Létrozole 2,5 mg comprimé
Indications et autres usages documentés
- cancer du sein invasif à récepteurs hormonaux positifs
- cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs
Source : ANSM
Posologie
Posologie
Adultes et patientes âgées
La dose recommandée de létrozole est de 2,5 mg en une prise quotidienne. Aucun ajustement de la dose n'est nécessaire chez la patiente âgée.
Chez les patientes présentant un cancer du sein avancé ou métastatique, le traitement par létrozole doit être poursuivi jusqu'à progression manifeste de la maladie.
En traitement adjuvant ou en prolongation du traitement adjuvant, le traitement par létrozole doit être poursuivi pendant 5 ans ou jusqu'à rechute de la maladie, selon ce qui survient en premier.
En traitement adjuvant, un schéma de traitement séquentiel (létrozole pendant 2 ans suivi du tamoxifène pendant 3 ans) peut également être envisagé (voir rubriques 4.4 et 5.1).
En traitement néo-adjuvant, le traitement par létrozole peut être poursuivi pendant 4 à 8 mois afin d'obtenir une réduction tumorale optimale. En cas de réponse insuffisante, il convient d'arrêter le traitement par LETROZOLE ALTER, de programmer une intervention chirurgicale et/ou de discuter des autres options thérapeutiques avec la patiente.
Population pédiatrique
L'utilisation de létrozole n'est pas recommandée chez les enfants et adolescents. La sécurité et l'efficacité du létrozole chez les enfants et adolescents jusqu'à 17 ans n'ont pas été établies. Les données disponibles sont limitées et aucune recommandation sur la posologie ne peut être donnée.
Insuffisance rénale
Aucune adaptation posologique de létrozole n'est nécessaire chez les patientes présentant une insuffisance rénale si la clairance de la créatinine est ≥ 10 ml/min.
Il n'existe pas de données suffisantes pour les cas d'insuffisance rénale où la clairance de la créatinine est inférieure à 10 ml/min (voir rubriques 4.4 et 5.2).
Insuffisance hépatique
Aucune adaptation posologique de létrozole n'est nécessaire chez les patientes présentant une insuffisance hépatique légère à modérée (classe A ou B de Child-Pugh).
Il n'existe pas de données suffisantes chez les patientes présentant une insuffisance hépatique sévère. Les patientes présentant une insuffisance hépatique sévère (classe C de Child-Pugh) nécessitent une surveillance étroite (voir rubriques 4.4 et 5.2).
Mode d'administration
LETROZOLE ALTER doit être pris par voie orale, au cours ou en dehors des repas.
En cas d'oubli d'une dose, la patiente doit prendre son comprimé aussitôt qu'elle s'en aperçoit. Toutefois, s'il est presque l'heure de la prise suivante (intervalle de 2 ou 3 heures), la patiente ne doit pas prendre la dose oubliée, et doit poursuivre le schéma posologique habituel.
Les doses ne doivent pas être doublées. En effet, lors de l'administration de doses quotidiennes supérieures à la dose recommandée de 2,5 mg, une augmentation de l'exposition systémique proportionnellement plus importante que l'augmentation de la dose a été observée (voir rubrique 5.2).
Source : BDPM
Interactions
résines chélatrices <> médicaments administrés par voie oralePrécaution d'Emploi
topiques gastro-intestinaux, antiacides et adsorbants <> médicaments administrés par voie oralePrécaution d'Emploi
laxatifs (type macrogol) <> médicaments administrés par voie oraleA prendre en compte
Source : Thesaurus
Fertilité, grossesse et allaitement
Femmes en périménopause ou en âge de procréer
LETROZOLE ALTER ne doit être utilisé que chez les femmes dont la ménopause est clairement confirmée (voir rubrique 4.4). Des cas de reprise de la fonction ovarienne malgré un statut de ménopause confirmée avant le traitement ayant été rapportés pendant le traitement par létrozole, le médecin doit discuter d'une contraception appropriée si nécessaire.
Grossesse
Compte tenu des données cliniques disponibles chez l'Homme, incluant des cas isolés d'anomalies congénitales (coalescence des petites lèvres, ambigüité des organes génitaux), le létrozole peut provoquer des malformations graves lorsqu'il est administré pendant la grossesse. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique 5.3).
LETROZOLE ALTER est contre-indiqué pendant la grossesse (voir rubriques 4.3 et 5.3).
Allaitement
On ne sait pas si le létrozole et ses métabolites sont excrétés dans le lait maternel. Un risque pour les nouveau-nés/nourrissons ne peut être exclu.
LETROZOLE ALTER est contre-indiqué pendant l'allaitement (voir rubrique 4.3).
Fertilité
L'action pharmacologique du létrozole consiste à diminuer la synthèse d'œstrogènes par inhibition de l'aromatase. Chez les femmes non ménopausées, l'inhibition de la synthèse d'œstrogènes entraîne par rétrocontrôle une augmentation des taux de gonadotrophines (LH, FSH). L'augmentation du taux de FSH stimule à son tour la croissance folliculaire et peut induire une ovulation.
Source : BDPM
Propriétés pharmacologiques
Classe pharmacothérapeutique : Traitements endocriniens. Antagonistes hormonaux et agents apparentés : inhibiteur de l'aromatase, code ATC : L02BG04.
Effets pharmacodynamiques
L'élimination de la stimulation des œstrogènes est une condition préalable à une réponse de la tumeur, lorsque le développement du tissu tumoral dépend de la présence d'œstrogènes et lorsqu'une hormonothérapie est instituée. Chez la femme ménopausée, la principale source d'œstrogènes provient de l'action d'une enzyme, l'aromatase, sur les androgènes d'origine surrénalienne (principalement l'androstènedione et la testostérone), qu'elle transforme en œstrone et œstradiol. La suppression de la biosynthèse des œstrogènes au niveau des tissus périphériques et du tissu tumoral lui-même peut donc être obtenue par une inhibition spécifique de l'enzyme aromatase.
Le létrozole est un inhibiteur non-stéroïdien de l'aromatase. Il inhibe l'enzyme aromatase en se liant de façon compétitive à la fraction hème du complexe cytochrome P450-aromatase, ce qui provoque une réduction de la biosynthèse des œstrogènes au niveau de tous les tissus où ce complexe est présent.
Chez la femme ménopausée en bonne santé, des doses uniques de 0,1 mg, 0,5 mg et 2,5 mg de létrozole diminuent les concentrations sériques d'œstrone et d'œstradiol de respectivement 75 %, 78 % et 78 %, par rapport aux valeurs initiales. Une suppression maximale est obtenue en 48-78 h.
Chez des patientes ménopausées atteintes d'un cancer du sein au stade avancé, des doses quotidiennes de 0,1 mg à 5 mg ont diminué les concentrations plasmatiques d'œstradiol, d'œstrone et de sulfate d'œstrone de 75 - 95 % par rapport aux valeurs initiales, chez toutes les patientes traitées. A des doses supérieures ou égales à 0,5 mg, la plupart des taux d'œstrone et de sulfate d'œstrone se sont situés au-dessous de la limite de détection des méthodes de dosage, ce qui indique qu'une suppression œstrogénique plus marquée est obtenue avec ces doses. La suppression œstrogénique s'est maintenue tout au long du traitement chez l'ensemble de ces patientes.
L'inhibition de l'action de l'aromatase par le létrozole est hautement spécifique. Aucune suppression de la stéroïdogénèse surrénalienne n'a été observée. Aucune modification cliniquement pertinente des concentrations plasmatiques de cortisol, d'aldostérone, de 11-désoxycortisol, de 17-hydroxy-progestérone ou d'ACTH, ni de l'activité de la rénine plasmatique n'a été observée chez des patientes ménopausées traitées par une dose quotidienne de létrozole de 0,1 à 5 mg. Un test de stimulation par l'ACTH réalisé après 6 et 12 semaines de traitement par des doses quotidiennes de 0,1 mg ; 0,25 mg ; 0,5 mg ; 1 mg ; 2,5 mg ; et 5 mg n'a mis en évidence aucune diminution de la production d'aldostérone ou de cortisol. De ce fait, aucune supplémentation en glucocorticoïdes ou minéralocorticoïdes n'est nécessaire.
Aucune modification des concentrations plasmatiques des androgènes (androstènedione et testostérone) n'a été observée chez des femmes ménopausées en bonne santé après des doses uniques de 0,1 mg ; 0,5 mg et 2,5 mg de létrozole, de même aucune modification des concentrations plasmatiques d'androstènedione n'a été observée chez des patientes ménopausées traitées par des doses quotidiennes de 0,1 mg à 5 mg, ce qui indique que le blocage de la biosynthèse des œstrogènes ne provoque pas d'accumulation des précurseurs androgéniques. Les taux plasmatiques de LH et de FSH des patientes traitées par le létrozole ne sont pas modifiés, pas plus que la fonction thyroïdienne évaluée par dosage de T3, T4 et TSH.
Traitement adjuvant
Etude BIG 1-98
L'étude BIG 1-98 était une étude multicentrique, en double aveugle, dans laquelle plus de 8 000 patientes ménopausées ayant un cancer du sein à un stade précoce avec des récepteurs hormonaux positifs ont été randomisées selon l'un des traitements suivants : A. tamoxifène pendant 5 ans ; B. létrozole pendant 5 ans ; C. tamoxifène pendant 2 ans suivi de létrozole pendant 3 ans ; D. létrozole pendant 2 ans suivi du tamoxifène pendant 3 ans.
Le critère principal d'évaluation de l'étude était la survie sans maladie (DFS) ; les critères secondaires d'évaluation de l'efficacité étaient le délai de survenue de métastases à distance (TDM), la survie sans maladie à distance (DDFS), la survie globale (OS), la survie sans maladie systémique (SDFS), le développement d'un cancer du sein controlatéral invasif et le délai de survenue d'une récidive de cancer du sein.
Résultats d'efficacité après un suivi médian de 26 mois et 60 mois
Le Tableau 4 présente les résultats de l'analyse principale (PCA - Primary Core Analysis) basée sur les données issues des bras de traitement en monothérapie (A et B) et des données issues des bras de traitement séquentiel (C et D) après une durée médiane de traitement de 24 et 32 mois et une durée de suivi médian de 26 et 60 mois.
Les taux de survie sans maladie (DFS) à 5 ans ont été de 84 % pour le létrozole et de 81,4 % pour le tamoxifène.
Tableau 4 Analyse principale : survie sans maladie et survie globale, après un suivi médian de 26 mois et un suivi médian de 60 mois (population en intention de traiter)
<table> <tbody><tr> <td colspan="7"> Analyse principale </td> </tr> <tr> <td></td> <td colspan="3"> Suivi médian de 26 mois </td> <td colspan="3"> Suivi médian de 60 mois </td> </tr> <tr> <td></td> <td> Létrozole N = 4003 </td> <td> Tamoxifène N = 4007 </td> <td> HR (95 % IC) P </td> <td> Létrozole N = 4003 </td> <td> Tamoxifène N = 4007 </td> <td> HR (95 % IC) P </td> </tr> <tr> <td> Survie sans maladie (critère principal) - événements (définition du protocole) </td> <td> 351 </td> <td> 428 </td> <td> 0,81 (0,70, 0,93) 0,003 </td> <td> 585 </td> <td> 664 </td> <td> 0,86 (0,77, 0,96) 0,008 </td> </tr> <tr> <td> Survie globale (critère secondaire) Nombre de décès </td> <td> 166 </td> <td> 192 </td> <td> 0,86 (0,70, 1,06) </td> <td> 330 </td> <td> 374 </td> <td> 0,87 (0,75, 1,01) </td> </tr> </tbody></table>HR = hazard ratio ; IC = intervalle de confiance
Test de logrank, stratifié en fonction de l'option de randomisation et de l'utilisation d'une chimiothérapie (oui/non).
Evénements de survie sans maladie : récidive locorégionale, métastases à distance, cancer du sein controlatéral invasif, seconde tumeur primitive autre qu'un cancer du sein, décès de toute cause sans antécédent de cancer.
Résultats après une durée de suivi médiane de 96 mois (bras de traitement en monothérapie uniquement)
L'analyse des bras de traitement en monothérapie (MAA ‑ Monotherapy Arms Analysis) apportant une actualisation à long terme de l'efficacité du létrozole en monothérapie par rapport au tamoxifène en monothérapie (durée médiane du traitement adjuvant : 5 ans) est présentée dans le Tableau 5.
Tableau 5 Analyse des bras de traitement en monothérapie : survie sans maladie et survie globale après un suivi médian de 96 mois (population en intention de traiter)
<table> <tbody><tr> <td></td> <td> Létrozole N = 2463 </td> <td> Tamoxifène N = 2459 </td> <td> Hazard ratio (95 % IC) </td> <td> Valeur P </td> </tr> <tr> <td> Evénements de survie sans maladie (critère principal) </td> <td> 626 </td> <td> 698 </td> <td> 0,87 (0,78, 0,97) </td> <td> 0,01 </td> </tr> <tr> <td> Délai de survenue de métastases à distance (critère secondaire) </td> <td> 301 </td> <td> 342 </td> <td> 0,86 (0,74, 1,01) </td> <td> 0,06 </td> </tr> <tr> <td> Survie globale (critère secondaire) décès </td> <td> 393 </td> <td> 436 </td> <td> 0,89 (0,77, 1,02) </td> <td> 0,08 </td> </tr> <tr> <td> Analyse censurée de la survie sans maladie </td> <td> 626 </td> <td> 649 </td> <td> 0,83 (0,74, 0,92) </td> <td></td> </tr> <tr> <td> Analyse censurée de la survie globale </td> <td> 393 </td> <td> 419 </td> <td> 0,81 (0,70, 0,93) </td> <td></td> </tr> </tbody></table>Test de logrank, stratifié en fonction de l'option de randomisation et de l'utilisation d'une chimiothérapie (oui/non)
Evénements de survie sans maladie : récidive locorégionale, métastases à distance, cancer du sein controlatéral invasif, seconde tumeur primitive autre qu'un cancer du sein, décès de toute cause sans antécédent de cancer
Observations dans le bras tamoxifène censurées au moment du passage sélectif au létrozole
Analyse des traitements séquentiels (ATS)
L'analyse des traitements séquentiels (ATS) est relative à la seconde question principale de l'étude BIG 1-98, à savoir si le traitement séquentiel par le tamoxifène et le létrozole serait supérieur à la monothérapie. Il n'a pas été observé de différences significatives entre le traitement séquentiel et la monothérapie en termes de survie sans maladie (DFS), de survie globale (OS), de survie sans maladie systémique (SDFS) ou de survie sans métastases à distance (DDFS) (Tableau 6).
Tableau 6 Analyse des traitements séquentiels pour la survie sans maladie avec le létrozole comme traitement hormonal initial (population d'analyse des traitements séquentiels depuis le changement de traitement)
<table> <tbody><tr> <td></td> <td> N </td> <td> Nombre d'évènements </td> <td> Hazard ratio </td> <td> (97,5 % intervalle de confiance) </td> <td> Modèle de Cox Valeur P </td> </tr> <tr> <td> [Létrozole →]Tamoxifène </td> <td> 1460 </td> <td> 254 </td> <td> 1,03 </td> <td> (0,84, 1,26) </td> <td> 0,72 </td> </tr> <tr> <td> Létrozole </td> <td> 1464 </td> <td> 249 </td> <td></td> <td></td> <td></td> </tr> </tbody></table>Définition du protocole, incluant les secondes tumeurs primitives autres qu'un cancer du sein, après le changement de traitement / au-delà de deux ans
Ajusté pour l'utilisation d'une chimiothérapie
Les comparaisons par paires des analyses des traitements séquentiels depuis la randomisation n'ont montré aucune différence significative en termes de survie sans maladie (DFS), de survie globale (OS), de survie sans maladie systémique (SDFS) ou de survie sans métastases à distance (DDFS) (Tableau 7).
Tableau 7 Analyses des traitements séquentiels depuis la randomisation pour la survie sans maladie (population en intention de traiter des analyses des traitements séquentiels depuis la randomisation)
<table> <tbody><tr> <td></td> <td> Létrozole → Tamoxifène </td> <td> Létrozole </td> </tr> <tr> <td> Nombre de patientes Nombre de patientes avec des événements de survie sans maladie (définition du protocole) </td> <td> 1540 330 </td> <td> 1546 319 </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio (99 % IC) </td> <td colspan="2"> 1,04 (0,85, 1,27) </td> </tr> <tr> <td></td> <td> Létrozole → Tamoxifène </td> <td> Tamoxifène </td> </tr> <tr> <td> Nombre de patientes Nombre de patientes avec des événements de survie sans maladie (définition du protocole) </td> <td> 1540 330 </td> <td> 1548 353 </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio (99 % IC) </td> <td colspan="2"> 0,92 (0,75, 1,12) </td> </tr> </tbody></table>Ajusté pour l'utilisation d'une chimiothérapie (oui/non)
626 (40 %) patientes sont passées sélectivement au létrozole après la levée de l'aveugle sur le bras tamoxifène en 2005
Etude D2407
L'étude D2407 est une étude de sécurité post-AMM multicentrique, randomisée en ouvert, visant à comparer les effets du traitement adjuvant par le létrozole et le tamoxifène sur la densité minérale osseuse (DMO) et le profil lipidique sérique. Au total, 262 patientes ont été randomisées pour recevoir le létrozole pendant 5 ans ou le tamoxifène pendant 2 ans puis le létrozole pendant 3 ans.
A 24 mois, on a observé une différence statistiquement significative sur le critère principal d'évaluation : la DMO au niveau du rachis lombaire (L2-L4) a montré une diminution médiane de 4,1 % dans le bras létrozole contre une augmentation médiane de 0,3 % dans le bras tamoxifène.
Aucune patiente avec une DMO initiale normale n'a développé d'ostéoporose pendant les 2 ans de traitement et 1 seule patiente avec une ostéopénie initiale (T score de -1,9) a développé une ostéoporose au cours de la période de traitement (évaluation par revue centrale).
Les résultats de la DMO au niveau de la hanche totale ont été comparables à ceux du rachis lombaire, mais moins marqués.
Il n'a pas été observé de différence significative entre les traitements en ce qui concerne l'incidence de fractures : 15 % dans le bras létrozole et 17 % dans le bras tamoxifène.
Dans le bras tamoxifène, le taux médian de cholestérol total a diminué de 16 % après 6 mois par rapport à la valeur initiale et cette diminution a été maintenue à chaque visite jusqu'au 24 mois. Dans le bras létrozole, les taux de cholestérol total ont été relativement stables au cours du temps, avec une différence statistiquement significative en faveur du tamoxifène à chaque temps d'évaluation.
Prolongation du traitement adjuvant (MA-17)
Au cours d'une étude multicentrique, randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo (MA-17), plus de 5 100 femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein primitif avec des récepteurs positifs ou inconnus et ayant terminé un traitement adjuvant par le tamoxifène (4,5 à 6 ans) ont été randomisées pour recevoir soit du létrozole soit un placebo pendant 5 ans.
Le critère principal d'évaluation était la survie sans maladie, définie comme le délai entre la randomisation et la survenue de récidive loco-régionale, de métastases à distance ou de cancer du sein controlatéral.
La première analyse intermédiaire prévue, menée après un suivi médian d'environ 28 mois (25 % des patientes ayant été suivies pendant au moins 38 mois), a montré que le létrozole avait significativement réduit le risque de récidive du cancer du sein de 42 % en comparaison avec le placebo (HR 0,58 ; 95 % IC 0,45, 0,76 ; P = 0,00003). Le bénéfice en faveur du létrozole a été observé quel que soit le statut ganglionnaire. Il n'y a pas eu de différence significative en termes de survie globale : (létrozole 51 décès ; placebo 62 ; HR 0,82 ; 95 % IC 0,56, 1,19).
Par conséquent, l'aveugle a été levé après la première analyse intermédiaire et l'étude a été poursuivie en ouvert ; les patientes du bras placebo ont été autorisées à passer au traitement par létrozole pendant une durée allant jusqu'à 5 ans. Plus de 60 % des patientes éligibles (en rémission lors de la levée de l'insu) ont choisi de recevoir le létrozole. L'analyse finale a inclus 1 551 femmes passées du placebo au létrozole après une durée médiane de 31 mois (intervalle 12 à 106 mois) suivant la fin du traitement adjuvant par le tamoxifène. La durée médiane de traitement par létrozole après le changement de traitement a été de 40 mois.
L'analyse finale conduite après un suivi médian de 62 mois a confirmé la réduction significative du risque de récidive du cancer du sein avec le létrozole.
Tableau 8 Survie sans maladie et survie globale (population en intention de traiter modifiée)
<table> <tbody><tr> <td></td> <td colspan="3"> Suivi médian 28 mois </td> <td colspan="3"> Suivi médian 62 mois </td> </tr> <tr> <td></td> <td> Létrozole N = 2582 </td> <td> Placebo N = 2586 </td> <td> HR (95 % IC) Valeur P </td> <td> Létrozole N = 2582 </td> <td> Placebo N = 2586 </td> <td> HR (95 % IC) Valeur P </td> </tr> <tr> <td colspan="7"> Survie sans maladie3 </td> </tr> <tr> <td> Evénements </td> <td> 92 (3,6 %) </td> <td> 155 (6,0 %) </td> <td> 0,58 (0,45, 0,76) 0,00003 </td> <td> 209 (8,1 %) </td> <td> 286 (11,1 %) </td> <td> 0,75 (0,63, 0,89) </td> </tr> <tr> <td> Taux de survie sans maladie à 4 ans </td> <td> 94,4 % </td> <td> 89,8 % </td> <td></td> <td> 94,4 % </td> <td> 91,4 % </td> <td></td> </tr> <tr> <td colspan="7"> Survie sans maladie, incluant les décès de toute cause </td> </tr> <tr> <td> Evénements </td> <td> 122 (4,7 %) </td> <td> 193 (7,5 %) </td> <td> 0,62 (0,49, 0,78) </td> <td> 344 (13,3 %) </td> <td> 402 (15,5 %) </td> <td> 0,89 (0,77, 1,03) </td> </tr> <tr> <td> Taux de survie sans maladie à 5 ans </td> <td> 90,5 % </td> <td> 80,8 % </td> <td></td> <td> 88,8 % </td> <td> 86,7 % </td> <td></td> </tr> <tr> <td colspan="7"> Métastases à distance </td> </tr> <tr> <td> Evénements </td> <td> 57 (2,2 %) </td> <td> 93 (3,6 %) </td> <td> 0,61 (0,44, 0,84) </td> <td> 142 (5,5 %) </td> <td> 169 (6,5 %) </td> <td> 0,88 (0,70, 1,10) </td> </tr> <tr> <td colspan="7"> Survie globale </td> </tr> <tr> <td> Décès </td> <td> 51 (2,0 %) </td> <td> 62 (2,4 %) </td> <td> 0,82 (0,56, 1,19) </td> <td> 236 (9,1 %) </td> <td> 232 (9,0 %) </td> <td> 1,13 (0,95, 1,36) </td> </tr> <tr> <td> Décès </td> <td> -- </td> <td> -- </td> <td> -- </td> <td> 236 (9,1 %) </td> <td> 170 (6,6 %) </td> <td> 0,78 (0,64, 0,96) </td> </tr> </tbody></table>HR = hazard ratio ; IC = intervalle de confiance.
Lorsque l'aveugle de l'étude a été levé en 2003, 1 551 patientes du bras placebo (60 % des patientes éligibles au changement de traitement - c'est-à-dire indemnes de maladie) sont passées au létrozole après une période médiane de 31 mois après la randomisation. Les analyses présentées ici ignorent le changement de traitement sélectif.
Stratifié en fonction du statut des récepteurs, du statut ganglionnaire et de la chimiothérapie adjuvante antérieure.
Définition des événements de survie sans maladie selon le protocole : récidive locorégionale, métastases à distance ou cancer du sein controlatéral.
Analyse exploratoire, avec censure des durées de suivi à la date du changement de traitement (le cas échéant) dans le bras placebo.
Suivi médian de 62 mois.
Suivi médian jusqu'au changement de traitement (le cas échéant) de 37 mois.
Dans la sous-étude de l'étude MA-17 sur la densité minérale osseuse, au cours de laquelle une supplémentation concomitante en calcium et vitamine D était administrée, les diminutions de la DMO par rapport aux valeurs initiales ont été plus importantes avec le létrozole qu'avec le placebo. La seule différence statistiquement significative a été observée à 2 ans et concernait la DMO à la hanche totale (diminution médiane de 3,8 % avec le létrozole versus 2,0 % avec le placebo).
Dans la sous-étude de l'étude MA‑17 sur le profil lipidique, il n'y a pas eu de différences significatives entre le létrozole et le placebo sur le taux de cholestérol total ou sur les différentes fractions lipidiques.
Dans la sous-étude actualisée sur la qualité de vie, il n'a pas été observé de différences significatives entre les traitements sur le score total de la dimension physique ou sur le score total de la dimension mentale ou sur l'un des scores de domaine de l'échelle SF-36. Selon l'échelle MENQOL, le nombre de femmes gênées par les symptômes dus à la privation œstrogénique -bouffées de chaleur et sécheresse vaginale (en général pendant la première année de traitement) a été significativement plus élevé dans le bras traité par le létrozole que dans le bras recevant le placebo. Le symptôme le plus gênant pour les patientes dans les deux bras de traitement a été des douleurs musculaires, avec une différence statistiquement significative en faveur du placebo.
Traitement néo-adjuvant
Une étude en double aveugle (P024) a été menée chez 337 femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein qui ont été randomisées pour recevoir du létrozole 2,5 mg pendant 4 mois ou du tamoxifène pendant 4 mois. Au début de l'étude, toutes les patientes présentaient des tumeurs de stade T2‑T4c, N0‑2, M0, ER+ et/ou PgR+ et aucune patiente n'était candidate à une chirurgie mammaire conservatrice. Sur la base de l'évaluation clinique, le taux de réponse objective a été de 55 % dans le bras létrozole versus 36 % dans le bras tamoxifène (P < 0,001). Ce résultat a été régulièrement confirmé par l'échographie (létrozole 35 % versus tamoxifène 25 %, P = 0,04) et la mammographie (létrozole 34 % versus tamoxifène 16 %, P < 0,001). Au total, une chirurgie mammaire conservatrice a été pratiquée chez 45 % des patientes du bras létrozole versus 35 % des patientes du bras tamoxifène (P = 0,02). Pendant la période de traitement préopératoire de 4 mois, l'évaluation clinique a montré une progression de la maladie chez 12 % des patientes traitées par le létrozole et 17 % des patientes traitées par le tamoxifène.
Traitement de première intention
Un essai clinique contrôlé en double aveugle a comparé le létrozole 2,5 mg et le tamoxifène 20 mg en traitement de première intention chez des femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein à un stade avancé. Chez 907 patientes, le létrozole a été supérieur au tamoxifène en terme de durée de survie sans progression (critère principal), de réponse objective, de temps jusqu'à échec du traitement et de bénéfice clinique.
Les résultats obtenus sont décrits dans le Tableau 9 :
Tableau 9 Résultats du suivi médian de 32 mois
<table> <tbody><tr> <td> Variable </td> <td> Statistique </td> <td> Létrozole N=453 </td> <td> Tamoxifène N=454 </td> </tr> <tr> <td rowspan="5"> Durée de survie sans progression </td> <td> Médiane </td> <td> 9,4 mois </td> <td> 6,0 mois </td> </tr> <tr> <td> (95 % IC pour la médiane) </td> <td> (8,9 ; 11,6 mois) </td> <td> (5,4 ; 6,3 mois) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio </td> <td colspan="2"> 0,72 </td> </tr> <tr> <td> (95 % IC pour le Hazard ratio) </td> <td colspan="2"> (0,62 ; 0,83) </td> </tr> <tr> <td></td> <td colspan="2"> P < 0,0001 </td> </tr> <tr> <td rowspan="5"> Taux de réponse objective (TRO) </td> <td> (RC + RP) </td> <td> 145 (32 %) </td> <td> 95 (21 %) </td> </tr> <tr> <td> (95 % IC pour le taux) </td> <td> (28,36 %) </td> <td> (17,25 %) </td> </tr> <tr> <td> Odds ratio </td> <td colspan="2"> 1,78 </td> </tr> <tr> <td> (95 % IC pour odds ratio) </td> <td colspan="2"> (1,32 ; 2,40) </td> </tr> <tr> <td></td> <td colspan="2"> P = 0,0002 </td> </tr> </tbody></table>La durée de survie sans progression a été significativement plus longue et le taux de réponse significativement plus élevé pour le létrozole qu'une hormonothérapie adjuvante par anti-œstrogène ait été administrée ou non. La durée de survie sans progression a été significativement plus longue pour le létrozole quel que soit le site de la maladie. La durée de survie médiane sans progression a été de 12,1 mois pour le létrozole et de 6,4 mois pour le tamoxifène chez les patientes ayant une atteinte des tissus mous uniquement et la médiane était de 8,3 mois pour le létrozole et 4,6 mois pour le tamoxifène chez les patientes ayant des métastases viscérales.
Dans le protocole de l'étude il était prévu de proposer aux patientes en progression soit de faire un cross-over (changer de traitement pour recevoir l'autre hormonothérapie), soit de sortir de l'étude. Environ 50 % des patientes ont participé au cross-over, qui a duré pratiquement 36 mois. Le temps médian du cross-over était de 17 mois pour les patientes traitées par le létrozole suivi du tamoxifène et de 13 mois pour les patientes traitées par du tamoxifène suivi de létrozole.
Le traitement de première ligne par létrozole chez les patientes ayant un cancer du sein à un stade avancé a permis d'obtenir une survie globale médiane de 34 mois comparée à 30 mois avec le tamoxifène (logrank test p = 0,53, non significatif). L'absence d'un avantage du létrozole sur la survie pourrait s'expliquer par le design de l'étude en cross-over.
Traitement de seconde intention
Deux essais cliniques contrôlés ont été réalisés comparant deux doses de létrozole (0,5 mg et 2,5 mg), respectivement, à l'acétate de mégestrol et à l'aminoglutéthimide chez des femmes ménopausées ayant un cancer du sein avancé préalablement traitées par anti-œstrogènes.
La durée de survie sans progression n'a pas été statistiquement différente entre le létrozole 2,5 mg et l'acétate de mégestrol (P = 0,07). Des différences statistiquement significatives ont été observées en faveur du létrozole 2,5 mg comparé à l'acétate de mégestrol en terme de taux de réponse tumorale objective globale (24 % versus 16 %, P = 0,04) et en terme de temps jusqu'à échec du traitement (P = 0,04). La survie globale n'a pas été significativement différente entre les 2 bras (P = 0,2).
Dans la seconde étude, la différence de taux de réponse entre le létrozole 2,5 mg et l'aminoglutéthimide n'a pas été statistiquement significative (P = 0,06). Le létrozole 2,5 mg a été statistiquement supérieur à l'aminoglutéthimide en terme de survie sans progression (P = 0,008), de survie jusqu'à échec du traitement (P = 0,003) et de survie globale (P = 0,002).
Cancer du sein masculin
L'utilisation du létrozole chez les hommes présentant un cancer du sein n'a pas été étudiée.
Source : BDPM
Effets indésirables
accident vasculaire cérébral
arthralgie
bouffée de chaleur
hypercholestérolémie
hyperhidrose
insuffisance cardiaque
événement thromboembolique
Source : ANSM
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Source : BDPM
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