer du sein
Diabète
Embolie pulmonaire
Embolie pulmonaire, antécédent
Fibrome utérin
Hypertension artérielle
Hémorragie génitale non diagnostiquée
Infarctus du myocarde
Infarctus du myocarde, antécédent
Obésité
Phlébite
Phlébite, antécédent
Thrombo-embolie artérielle, antécédent
Thrombo-embolie veineuse, antécédent
Source : ANSM
Interactions
progestatifs contraceptifs <> millepertuisContre-indication
progestatifs contraceptifs <> inducteurs enzymatiquesAssociation DECONSEILLEE
progestatifs contraceptifs <> inhibiteurs de protéases boostés par ritonavirAssociation DECONSEILLEE
progestatifs contraceptifs <> pérampanelAssociation DECONSEILLEE
progestatifs contraceptifs <> ulipristalAssociation DECONSEILLEE
progestatifs contraceptifs <> aprépitantPrécaution d'Emploi
progestatifs contraceptifs <> bosentanPrécaution d'Emploi
progestatifs contraceptifs <> griséofulvinePrécaution d'Emploi
progestatifs non contraceptifs, associés ou non à un œstrogène <> bosentanPrécaution d'Emploi
progestatifs non contraceptifs, associés ou non à un œstrogène <> inducteurs enzymatiquesPrécaution d'Emploi
progestatifs non contraceptifs, associés ou non à un œstrogène <> ulipristalA prendre en compte
Source : Thesaurus
Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Il n'y a pas d'indication à utiliser l'acétate de médroxyprogestérone au cours de la grossesse.
La plupart des études épidémiologiques récentes ne retrouvent pas d'association entre exposition à l'acétate de médroxyprogestérone pendant la grossesse (lorsqu'elle est utilisée aux doses préconisées dans les indications gynécologiques) et effet malformatif (incluant un effet sur la différenciation sexuelle du fœtus). En conséquence, la découverte d'une grossesse sous médroxyprogestérone ne justifie pas l'interruption de la grossesse.
Allaitement
La médroxyprogestérone passe dans le lait. Les données chez les enfants allaités étant rassurantes, l'allaitement est envisageable chez les femmes recevant de l'acétate de médroxyprogestérone comme moyen contraceptif.
Source : BDPM
Propriétés pharmacologiques
Classe pharmacothérapeutique : Progestatif de synthèse, code ATC : G03AC06.
L'effet contraceptif est lié, lorsqu'il est administré par voie parentérale à la dose recommandée chez les femmes :
-
à l'inhibition de l'ovulation par action antigonadotrope ;
-
à une modification de la glaire cervicale, rendant celle-ci impropre au passage des spermatozoïdes.
L'acétate de médroxyprogestérone n'est pas converti dans l'organisme en métabolites à activité estrogénique et n'a pas d'effet androgène notable, contrairement aux progestatifs dérivés des norstéroïdes.
Efficacité et sécurité clinique
Etudes sur la densité minérale osseuse (DMO)
Modification de la DMO chez la femme adulte
Une étude comparant les changements de la DMO chez des femmes utilisant l'acétate de médroxyprogestérone par voie sous-cutanée et des femmes utilisant l'acétate de médroxyprogestérone par voie IM n'a montré une perte similaire de la DMO entre les deux groupes après deux ans de traitement. Les pourcentages moyens de changement de la DMO dans le groupe d'acétate de médroxyprogestérone par voie sous-cutanée sont listés dans le tableau 1.
Tableau 1 : Pourcentages moyens de changement de la DMO par rapport aux valeurs de base chez les femmes adultes utilisant l'acétate de médroxyprogestérone par voie sous-cutanée par site osseux
<table> <tbody><tr> <td rowspan="2"> Durée de traitement </td> <td colspan="2"> Rachis </td> <td colspan="2"> L'ensemble de la hanche </td> <td colspan="2"> Col du fémur </td> </tr> <tr> <td> N </td> <td> % moyen de changement (IC 95%) </td> <td> N </td> <td> % moyen de changement (IC 95%) </td> <td> N </td> <td> % moyen de changement (IC 95%) </td> </tr> <tr> <td> 1 an </td> <td> 166 </td> <td> -2.7 (- 3.1 à -2.3) </td> <td> 166 </td> <td> -1.7 (-2.1 à -1.3) </td> <td> 166 </td> <td> -1.9 (-2.5 à -1.4) </td> </tr> <tr> <td> 2 ans </td> <td> 106 </td> <td> - 4.1 (-4.6 à -3.5) </td> <td> 106 </td> <td> -3.5 (-4.2 à -2.7) </td> <td> 106 </td> <td> -3.5 (-4.3 à -2.6) </td> </tr> </tbody></table>Dans une autre étude clinique contrôlée, des femmes adultes ayant utilisé jusqu'à 5 ans une contraception par acétate de médroxyprogestérone par voie IM a montré que la DMO moyenne de la colonne vertébrale et de la hanche a diminué de 5 à 6%, comparé à aucun changement significatif de la DMO dans le groupe de contrôle. Le déclin de la DMO a été beaucoup plus marqué durant les deux premières années d'utilisation, avec de plus faibles déclins les années suivantes. Des changements moyens de la DMO du rachis lombaire de -2,9%, -4,1%, -4,9%, -4,9% et -5,4% après respectivement 1, 2, 3, 4 et 5 années ont été observés. Les diminutions moyennes de la DMO au niveau de l'ensemble de la hanche et du col de fémur étaient similaires (voir tableau 2 pour plus d'informations).
Après l'arrêt de l'utilisation d'acétate de médroxyprogestérone par voie IM, la DMO augmente vers les valeurs de base pendant la période post-traitement. Une durée de traitement plus longue a été associée à une récupération de DMO plus lente.
Dans la même étude clinique, un nombre limité de femmes qui ont utilisé l'acétate de médroxyprogestérone par voie IM pendant 5 ans ont été suivies pendant 2 années après l'arrêt de l'utilisation de l'acétate de médroxyprogestérone par voie IM. La DMO a augmenté par rapport aux valeurs de base pendant la période post-traitement de 2 ans. Deux ans après l'arrêt des injections d'acétate de médroxyprogestérone, la moyenne de la DMO a augmenté pour les 3 sites osseux mais les déficits ont persisté (voir tableau 2).
Tableau 2 : Pourcentages moyens de changement de la DMO par rapport aux valeurs de base chez les femmes adultes par site osseux et cohorte après 5 ans de thérapie par acétate de médroxyprogestérone par voie IM et après 2 ans post-traitement ou 7 ans d'observation (contrôle)
<table> <tbody><tr> <td> Temps dans l'étude </td> <td colspan="2"> Rachis </td> <td colspan="2"> Hanche complète </td> <td colspan="2"> Col du fémur </td> </tr> <tr> <td> </td> <td> acétate de médroxyprogestérone </td> <td> Contrôle </td> <td> acétate de médroxyprogestérone </td> <td> Contrôle </td> <td> acétate de médroxyprogestérone </td> <td> Contrôle </td> </tr> <tr> <td> 5 ans\* </td> <td> n=33 -5,4% </td> <td> n=105 0,4% </td> <td> n=21 -5,2% </td> <td> n=65 0,2% </td> <td> n=34 -6,1% </td> <td> n=106 -0,3% </td> </tr> <tr> <td> 7 ans\*\* </td> <td> n=12 -3,1% </td> <td> n=60 0,5% </td> <td> n=7 -1,3% </td> <td> n=39 0,9% </td> <td> n=13 -5,4% </td> <td> n=63 -0,1% </td> </tr> </tbody></table>*Le groupe traité est constitué de femmes ayant reçu des injections d'acétate de médroxyprogestérone (150 mg par voie IM) pendant 5 ans et le groupe de contrôle est constitué de femmes n'utilisant pas de méthode de contraception hormonale pendant cette période.
**Le groupe traité est constitué de femmes ayant reçu des injections d'acétate de médroxyprogestérone (150 mg par voie IM) pendant 5 ans et suivies pendant 2 ans post-utilisation et le groupe de contrôle est constitué de femmes n'utilisant pas de méthode de contraception hormonale pendant cette période.
Modification de la DMO chez l'adolescente (12 - 18 ans)
Les résultats d'une étude clinique ouverte, non randomisée sur l'acétate de médroxyprogestérone injectable (150 mg par voie IM toutes les 12 semaines pendant une période allant jusqu'à 240 semaines (4,6 ans), suivie de mesures post-traitement) chez les adolescentes (12-18 ans) ont également montré que l'utilisation de l'acétate de médroxyprogestérone par voie IM était associée à une diminution significative de la DMO par rapport à la valeur initiale (voir tableau 3). Parmi les patients ayant reçu au moins 4 injections par période de 60 semaines, la diminution moyenne de la DMO du rachis lombaire était de -2,1% après 240 semaines (4,6 ans); les diminutions moyennes pour la hanche complète et le col du fémur étaient respectivement de -6,4% et de -5,4%.
Tableau 3 : Pourcentages moyens de changement de la DMO par rapport aux valeurs de base chez les adolescentes recevant ≥4 injections par périodes de 60 semaines, par site osseux
<table> <tbody><tr> <td> Durée de traitement </td> <td colspan="2"> acétate de médroxyprogestérone par voie IM </td> </tr> <tr> <td> </td> <td> N </td> <td> Pourcentage moyen de changement </td> </tr> <tr> <td> DMO hanche complète </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Semaine 60 (1,2 ans) Semaine 120 (2,3 ans) Semaine 240 (4,6 ans) </td> <td> 113 73 28 </td> <td> -2,8 -5,4 -6,4 </td> </tr> <tr> <td> DMO col du fémur </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Semaine 60 Semaine 120 Semaine 240 </td> <td> 113 73 28 </td> <td> -3,0 -5,3 -5,4 </td> </tr> <tr> <td> DMO rachis lombaire </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Semaine 60 Semaine 120 Semaine 240 </td> <td> 113 73 28 </td> <td> -2,5 -2,7 -2,1 </td> </tr> </tbody></table>En revanche, une cohorte non comparable de sujets non appariés et non traités, avec des paramètres osseux de base différents chez les utilisateurs d'acétate de médroxyprogestérone, a montré une augmentation moyenne de la DMO à 240 semaines de 6,4 %, 1,7 % et 1,9 % respectivement pour le rachis lombaire, la hanche complète et le col du fémur.
Le suivi post-traitement des participantes adolescentes de cette même étude, qui ont reçu au moins 1 injection d'acétate de médroxyprogestérone et ont effectué au moins 1 suivi de la mesure de leur DMO après avoir arrêté l'utilisation de l'acétate de médroxyprogestérone par voie IM est présenté dans le tableau 4.
Le nombre médian d'injections reçues dans cette cohorte durant la période de traitement était de 9. Au moment de la dernière injection d'acétate de médroxyprogestérone injectable, les pourcentages de changement de la DMO, par rapport aux valeurs de base de cette cohorte étaient de -2,7%, -4,1% et -3,9% respectivement pour le rachis lombaire, l'ensemble de la hanche et le col du fémur. Au fil du temps, ces déficits de la moyenne de la DMO ont été comblés après l'arrêt de l'acétate de médroxyprogestérone par voie IM. La récupération du niveau initial a nécessité 1,2 ans pour le rachis lombaire, 4,6 ans pour l'ensemble de la hanche et 4,6 ans pour le col du fémur. Cependant, il est important de noter qu'un grand nombre de sujets ont abandonné l'étude, par conséquent, les résultats sont basés sur un faible nombre de sujets et que certains sujets présentaient toujours un déficit de la DMO hanche complète après 240 semaines. Une durée plus longue de traitement et le tabagisme ont été associés à une récupération plus lente (voir tableau 4 ci-après).
Tableau 4 : Pourcentages moyens de changement de la DMO par rapport aux valeurs de base chez les adolescentes après l'arrêt de l'acétate de médroxyprogestérone
<table> <tbody><tr> <td> Semaine après l'arrêt d'acétate de médroxyprogestérone </td> <td> N </td> <td> Pourcentage moyen de changement par rapport à la valeur de base à la visite post-acétate de médroxyprogestérone </td> </tr> <tr> <td colspan="3"> DMO hanche complète </td> </tr> <tr> <td> 0 26 60 120 180 240 </td> <td> 98 74 70 52 39 25 </td> <td> -4,1\* -3,7 -2,5 -1,6 -0,6 0,3 </td> </tr> <tr> <td colspan="3"> DMO col du fémur </td> </tr> <tr> <td> 0 26 60 120 180 240 </td> <td> 98 74 70 52 39 25 </td> <td> -3,9\* -3,8 -3,3 -1,7 -0,7 -0,8 </td> </tr> <tr> <td colspan="3"> DMO rachis lombaire </td> </tr> <tr> <td> 0 26 60 120 180 240 </td> <td> 98 74 70 52 39 25 </td> <td> -2,7\* -2,0 0,5 2,4 3,5 4,7 </td> </tr> </tbody></table>- * Variation moyenne en % entre le début et la fin du traitement de l'étude.
Relation entre incidence des fractures et utilisation d'acétate de médroxyprogestérone injectable par voie IM (150 mg) chez les femmes en âge de procréer
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Une large étude de cohorte rétrospective utilisant les données de General Practice Research Database (GPRD) a inclus N=41 876 femmes utilisant l'acétate de médroxyprogestérone pour la contraception et a obtenu les données disponibles de 6 à 24 mois avant leur première utilisation d'acétate de médroxyprogestérone et 5,5 ans en moyenne après leur première injection d'acétate de médroxyprogestérone. Le risque de fracture osseuse a été globalement augmenté dans la cohorte utilisant l'acétate de médroxyprogestérone en comparaison aux non-utilisateurs que ce soit « avant » ou « après » l'utilisation d'acétate de médroxyprogestérone.
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Le risque de fracture osseuse a été comparée entre la période « après » la première injection d'acétate de médroxyprogestérone versus la période « avant » la première injection : le ratio des taux d'incidences de 1,01 (IC 95% : 0,92 ; 1,11) suggère que l'acétate de médroxyprogestérone n'a pas augmenté le risque de fracture osseuse.
Le suivi maximal de cette étude était de 15 ans, par conséquent, les effets possibles de l'acétate de médroxyprogestérone qui pourraient s'étendre au-delà de 15 ans de suivi ne peuvent être déterminés. Qui plus est, cette étude n'a pas pu déterminer si l'utilisation d'acétate de médroxyprogestérone a un effet sur le risque de fracture plus tard dans la vie, c'est-à-dire suite à la ménopause.
Source : BDPM
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Source : BDPM
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