Kétoconazole 200 mg comprimé
Posologie
Le traitement doit être initié et surveillé par des médecins spécialisés en endocrinologie ou en médecine interne et qui possèdent les équipements appropriés permettant de mesurer les réponses biochimiques, dans la mesure où la dose doit être adaptée aux besoins thérapeutiques du patient, en se basant sur la normalisation des taux de cortisol.
<u>Posologie </u>
<i>Initiation </i>
La dose recommandée pour les adultes et les adolescents lors de l'initiation du traitement est de 400 à 600 mg/jour pris par voie orale répartie en deux ou trois prises distinctes et cette dose peut être augmentée rapidement à 800 - 1 200 mg/jour répartis en deux ou trois prises distinctes.
Lors de l'initiation du traitement, le taux de cortisol libre urinaire doit être contrôlé à intervalles de quelques jours/semaines.
<i>Adaptation de la posologie </i>
La dose quotidienne de kétoconazole doit être adaptée périodiquement au cas par cas dans l'objectif de normaliser les taux de cortisol libre urinaire et/ou de cortisol plasmatique.
-
Une augmentation de la dose de 200 mg/jour tous les 7 à 28 jours peut être envisagée si les taux de cortisol libre urinaire et/ou de cortisol plasmatique sont supérieurs à la limite de la normale, dans la mesure où la dose est tolérée par le patient ;
-
Une dose d'entretien de 400 mg/jour à une dose maximale de 1 200 mg/jour peut être prise par voie orale en 2 ou 3 prises distinctes afin de rétablir les taux normaux de cortisol. Dans la plupart des publications, la dose d'entretien variait de 600 mg/jour à 800 mg/jour. - Lorsque la dose efficace de kétoconazole est établie, le contrôle des taux de cortisol libre urinaire et/ou de cortisol plasmatique peut être réalisé tous les 3 à 6 mois (voir rubrique 4.4) ; - Dans le cas d'une insuffisance surrénale et selon la sévérité de l'évènement, la dose de kétoconazole sera diminuée d'au moins 200 mg/jour ou le traitement sera temporairement arrêté et/ou associé à traitement glucocorticoïde jusqu'à la résolution de l'événement. Le kétoconazole peut être réintroduit plus tard, à une dose inférieure (voir rubrique 4.4) ; - Le traitement par le kétoconazole peut être arrêté brusquement sans nécessité d'une réduction progressive de la dose lorsqu'un changement de stratégie thérapeutique est envisagé (par ex. une chirurgie).
<i>Contrôle de la fonction hépatique </i>
Avant de commencer le traitement, il est obligatoire :
-
de doser les enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, gamma GT et phosphatase alcaline) et le taux de bilirubine
-
d'informer les patients du risque d'hépatotoxicité, y compris d'arrêter le traitement et de contacter immédiatement leur médecin s'ils se sentent mal ou si des symptômes apparaissent, comme l'anorexie, les nausées, les vomissements, la fatigue, la jaunisse, des douleurs abdominales ou des urines foncées. Si tel est le cas, le traitement doit être arrêté immédiatement et des analyses de la fonction hépatique doivent être réalisées.
En raison de l'hépatotoxicité connue du kétoconazole, le traitement ne sera pas initié chez les patients dont le taux d'enzymes hépatiques est au-dessus de 2 fois la limite supérieure de la normale (voir rubrique 4.3).
Pendant le traitement <i>: </i>
-
un suivi clinique étroit sera mis en place
-
les enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, gamma GT et phosphatase alcaline), ainsi que le taux de bilirubine seront mesurés à intervalles fréquents :
o une fois par semaine pendant un mois, après l'initiation du traitement o puis, une fois par mois pendant 6 mois.
o une fois par semaine pendant un mois chaque fois que la dose est augmentée.
En cas d'augmentation des enzymes hépatiques de moins de 3 fois la limite supérieure de la normale, un contrôle plus fréquent des bilans de la fonction hépatique sera réalisé et la dose quotidienne sera réduite d'au moins 200 mg.
En cas d'augmentation des enzymes hépatiques égale ou de plus de 3 fois la limite supérieure de la normale, le kétoconazole devra être arrêté immédiatement et ne devra pas être réintroduit en raison du risque de toxicité hépatique grave. Le kétoconazole devra être arrêté sans aucun délai si des symptômes cliniques d'hépatite surviennent.
En cas de traitement à long terme (plus de 6 mois) :
Bien que l'hépatotoxicité soit généralement observée lors de l'initiation du traitement et au cours des six premiers mois du traitement, le contrôle des enzymes hépatiques doit être pratiqué selon des critères médicaux. Par mesure de précaution, dans le cas d'une augmentation de la dose après les six premiers mois de traitement, le contrôle des enzymes hépatiques devra être répété à raison d'une fois par semaine pendant un mois.
<i>Schéma posologique de la thérapie d'entretien </i>
La thérapie d'entretien consécutive peut être administrée de deux manières différentes : - Par schéma « inhibition seule » : la posologie d'entretien du kétoconazole peut être poursuivie telle que décrite ci-dessus ;
- Par schéma « inhibition-et-remplacement » : la dose d'entretien du kétoconazole sera ré-augmentée de 200 mg et associée à un traitement glucocorticoïde substitutif (voir rubrique 4.4).
<i><u>Populations spéciales </u></i>
<i>Patients âgés </i>
Les données sur l'utilisation du kétoconazole chez les patients de plus de 65 ans sont limitées, mais aucune observation ne semble indiquer qu'une adaptation spécifique de la dose soit nécessaire chez ces patients (voir rubrique 5.2).
<i>Insuffisance rénale </i>
Bien que les données soient limitées, la pharmacocinétique du kétoconazole n'est pas significativement différente chez les patients atteints d'insuffisance rénale par rapport aux sujets sains et aucune adaptation spécifique de la dose n'est recommandée pour cette population.
<i>Insuffisance hépatique </i>
Le kétoconazole est contre-indiqué chez les patients atteints d'insuffisance hépatique aiguë ou chronique (voir rubriques 4.3, 4.4 et 5.3). Le traitement ne doit pas être initié chez les patients dont les concentrations des enzymes hépatiques dépassent une valeur égale à deux fois la limite supérieure de la normale.
<i>Population pédiatrique </i>
La sécurité et l'efficacité de Ketoconazole HRA chez les enfants âgés de moins de 12 ans n'ont pas été établies. Les données actuellement disponibles sont décrites à la rubrique 4.8, 5.1 et 5.2, mais aucune recommandation sur la posologie ne peut être donnée.
<u>Mode d'administration </u>
Par voie orale.
Source : EMA
Contre-indications
Allaitement
Augmentation des enzymes hépatiques
Espace QT allongé
Grossesse
Hépatopathie
Source : ANSM
Interactions
inhibiteurs puissants du CYP3A4 (sauf ritonavir) <> ombitasvir + paritaprévirContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> alcaloïdes de l'ergot de seigle vasoconstricteursContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> dapoxétineContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> darifénacineContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> dompéridoneContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> dronédaroneContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> fésotérodineContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5Contre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> ivabradineContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> lomitapideContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> lurasidoneContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> naloxégolContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> pimozideContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> quétiapineContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> ranolazineContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> simvastatineContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> ticagrélorContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> télithromycineContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> vénétoclaxContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> éliglustatContre-indication
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> éplérénoneContre-indication
kétoconazole <> atorvastatineContre-indication
kétoconazole <> dabigatranContre-indication
kétoconazole <> isavuconazoleContre-indication
kétoconazole <> névirapineContre-indication
antabuse (réaction) <> alcool (boisson ou excipient)Association DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 (sauf clarithromycine, érythromycine, télithromycine) <> colchicineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 (sauf cobicistat, ritonavir) <> grazoprévir + elbasvirAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> alfuzosineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> apixabanAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> axitinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> bosutinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> bédaquilineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> cabozantinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> cobimétinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> corticoïdes métabolisés, notamment inhalésAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> céritinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> dabrafénibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> dasatinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> délamanidAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> entrectinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> glasdégibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> halofantrineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> ibrutinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> irinotécanAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> lercanidipineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> luméfantrineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> midazolamAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> midostaurineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> nilotinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> olaparibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> oxycodoneAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> ribociclibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> riociguatAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> rivaroxabanAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> régorafénibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> silodosineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> sunitinibAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> tamsulosineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> toltérodineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> trastuzumab emtansineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> vinca-alcaloïdes cytotoxiquesAssociation DECONSEILLEE
kétoconazole <> fidaxomicineAssociation DECONSEILLEE
kétoconazole <> immunosuppresseursAssociation DECONSEILLEE
kétoconazole <> lercanidipineAssociation DECONSEILLEE
kétoconazole <> rifampicineAssociation DECONSEILLEE
inhibiteurs puissants du CYP3A4 (sauf ritonavir) <> quininePrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> alfentanilPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> antagonistes des canaux calciques (sauf lercanidipine)Précaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> bortézomibPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> bosentanPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> cabazitaxelPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> disopyramidePrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> docétaxelPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> eszopiclonePrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> fentanylPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> inhibiteurs de tyrosine kinases métabolisés (sauf axitinib, bosutinib, cabozantinib, céritinib, cobimétinib, dabrafénib, dasatinib, entrectinib, ibrutinib, nilotinib, osimertinib, ribociclib, sunitinib, vandétanib)Précaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> ivacaftor (seul ou associé)Précaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> maravirocPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> panobinostatPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> solifénacinePrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> sufentanilPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> tolvaptanPrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> trétinoïnePrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> vérapamilPrécaution d'Emploi
kétoconazole <> afatinibPrécaution d'Emploi
kétoconazole <> buprénorphinePrécaution d'Emploi
kétoconazole <> elvitégravirPrécaution d'Emploi
kétoconazole <> isoniazidePrécaution d'Emploi
kétoconazole <> nintédanibPrécaution d'Emploi
kétoconazole <> ténofovir alafénamidePrécaution d'Emploi
résines chélatrices <> médicaments administrés par voie oralePrécaution d'Emploi
topiques gastro-intestinaux, antiacides et adsorbants <> médicaments administrés par voie oralePrécaution d'Emploi
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> alprazolamA prendre en compte
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> brentuximabA prendre en compte
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> cobicistatA prendre en compte
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> idélalisibA prendre en compte
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> inhibiteurs de protéases boostés par ritonavirA prendre en compte
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> oxybutynineA prendre en compte
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> substrats à risque du CYP3A4A prendre en compte
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> zolpidemA prendre en compte
inhibiteurs puissants du CYP3A4 <> zopicloneA prendre en compte
kétoconazole <> antisécrétoires antihistaminiques H2A prendre en compte
kétoconazole <> antisécrétoires inhibiteurs de la pompe à protonsA prendre en compte
kétoconazole <> salmétérolA prendre en compte
kétoconazole <> venlafaxineA prendre en compte
laxatifs (type macrogol) <> médicaments administrés par voie oraleA prendre en compte
Source : Thesaurus
Fertilité, grossesse et allaitement
Il n'existe pas de données ou il existe des données limitées sur l'utilisation de kétoconazole chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique 5.3). Des données précliniques montrent que kétoconazole traverse le placenta et est tératogène. Le kétoconazole est contre-indiqué pendant la grossesse et il ne doit pas être utilisé chez les femmes capables de procréer qui n'utilisent pas de méthode efficace de contraception (voir rubrique 4.3).
Allaitement
Étant donné que le kétoconazole est excrété dans le lait maternel, les mères sous traitement ne doivent pas allaiter leur bébé pendant leur traitement par Ketoconazole HRA (voir rubrique 4.3).
Fertilité
Des études chez des animaux ont démontré des effets sur les paramètres reproducteurs des mâles et des femelles (voir rubrique 5.3).
Source : EMA
Propriétés pharmacologiques
Mécanisme d'action
Le kétoconazole est un inhibiteur de la stéroïdogenèse. Le kétoconazole est un dérivé de l'imidazole qui est un puissant inhibiteur de la synthèse du cortisol résultant de sa capacité à inhiber plusieurs enzymes cytochromes P450 dans les glandes surrénales. Le kétoconazole inhibe principalement l'activité de l'hydroxylase-17, mais il inhibe également les étapes de la 11-hydroxylation et, à des doses plus élevées, l'enzyme de clivage de la chaîne latérale de cholestérol. Le kétoconazole est donc un inhibiteur de la synthèse du cortisol et de l'aldostérone. Le kétoconazole est également un puissant inhibiteur de la synthèse
des androgènes, inhibant l'activité de la lyase C17-20 dans les glandes surrénales et également dans les cellules Leydig.
À part l'effet bloquant des glandes surrénales, le kétoconazole peut également avoir des effets directs sur les cellules tumorales corticotropes chez les patients atteints de la maladie de Cushing.
Efficacité et sécurité cliniques
L'efficacité et la sécurité du kétoconazole dans le traitement du syndrome de Cushing, toutes causes confondues, ont été décrites par le biais de plusieurs études rétrospectives publiées, d'examens de dossiers et d'études de cas. Le contrôle des taux de cortisol, sérique/plasmatique ou urinaire, a été utilisé pour évaluer l'efficacité du traitement en même temps que l'évaluation des symptômes cliniques du syndrome de Cushing. Plus de 800 patients ont été traités par kétoconazole sur une durée et selon des modalités de traitement variables. Environ 200 patients ont été traités pendant plus de 6 mois et certains d'entre eux ont été traités pendant plusieurs années.
Les taux de cortisol libre urinaire (CLU) ont été rapidement normalisés chez environ 50% des patients sous kétoconazole. Les taux de réponse variaient entre 43 et 80% selon les études et les critères pour définir une réponse. Environ 75% des patients ont atteint une diminution de plus de 50% des taux de CLU sous kétoconazole par rapport aux taux prétraitement.
Association de traitements
Le kétoconazole a été utilisé à la fois en monothérapie et en association avec d'autres médicaments, principalement avec la métyrapone, chez des patients atteints d'une maladie plus sévère, n'ayant pas totalement répondu à une seule substance active ou nécessitant une diminution de la dose d'au moins un des médicaments pour améliorer la tolérance. Le kétoconazole a également été utilisé avec d'autres traitements, tels que la chirurgie et la radiation de l'hypophyse. Dans l'ensemble, le kétoconazole s'est avéré être un médicament efficace pour normaliser les taux de cortisol, toutes causes du syndrome de Cushing confondues et, si toléré, le traitement par kétoconazole peut être poursuivi pendant longtemps.
Phénomène d'échappement
Chez environ 10 à 15% des patients traités par kétoconazole, on a observé un « phénomène d'échappement » qui renforce le besoin d'un suivi clinique et biochimique à long terme de ces patients. Si ce type de phénomène se manifeste, il se peut qu'une autre dose plus élevée soit nécessaire afin de maintenir les taux de cortisol dans les limites normales.
Utilisation dans la maladie de Cushing
Les données de 535 patients atteints de la maladie de Cushing et traités par kétoconazole, ainsi que 13 études de cas individuels, sont disponibles dans la littérature. Dans une étude rétrospective conduite dans plusieurs centres français, 200 patients atteints de la maladie de Cushing ont été suivis entre 1995 et 2012. Lors de la dernière consultation, 78 patients (49,3%) ont été contrôlés, 37 patients (23,4%) ont eu un contrôle partiel avec au moins 50% de diminution du CLU (sans normalisation) et 43 patients (27,2%) ont présenté des taux de CLU inchangés. Lors du dernier suivi, les signes cliniques s'étaient améliorés chez 74/134 patients (55,2%), l'hypertension chez 36/90 patients (40%), l'hypokaliémie chez 10/26 patients (38,4%) et le diabète sucré chez 23/39 patients (59%).
Utilisation dans le syndrome ectopique de l'hormone adénocorticotrope (ACTH)
Les données de 91 patients atteints du syndrome ectopique de l'ACTH et traités par kétoconazole ont été examinées ainsi que les études de 18 cas individuels. Dans une étude canadienne, parmi les 12 patients évaluables (sur 15), 10 ont montré une diminution des taux de cortisol libre urinaire mais seulement cinq ont présenté une guérison totale avec des doses de kétoconazole de 400 à 1 200 mg/jour. L'amélioration clinique de l'hypokaliémie, de l'alcalose métabolique, du diabète sucré et de l'hypertension s'est produite même en l'absence de réponse hormonale complète.
Utilisation dans le syndrome de Cushing indépendant de l'ACTH
Les données de 17 patients avec tumeurs surrénaliennes et de 2 patients avec hyperplasie nodulaire surrénalienne primaire traités par le kétoconazole, sont disponibles dans la littérature ainsi que les études de
17 cas individuels de patients présentant des tumeurs bénignes ou malignes ou une hyperplasie nodulaire surrénalienne et 2 cas pédiatriques du syndrome de McCune Albright. Une amélioration des symptômes cliniques a été observée chez la plupart des patients après l'initiation du traitement. Cependant, chez les patients atteints d'un carcinome cortico surrénalien, l'amélioration de l'hypercortisolisme sous kétoconazole était limitée dans certains cas.
Population pédiatrique
Les données de 24 patients pédiatriques atteints du syndrome de Cushing endogène, traités par le kétoconazole sont disponibles dans la littérature ; 16 de ces patients avaient plus de 12 ans et 8 moins de 12 ans.
Le traitement par kétoconazole chez les patients pédiatriques a permis une normalisation des taux de cortisol libre urinaire et une amélioration clinique, y compris le recouvrement du taux de croissance et de la fonction gonadique, la normalisation de la pression sanguine, des caractéristiques du syndrome de Cushing et de la perte de poids, dans la plupart des cas. Les doses utilisées chez les adolescents de plus de 12 ans étaient analogues à celles utilisées chez les adultes atteints du syndrome de Cushing endogène.
Source : EMA
Effets indésirables
augmentation des enzymes hépatiques
exploration fonctionnelle hépatique anormale
Source : ANSM
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