Irinotécan chlorhydrate 20 mg/ml solution à diluer pour perfusion

pill

Informations générales

Source : ANSM

indication

Indications et autres usages documentés

side-effect

Posologie

Réservé à l'adulte. Après dilution, ce produit doit être perfusé dans une veine périphérique ou centrale.

Posologie

Posologie recommandée :

En monothérapie (chez les patients traités précédemment)

La posologie recommandée est de 350 mg/m² d'IRINOTECAN HIKMA administré en perfusion intraveineuse de 30 à 90 minutes toutes les 3 semaines (voir rubriques 4.4 et 6.6).

En association (chez les patients non traités précédemment)

L'efficacité et la tolérance de l'irinotécan en association avec le 5-fluorouracile (5FU) et l'acide folinique (AF) ont été évaluées selon le schéma suivant (voir rubrique 5.1).

Irinotécan et 5FU/AF, schéma toutes les 2 semaines :

La dose recommandée est de 180 mg/m² d'IRINOTECAN HIKMA une fois toutes les 2 semaines en perfusion intraveineuse de 30 à 90 minutes, suivie d'une perfusion d'acide folinique et de 5-fluorouracile.

Concernant la posologie et le mode d'administration du cétuximab administré concomitamment, se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit de ce médicament.

En général, la dose d'irinotécan utilisée est la même que celle administrée au cours des derniers cycles du précédent traitement à base d'irinotécan. L'irinotécan ne doit pas être administré moins d'une heure après la fin de de la perfusion du cétuximab.

Concernant la posologie et le mode d'administration du bévacizumab, se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit de ce médicament.

Concernant la posologie et le mode d'administration de la capécitabine en association, se reporter à la rubrique 5.1 et se référer aux rubriques appropriées du Résumé des Caractéristiques du Produit de ce médicament.

Ajustements posologiques

L'irinotécan doit être administré après récupération convenable de tous les effets indésirables, c'est à dire grade 0 ou 1 selon les critères du NCI CTC (National Cancer Institute Common Toxicity Criteria), et après disparition complète d'une diarrhée liée au traitement.

Avant chaque administration de traitement en perfusion, la dose d'irinotécan, et de 5FU si nécessaire, devra être réduite en tenant compte des effets indésirables de plus haut grade observés lors de la perfusion précédente. Le traitement doit être retardé de 1 ou 2 semaines afin de permettre une récupération des effets indésirables liés au traitement.

La posologie de l'IRINOTECAN HIKMA, et/ou du 5FU si nécessaire, devra être réduite de 15 à 20 % en cas de survenue des effets indésirables suivants :

  • toxicité hématologique (neutropénie grade 4, neutropénie fébrile [neutropénie grade 3 - 4 et fièvre grade 2 - 4], thrombocytopénie et leucocytopénie [grade 4]).

  • toxicité non hématologique (grade 3 - 4).

Les recommandations de modification de posologie du cétuximab administré en association avec l'irinotécan doivent être en accord avec le Résumé des Caractéristiques du Produit de ce médicament.

En association avec la capécitabine: chez les patients âgés de 65 ans ou plus, une réduction de la posologie initiale de la capécitabine à 800 mg/m² deux fois par jour est recommandée, en accord avec le Résumé des Caractéristiques de la capécitabine. Se référer aussi aux recommandations de modifications de doses lorsque la capécitabine est utilisée en association, dans le Résumé des Caractéristiques du Produit de ce médicament.

Durée du traitement

Le traitement par Irinotécan Hikma doit être poursuivi jusqu'à progression objective de la maladie ou jusqu'à la survenue d'une toxicité inacceptable.

Populations spécifiques

Patients présentant une insuffisance hépatique

En monothérapie :

La bilirubinémie (jusqu'à 3 fois la limite supérieure de la normale [LSN]), chez les patients ayant un indice de performance OMS ≤ 2, conditionne la posologie initiale d'irinotécan. Chez ces patients ayant une hyperbilirubinémie et un taux de prothrombine supérieur à 50 %, la clairance d'irinotécan est diminuée (voir rubrique 5.2), et le risque de toxicité hématologique est donc augmenté.

Une surveillance hebdomadaire de la numération de la formule sanguine doit donc être réalisée chez ces patients.

  • Chez les patients ayant une bilirubinémie inférieure ou égale à 1,5 fois la LSN, la dose recommandée d'Irinotécan Hikma est de 350 mg/m².

  • Chez les patients ayant une bilirubinémie comprise entre 1,5 et 3 fois la LSN, la dose recommandée d'Irinotécan Hikma est de 200 mg/m².

  • Les patients ayant une bilirubinémie supérieure à 3 fois la LSN ne doivent pas être traités avec d'Irinotécan Hikma (voir rubriques 4.3 et 4.4).

En association :

Il n'existe pas de données disponibles chez les patients présentant une insuffisance hépatique traités par irinotécan en association.

Patients présentant une insuffisance rénale

Aucune étude n'ayant été réalisée dans cette population, l'utilisation de l'irinotécan n'est pas recommandée chez les patients présentant une insuffisance rénale (voir rubriques 4.4 et 5.2).

Sujets âgés

Aucune étude pharmacocinétique spécifique n'a été réalisée chez le sujet âgé. Toutefois, la dose doit être choisie avec prudence dans cette population, en raison de la fréquence plus importante d'altération des fonctions biologiques. Cette population demande une surveillance plus étroite (voir rubrique 4.4).

Population pédiatrique

La sécurité et l'efficacité de l'irinotécan chez les enfants n'ont pas encore été établies. Aucune donnée n'est disponible.

Mode d'administration

Précautions à prendre avant la manipulation ou l'administration du médicament :

Pour les instructions concernant la dilution du médicament avant administration, voir rubrique 6.6.

Source : BDPM

side-effect

Contre-indications

  • Allaitement

  • Bilirubinémie > 3 LSN

  • Grossesse

  • Indice de performance grade OMS > 2

  • Insuffisance médullaire

  • Maladie inflammatoire intestinale

  • Occlusion intestinale

interactions

Interactions

cytotoxiques <> vaccins vivants atténués
Contre-indication
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle.
Conduite à tenir
- Et pendant les 6 mois suivant l'arrêt de la chimiothérapie. - Et, à l'exception de l'hydroxycarbamide dans son indication chez le patient drépanocytaire.
irinotécan <> millepertuis
Contre-indication
Nature du risque et mécanisme d'action
Diminution des concentrations plasmatiques du métabolite actif de l'irinotécan, avec risque d'échec du traitement cytotoxique.
Conduite à tenir
-
cytotoxiques <> olaparib
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de majoration de l’effet myélosuppresseur du cytotoxique
Conduite à tenir
-
cytotoxiques <> phénytoïne (et, par extrapolation, fosphénytoïne)
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la seule phénytoïne par le cytotoxique, ou bien risque de majoration de la toxicité ou de perte d'efficacité du cytotoxique par augmentation de son métabolisme hépatique par la phénytoïne ou la fosphénytoïne.
Conduite à tenir
-
irinotécan <> apalutamide
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de diminution très importante des concentrations de l'irinotécan, et perte d‘efficacité, par augmentation de son métabolisme hépatique par l’apalutamide.
Conduite à tenir
-
irinotécan <> inducteurs enzymatiques
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Diminution probable des concentrations plasmatiques du métabolite actif de l'irinotécan, avec risque d'échec du traitementcytotoxique.
Conduite à tenir
-
irinotécan <> inhibiteurs puissants du CYP3A4
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de majoration des effets indésirables de l’irinotécan par augmentation des concentrations plasmatiques de son métabolite actif.
Conduite à tenir
-
substrats à risque du CYP3A4 <> crizotinib
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de majoration de la toxicité de ces molécules par diminution de leur métabolisme et/ou augmentation de leur biodisponibilité par le crizotinib.
Conduite à tenir
-
substrats à risque du CYP3A4 <> idélalisib
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation des concentrations plasmatiques du substrat par diminution de son métabolisme hépatique par l’idélalisib.
Conduite à tenir
-
cytotoxiques <> antivitamines K
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque thrombotique et hémorragique au cours des affections tumorales. De surcroit, possible interaction entre les AVK et la chimiothérapie.
Conduite à tenir
Contrôle plus fréquent de l'INR.
cytotoxiques <> flucytosine
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de majoration de la toxicité hématologique
Conduite à tenir
-
cytotoxiques <> immunosuppresseurs
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Immunodépression excessive avec risque de syndrome lympho-prolifératif.
Conduite à tenir
-
substrats à risque du CYP3A4 <> inhibiteurs puissants du CYP3A4
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Majoration des effets indésirables propres à chaque substrat, avec conséquences souvent sévères.
Conduite à tenir
-
side-effect

Fertilité, grossesse et allaitement

Contraception

En raison du potentiel génotoxique, il faut conseiller aux patients de sexe féminin en âge de procréer d'utiliser une contraception très efficace pendant le traitement et jusqu'à 6 mois après l'administration de la dernière dose d'irinotécan (voir rubrique 4.4).

En raison du potentiel génotoxique, il faut conseiller aux patients de sexe masculin ayant des partenaires féminines en âge de procréer d'utiliser une contraception efficace pendant le traitement et jusqu'à 3 mois après l'administration de la dernière dose d'irinotécan (voir rubrique 4.4).

Grossesse

Il n'y a aucune information concernant l'utilisation d'irinotécan chez la femme enceinte. Chez l'animal, des effets embryotoxiques et tératogènes ont été observés (voir rubrique 5.3). Aussi, au vu des résultats des études chez l'animal et du mécanisme d'action de l'irinotécan, ce médicament ne doit pas être utilisé pendant la grossesse sauf si le traitement s'avère indispensable.

Les femmes en âge de procréer ne doivent pas commencer à utiliser de l'irinotécan tant qu'une grossesse n'est pas exclue. La grossesse doit être évitée si l'un des partenaires reçoit de l'irinotécan.

Allaitement

Les données disponibles sont limitées mais suggèrent que l'irinotécan et son métabolite sont excrétés dans le lait maternel humain. En conséquence, en raison du risque potentiel de manifestations indésirables chez le nourrisson, l'allaitement doit être interrompu pendant la durée du traitement par IRINOTECAN HIKMA (voir rubriques 4.3 et 4.4).

Fertilité

Il n'y a pas de données disponibles sur l'effet de l'irinotécan sur la fertilité chez l'homme. Chez l'animal, les effets indésirables d'irinotécan sur la fertilité a été documentée (voir rubrique 5.3). Avant l'initiation du traitement par l'irinotécan, il faut conseiller les patients sur la préservation des gamètes.

Source : BDPM

side-effect

Propriétés pharmacologiques

Classe pharmacothérapeutique : Cytotoxique inhibiteur de la topoisomérase I, code ATC : L01CE02.

Mécanisme d'action

Données précliniques

L'irinotécan est un dérivé hemi-synthétique de la camptothécine. Il s'agit d'un agent antinéoplasique qui agit comme inhibiteur spécifique de l'ADN topoisomérase I. L'irinotécan est métabolisé par la carboxylestérase dans la plupart des tissus en un métabolite actif, le SN-38 qui s'est révélé plus actif que l'irinotécan sur la topoisomérase I purifiée et plus cytotoxique sur plusieurs lignées de cellules tumorales murines ou humaines. L'inhibition de l'ADN topoisomérase I par l'irinotécan ou le SN-38 induit des lésions simple-brin de l'ADN qui bloquent la fourche de réplication de l'ADN et sont responsables de l'activité cytotoxique. Celle-ci est fonction du temps du contact avec les cellules et est spécifique de la phase S.

In vitro, l'irinotécan et le SN-38 ne sont pas significativement reconnus par la P-glycoprotéine MDR et exercent des effets cytotoxiques sur des lignées cellulaires résistantes à la doxorubicine et à la vinblastine.

Par ailleurs, l'irinotécan possède un large spectre d'activité antitumorale expérimentale in vivo sur les tumeurs murines (adénocarcinome du canal pancréatique PO3, adénocarcinome mammaire MA 16/C, adénocarcinomes coliques C38 et C51) et sur des xénogreffes humaines (adénocarcinome colique Co-4, adénocarcinome mammaire Mx-1, adénocarcinomes gastriques ST-15 et SC-16). L'irinotécan est également actif sur des tumeurs murines exprimant la P-glycoprotéine MDR (leucémies P388 résistants à la vincristine ou à la doxorubicine).

Le principal effet pharmacologique de l'irinotécan non lié à son activité antitumorale est l'inhibition de l'acétylcholinestérase.

Données cliniques

Traitement associé en première ligne du cancer colorectal métastatique

En association avec l'acide folinique et le 5-fluorouracile :

Un essai de phase III a été réalisé chez 385 patients non prétraités pour un cancer colorectal métastatique recevant soit un schéma d'administration toutes les 2 semaines, (voir rubrique 4.2), soit un schéma d'administration hebdomadaire. Dans le schéma toutes les 2 semaines, au jour 1, l'administration de Irinotécan à la dose de 180 mg/m² une fois toutes les 2 semaines est suivie d'une perfusion d'acide folinique (200 mg/m² en perfusion de 2 heures) et de 5-fluorouracile (400 mg/m² en bolus suivi par 600 mg/m² en perfusion de 22 heures).

Au jour 2, l'acide folinique et le 5-fluorouracile sont administrés aux mêmes doses et selon le même schéma. Dans le schéma hebdomadaire, l'administration de irinotécan à la dose de 80 mg/m² est suivie d'une perfusion d'acide folinique (500 mg/m² en perfusion de 2 heures), puis de 5-fluorouracile (2300 mg/m² en perfusion de 24 heures) pendant 6 semaines.

Dans l'essai d'association selon les 2 schémas décrits ci-dessus, l'efficacité de irinotécan a été évaluée chez 198 patients.

<table> <tbody><tr> <td></td> <td colspan="2"> Résultats globaux (n=198) </td> <td colspan="2"> Schéma hebdomadaire (n=50) </td> <td colspan="2"> Schéma toutes les 2 semaines (n=148) </td> </tr> <tr> <td></td> <td> IRINOTECAN + 5FU/AF </td> <td> 5FU/AF </td> <td> IRINOTECAN + 5FU/AF </td> <td> 5FU/AF </td> <td> IRINOTECAN + 5FU/AF </td> <td> 5FU/AF </td> </tr> <tr> <td> Taux de réponse (%) </td> <td> 40,8\* </td> <td> 23,1\* </td> <td> 51,2\* </td> <td> 28,6\* </td> <td> 37,5\* </td> <td> 21,6\* </td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td colspan="2"> p&lt;0,001 </td> <td colspan="2"> p=0,045 </td> <td colspan="2"> p=0,005 </td> </tr> <tr> <td> Temps médian jusqu'à progression (mois) </td> <td> 6,7 </td> <td> 4,4 </td> <td> 7,2 </td> <td> 6,5 </td> <td> 6,5 </td> <td> 3,7 </td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td colspan="2"> p&lt;0,001 </td> <td colspan="2"> NS </td> <td colspan="2"> p=0,001 </td> </tr> <tr> <td> Durée médiane des </td> <td> 9,3 </td> <td> 8,8 </td> <td> 8,9 </td> <td> 6,7 </td> <td> 9,3 </td> <td> 9,5 </td> </tr> <tr> <td> réponses (mois) </td> <td colspan="2"></td> <td colspan="2"></td> <td colspan="2"></td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td colspan="2"> NS </td> <td colspan="2"> p=0,043 </td> <td colspan="2"> NS </td> </tr> <tr> <td rowspan="2"> Durée médiane des réponses et des stabilisations (mois) </td> <td> 8,6 </td> <td> 6,2 </td> <td> 8,3 </td> <td> 6,7 </td> <td> 8,5 </td> <td> 5,6 </td> </tr> <tr> <td colspan="2"></td> <td colspan="2"></td> <td colspan="2"></td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td colspan="2"> p&lt;0,001 </td> <td colspan="2"> NS </td> <td colspan="2"> p=0,003 </td> </tr> <tr> <td> Temps médian jusqu'à </td> <td> 5,3 </td> <td> 3,8 </td> <td> 5,4 </td> <td> 5,0 </td> <td> 5,1 </td> <td> 3,0 </td> </tr> <tr> <td> échec du traitement (mois) </td> <td colspan="2"></td> <td colspan="2"></td> <td colspan="2"></td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td colspan="2"> p=0,0014 </td> <td colspan="2"> NS </td> <td colspan="2"> p&lt;0,001 </td> </tr> <tr> <td> Survie globale médiane </td> <td> 16,8 </td> <td> 14,0 </td> <td> 19,2 </td> <td> 14,1 </td> <td> 15,6 </td> <td> 13,0 </td> </tr> <tr> <td> (mois) </td> <td colspan="2"></td> <td colspan="2"></td> <td colspan="2"></td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td colspan="2"> p=0,028 </td> <td colspan="2"> NS </td> <td colspan="2"> p=0,041 </td> </tr> </tbody></table>

5FU: 5-fluorouracile

AF : acide folinique

NS: non significatif

*: sur patients évaluables

Dans le schéma hebdomadaire, l'incidence des diarrhées sévères est de 44,4% chez les patients traités par irinotécan en association avec 5FU/AF et 25,6% chez les patients traités par 5FU/AF seul. L'incidence des neutropénies sévères (nombre de neutrophiles < 500/mm) est de 5,8% chez les patients traités par irinotécan en association avec 5FU/AF et 2,4% chez les patients traités par 5FU/AF seul.

De plus, le temps médian de détérioration définitive du Performance Status est significativement plus long dans le groupe irinotécan en association que dans le groupe 5FU/AF seul (p=0,046).

La qualité de vie a été évaluée dans cet essai de phase III à l'aide du questionnaire EORTC QLQ-C30. La détérioration définitive survient constamment plus tardivement dans les groupes Irinotécan. L'évolution du score global de Qualité de vie est légèrement meilleure dans le groupe Irinotécan en association bien que non significative, montrant que irinotécan est efficace en association tout en conservant la qualité de vie.

En association avec le bévacizumab :

Une étude de phase III, randomisée, en double aveugle, contrôlée, a évalué le bévacizumab en association à une chimiothérapie Irinotécan /5FU/AF en traitement de première ligne du cancer colorectal métastatique (étude AVF2107g). L'addition du bévacizumab à l'association Irinotécan /5FU/AF a conduit à une augmentation statistiquement significative de la survie globale. Le bénéfice clinique, évalué par la survie globale, a été constaté dans toutes les sous populations de patients déterminées en fonction de l'âge, du sexe, de l'indice de performance, de la localisation de la tumeur primitive, du nombre d'organes atteints et de la durée de la maladie métastatique. Se référer également au résumé des caractéristiques du produit du bévacizumab.

Les résultats d'efficacité de l'étude AVF2107g sont présentés dans le tableau suivant :

<table> <tbody><tr> <td rowspan="2"></td> <td colspan="2"> AVF2107g </td> </tr> <tr> <td> Groupe 1 IFL + placebo </td> <td> Groupe 2 IFL + bévacizumab </td> </tr> <tr> <td> Nombre de patients </td> <td> 411 </td> <td> 402 </td> </tr> <tr> <td> Survie globale </td> <td> Sans objet </td> <td> Sans objet </td> </tr> <tr> <td> Temps médian (mois) </td> <td> 15,6 </td> <td> 20,3 </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95% (IC 95%) </td> <td> 14,29 - 16,99 </td> <td> 18,46 - 24,18 </td> </tr> <tr> <td> Risque relatif </td> <td> Sans objet </td> <td> 0,660 </td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td> Sans objet </td> <td> 0,00004 </td> </tr> <tr> <td> Survie sans progression </td> <td> Sans objet </td> <td></td> </tr> <tr> <td> Temps médian (mois) </td> <td> 6,2 </td> <td> 10,6 </td> </tr> <tr> <td> Risque relatif </td> <td> Sans objet </td> <td> 0,54 </td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td> Sans objet </td> <td> &lt; 0,0001 </td> </tr> <tr> <td> Taux de réponse global </td> <td> Sans objet </td> <td></td> </tr> <tr> <td> Taux (%) </td> <td> 34,8 </td> <td> 44,8 </td> </tr> <tr> <td> IC 95% </td> <td> 30,2 - 39,6 </td> <td> 39,9 - 49,8 </td> </tr> <tr> <td> Valeur p </td> <td> Sans objet </td> <td> 0,0036 </td> </tr> <tr> <td> Durée de réponse </td> <td> Sans objet </td> <td> Sans objet </td> </tr> <tr> <td> Temps médian (mois) </td> <td> 7,1 </td> <td> 10,4 </td> </tr> <tr> <td> 25-75 percentile (mois) </td> <td> 4,7 - 11,8 </td> <td> 6,7 - 15,0 </td> </tr> <tr> <td colspan="3"> 5 mg/kg toutes les 2 semaines. Par rapport au groupe témoin. </td> </tr> </tbody></table>

En association avec le cétuximab :

EMR 62 202-013 : cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique n'ayant pas reçu de traitement préalable pour leur maladie métastatique, a comparé l'association du cétuximab et de l'irinotécan plus une perfusion de 5-fluoro-uracile/acide folinique (5-FU/AF) (599 patients) avec cette même chimiothérapie en monothérapie (599 patients). Sur l'ensemble de la population des patients pour lesquels le statut du gène KRAS était évaluable, 64% présentaient des tumeurs avec gène KRAS de type sauvage.

Les données d'efficacité générées par cette étude sont résumées dans le tableau suivant :

<table> <tbody><tr> <td></td> <td colspan="2"> Population totale </td> <td colspan="2"> Patients avec gène KRAS de type sauvage </td> </tr> <tr> <td> Variable/ statistique </td> <td> Cétuximab plus FOLFIRI (N=599) </td> <td> FOLFIRI (N=599) </td> <td> Cétuximab plus FOLFIRI (N=172) </td> <td> FOLFIRI (N=176) </td> </tr> <tr> <td> ORR </td> <td> Sans objet </td> <td> Sans objet </td> <td> Sans objet </td> <td> Sans objet </td> </tr> <tr> <td> % (IC 95%) </td> <td> 46.9 (42.9, 51.0) </td> <td> 38.7 (34.8, 42.8) </td> <td> 59.3 (51.6, 66.7) </td> <td> 43.2 (35.8, 50.9) </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p </td> <td colspan="2"> 0.0038 </td> <td colspan="2"> 0.0025 </td> </tr> <tr> <td> PFS </td> <td> Sans objet </td> <td> Sans objet </td> <td> Sans objet </td> <td> Sans objet </td> </tr> <tr> <td> Hazard Ratio (IC 95%) </td> <td colspan="2"> 0.85 (0.726, 0.998) </td> <td colspan="2"> 0.68 (0.501, 0.934) </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p </td> <td colspan="2"> 0.0479 </td> <td colspan="2"> 0.0167 </td> </tr> </tbody></table>

IC = intervalle de confiance, FOLFIRI = irinotécan plus perfusion de 5-FU/AF, ORR = objective response rate, taux de réponses objectives (patients avec réponse complète ou réponse partielle), PFS = progression-free survival time, durée de survie sans progression

En association avec la capécitabine :

Les données d'une étude clinique de phase III (CAIRO) randomisée et contrôlée supportent l'utilisation de la capécitabine à la dose initiale de 1000 mg/m² pendant deux semaines toutes les trois semaines en association à l'irinotécan dans le traitement de première ligne de patients atteints de cancer colorectal métastatique. 820 patients ont été randomisés pour recevoir soit un traitement séquentiel (n=410), soit une association de traitement (n=410).

Le traitement séquentiel se composait d'un traitement de première ligne par la capécitabine (1250 mg/m² deux fois par jour pendant 14 jours), de deuxième ligne par l'irinotécan (350 mg/m² au jour 1) et de troisième ligne par l'association de la capécitabine (1000 mg/m² deux fois par jour pendant 14 jours) à l'oxaliplatine (130 mg/m² au jour 1).

Le traitement en association se composait d'un traitement de première ligne par la capécitabine (1000 mg/m² deux fois par jour pendant 14 jours) associé à l'irinotécan (250 mg/m² au jour 1) (XELIRI) et de seconde ligne par la capécitabine (1000 mg/m² deux fois par jour pendant 14 jours) plus oxaliplatine (130 mg/m² au jour 1). Tous les cycles de traitement étaient administrés à intervalles de trois semaines.

En traitement de première ligne, la survie médiane sans progression dans la population en intention de traiter était de 5,8 mois (IC 95% 5,1 - 6,2 mois) pour la capécitabine en monothérapie et de 7,8 mois (IC 95% 7,0 - 8,3 mois ; p=0,0002) pour XELIRI.

Les données issues d'une analyse intermédiaire d'une étude de phase II (AIO KRK 0604) multicentrique, randomisée et contrôlée supporte l'utilisation de la capécitabine à la posologie initiale de 800 mg/m² pendant deux semaines toutes les trois semaines en association à l'irinotécan et au bévacizumab dans le traitement de première ligne de patients atteints de cancer colorectal métastatique. 115 patients ont été randomisés pour recevoir la capécitabine associée à l'irinotécan (XELIRI) et au bévacizumab : capécitabine (800 mg/m² deux fois par jour pendant deux semaines suivies d'une période sans traitement de sept jours), irinotécan (200 mg/m² en perfusion de 30 minutes le jour 1 toutes les trois semaines) et bévacizumab (7,5 mg/kg en perfusion de 30 à 90 minutes le jour 1 toutes les trois semaines). Un total de 118 patients a été randomisé pour recevoir un traitement par capécitabine associée à l'oxaliplatine et au bévacizumab : capécitabine (1000 mg/m² deux fois par jour pendant deux semaines suivies d'une période sans traitement de sept jours), oxaliplatine (130 mg/m² en perfusion de deux heures au jour 1 toutes les trois semaines) et bévacizumab (7,5 mg/kg en perfusion de 30 à 90 minutes le jour 1 toutes les trois semaines). La survie sans progression à 6 mois dans la population en intention de traiter était de 80% (XELIRI plus bévacizumab) versus 74% (XELOX plus bévacizumab). Le taux de réponse globale (réponses complète et partielle) était de 45% (XELOX plus bévacizumab) versus 47% (XELIRI plus bévacizumab).

En monothérapie dans le traitement de deuxième ligne du cancer colorectal métastatique :

Des essais cliniques de phase II/III ont été conduits chez plus de 980 patients atteints d'un cancer colorectal métastatique en échec d'un traitement antérieur par 5FU et traités toutes les 3 semaines. L'efficacité antitumorale d'Irinotécan a été évaluée chez 765 patients en progression documentée sous 5FU à l'entrée dans l'essai.

<table> <tbody><tr> <td rowspan="4"></td> <td colspan="6"> Phases III </td> </tr> <tr> <td colspan="3"> Irinotécan versus soins palliatifs </td> <td colspan="3"> Irinotécan versus 5FU </td> </tr> <tr> <td rowspan="2"> Irinotécan n=183 </td> <td rowspan="2"> Soins palliatifs n= 90 </td> <td> p </td> <td rowspan="2"> Irinotécan n=127 </td> <td rowspan="2"> 5FU n=129 </td> <td> p </td> </tr> <tr> <td></td> <td></td> </tr> <tr> <td> Survie sans progression à 6 mois (%) </td> <td> NA </td> <td> NA </td> <td> Sans objet </td> <td> 33,5 \* </td> <td> 26,7 </td> <td> p=0,03 </td> </tr> <tr> <td> Survie à 1 an (%) </td> <td> 36,2\* </td> <td> 13,8 </td> <td> p=0,0001 </td> <td> 44,8\* </td> <td> 32,4 </td> <td> p=0,0351 </td> </tr> <tr> <td> Survie médiane (mois) </td> <td> 9,2\* </td> <td> 6,5 </td> <td> p= 0,0001 </td> <td> 10,8\* </td> <td> 8,5 </td> <td> p=0,0351 </td> </tr> </tbody></table>

NA : Non Applicable

* : différence statistiquement significative

Dans les essais de phase II, réalisés chez 455 patients traités par le schéma d'administration toutes les 3 semaines, la survie sans progression à 6 mois a été de 30% et la survie médiane de 9 mois. Le temps médian jusqu'à progression était de 18 semaines.

De plus, des essais de phase II, non comparatifs, ont été réalisés chez 304 patients traités avec un schéma d'administration hebdomadaire, dont 193 patients à la dose de 125 mg/m², en perfusion intraveineuse de 90 minutes, 4 semaines consécutives suivies de 2 semaines de repos. Dans ces essais, le temps médian jusqu'à progression était de 17 semaines, et la survie médiane était de 10 mois. Un profil de tolérance similaire à celui du schéma toutes les 3 semaines a été observé avec le schéma hebdomadaire, chez les 193 patients ayant débuté le traitement à la dose de 125 mg/m². Le délai médian d'apparition de la première selle liquide était de 11 jours.

En association avec le cétuximab après échec d'une chimiothérapie à base d'irinotécan

Le cétuximab, en association avec l'irinotécan, a été étudié dans 2 études cliniques. Au total, 356 patients atteints d'un cancer colorectal métastatique exprimant l'EGFR, après échec récent d'un traitement cytotoxique à base d'irinotécan et ayant un indice de performance de Karnofsky d'au moins 60, mais dont la majorité avait un indice de performance de Karnofsky supérieur ou égal à 80, ont reçu l'association.

EMR 62 202‑007 : cette étude randomisée a comparé l'association du cétuximab et de l'irinotécan (218 patients) avec le cétuximab en monothérapie (111 patients).

IMCL CP02‑9923 : cette étude à un bras, ouverte, a étudié l'association chez 138 patients.

Les données d'efficacité générées par ces études sont résumées dans le tableau suivant :

<table> <tbody><tr> <td> Etude </td> <td> N </td> <td colspan="2"> ORR </td> <td colspan="2"> DCR </td> <td colspan="2"> PFS (mois) </td> <td colspan="2"> OS (mois) </td> </tr> <tr> <td></td> <td></td> <td> n (%) </td> <td> IC 95% </td> <td> n (%) </td> <td> IC 95% </td> <td> Médiane </td> <td> IC 95% </td> <td> Médiane </td> <td> IC 95% </td> </tr> <tr> <td colspan="10"> Cétuximab + irinotécan </td> </tr> <tr> <td> EMR 62 202-007 </td> <td> 218 </td> <td> 50 (22,9) </td> <td> 17,5; 29,1 </td> <td> 121 (55,5) </td> <td> 48,6; 62,2 </td> <td> 4,1 </td> <td> 2,8; 4,3 </td> <td> 8,6 </td> <td> 7,6; 9,6 </td> </tr> <tr> <td> IMCL CP02-9923 </td> <td> 138 </td> <td> 21 (15,2) </td> <td> 9,7; 22,3 </td> <td> 84 (60,9) </td> <td> 52,2; 69,1 </td> <td> 2,9 </td> <td> 2,6; 4,1 </td> <td> 8,4 </td> <td> 7,2; 10,3 </td> </tr> <tr> <td colspan="4"> Cétuximab </td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> </tr> <tr> <td> EMR 62 202-007 </td> <td> 111 </td> <td> 12 (10,8) </td> <td> 5,7; 18,1 </td> <td> 36 (32,4) </td> <td> 23,9; 42,0 </td> <td> 1,5 </td> <td> 1,4; 2,0 </td> <td> 6,9 </td> <td> 5,6; 9,1 </td> </tr> </tbody></table>

DCR = disease control rate, taux de contrôle de la maladie (patients avec réponse complète, réponse partielle ou stabilisation de la maladie pendant au moins 6 semaines), IC = intervalle de confiance, ORR = objective response rate, taux de réponses objectives (patients avec réponse complète ou réponse partielle), OS = overall survival, durée de survie globale, PFS = progression-free survival time, durée de survie sans progression

L'efficacité de l'association du cétuximab et de l'irinotécan était supérieure à celle du cétuximab en monothérapie en termes de taux de réponses objectives (ORR), de taux de contrôle de la maladie (DCR) et de survie sans progression (PFS). Dans l'essai clinique randomisé, aucun effet sur la durée de survie globale n'a été démontré (Hazard ratio 0,91; p = 0,48).

Source : BDPM

side-effect

Effets indésirables

  • alopécie

  • anémie

  • asthénie

  • augmentation de la bilirubinémie

  • augmentation de la phosphatase alcaline sanguine

  • augmentation des transaminases

  • diarrhée

  • diminution de l'appétit

  • douleur abdominale

  • embolie

  • inflammation muqueuse

  • nausée

  • neutropénie

  • syndrome cholinergique

  • thrombocytopénie

  • vomissement

  • état fébrile

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