Imlifidase 11 mg poudre pour solution à diluer pour perfusion
Informations générales
Substance
Forme galénique
Poudre pour solution à diluer pour perfusion
Voie d'administration
Voie intraveineuse
Source : ANSM
Posologie
Le traitement doit être prescrit et supervisé par des médecins spécialistes expérimentés dans la gestion des traitements immunosuppresseurs et dans la prise en charge des patients immunisés en attente d'une transplantation rénale.
L'imlifidase est réservée exclusivement à un usage hospitalier.
Posologie
La dose est fonction du poids du patient (kg). La dose recommandée est de 0,25 mg/kg, administrée en une seule fois, de préférence dans les 24 heures précédant la transplantation. Une dose suffit pour une conversion du crossmatch chez la majorité des patients mais, au besoin, une seconde dose peut être administrée dans les 24 heures suivant la première.
Après traitement par l'imlifidase et avant la transplantation, la conversion du crossmatch, de positif à négatif, doit être confirmée (voir rubrique 4.4).
Une prémédication par des corticostéroïdes et des antihistaminiques doit être administrée conformément aux pratiques habituelles des centres de transplantation afin de réduire le risque de réactions liées à la perfusion.
Étant donné que les infections des voies respiratoires sont les infections les plus fréquentes chez les patients atteints d'hypogammaglobulinémie, une antibioprophylaxie <i>per os </i>ciblant les agents pathogènes des voies respiratoires doit être ajoutée à la prise en charge standard pendant 4 semaines (voir rubrique 4.4).
Les patients traités par l'imlifidase doivent également recevoir un traitement d'induction de déplétion des lymphocytes T, avec ou sans traitement de déplétion des lymphocytes B (voir rubrique 5.1), c'est-à-dire que l'imlifidase ne dispense pas du traitement immunosuppresseur standard.
Populations particulières
<i>Patients âgés </i>
Les données sur l'utilisation chez les patients de plus de 65 ans sont limitées, mais rien n'indique qu'un ajustement de la dose soit nécessaire chez ces patients.
<i>Insuffisance hépatique </i>
La sécurité et l'efficacité de l'imlifidase chez les patients atteints d'insuffisance hépatique modérée ou sévère n'ont pas été établies. Aucune donnée n'est disponible.
<i>Population pédiatrique </i>
La sécurité et l'efficacité de l'imlifidase chez les enfants et adolescents âgés de 0 à 18 ans n'ont pas été établies. Aucune donnée n'est disponible.
Mode d'administration
Voie intraveineuse stricte après reconstitution et dilution.
La solution pour perfusion totalement diluée doit être administrée en totalité en 15 minutes en utilisant un perfuseur avec filtre en ligne stérile apyrogène à faible liaison aux protéines (diamètre des pores de 0,2 μm). Après administration, il est recommandé de rincer la ligne intraveineuse avec une solution injectable afin d'assurer l'administration de la dose complète. Ne conserver aucune fraction inutilisée de la solution pour perfusion en vue d'une réutilisation.
Pour les instructions concernant la reconstitution et la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.
Source : EMA
Fertilité, grossesse et allaitement
Il n'existe pas de données sur l'utilisation de l'imlifidase chez la femme enceinte, car la grossesse est une contre-indication à la transplantation rénale.
Les études effectuées chez le lapin n'ont pas mis en évidence d'effets délétères directs ou indirects de l'imlifidase sur le développement embryonnaire ou fœtal (voir rubrique 5.3).
Par mesure de précaution, il est préférable d'éviter l'utilisation de Idefirix pendant la grossesse.
Allaitement
On ne sait pas si l'imlifidase est excrétée dans le lait maternel. Un risque pour les nouveaux-nés/nourrissons allaités ne peut être exclu.
L'allaitement doit être interrompu avant l'exposition à Idefirix.
Fertilité
Aucune étude spécifique sur la fertilité et le développement postnatal n'a été menée (voir
rubrique 5.3).
Source : EMA
Propriétés pharmacologiques
Mécanisme d'action
L'imlifidase est une protéase à cystéine dérivée de l'enzyme dégradant les immunoglobulines G (IgG) de Streptococcus pyogenes, qui clive les chaînes lourdes de toutes les sous-classes d'IgG humaines, mais pas celles des autres immunoglobulines. Le clivage des IgG entraîne la suppression des fonctions effectrices dépendantes de la région Fc, y compris la cytotoxicité dépendante du complément (CDC) et la cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps (ADCC). En clivant toutes les IgG, l'imlifidase réduit le taux de DSA, ce qui permet ainsi la transplantation.
Effets pharmacodynamiques
Des études cliniques ont démontré que les IgG étaient clivées en quelques heures après l'administration d'imlifidase à la dose de 0,25 mg/kg. Aucune augmentation précoce des IgG plasmatiques due à un reflux à partir du compartiment extravasculaire d'IgG non clivées n'a été observée, ce qui indique que l'imlifidase clive non seulement les IgG plasmatiques, mais aussi
l'ensemble du pool d'IgG, y compris les IgG extravasculaires. La réapparition des IgG endogènes commence 1 à 2 semaines après l'administration de l'imlifidase et se poursuit au cours des semaines suivantes.
Il convient de noter que les méthodes de turbidimétrie et de néphélométrie, couramment utilisées à l'hôpital pour doser les IgG totales, ne permettent pas de distinguer les différents fragments d'IgG générés après le traitement par l'imlifidase et ne peuvent donc pas être utilisées pour évaluer l'effet du traitement.
Efficacité et sécurité cliniques
Trois études cliniques en ouvert, à bras unique, d'une durée de 6 mois, ont été menées pour évaluer le schéma posologique, l'efficacité et la sécurité de l'imlifidase en traitement prétransplantation visant à réduire les IgG spécifiques du donneur et à permettre aux patients hyperimmunisés candidats d'être éligibles à la transplantation rénale. Quarante-six patients âgés de 20 à 73 ans ont été transplantés, tous avaient une insuffisance rénale terminale (IRT) et étaient dialysés, 21 étaient des femmes (46 %) et 25 des hommes (54 %). Tous les patients étaient immunisés, 41 (89 %) étaient hyperimmunisés (cPRA ≥ 80 %), dont 33 (72 %) avaient un cPRA ≥ 95 %. Tous les patients dont le crossmatch était positif avant le traitement par l'imlifidase ont obtenu une conversion en crossmatch négatif dans les 24 heures. La modélisation pharmacocinétique/pharmacodynamique a montré que le crossmatch est susceptible de devenir négatif 2 heures après administration de 0,25 mg/kg d'imlifidase chez 96 % des patients et 6 heures après administration chez au moins 99,5 % des patients. Les 46 patients étaient tous en vie à 6 mois, avec un taux de survie du greffon rénal de 93 %. La fonction rénale a été restaurée dans l'intervalle de valeurs attendues après une transplantation rénale, 90 % des patients ayant un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) supérieur à 30 mL/min/1,73 m2 à 6 mois.
L'étude 03 visait à évaluer la sécurité et l'efficacité de l'imlifidase administrée selon différents schémas posologiques avant une transplantation rénale chez des patients en IRT. Dix patients ont été traités avec une dose unique de 0,25 (n = 5) ou 0,5 (n = 5) mg/kg d'imlifidase et transplantés.
Sept patients avaient des DSA et 6 patients avaient un crossmatch positif avant le traitement par l'imlifidase. Les DSA ont été réduits chez les 7 patients et tous les crossmatchs positifs ont été convertis en crossmatchs négatifs après le traitement. Les dix patients ont tous été transplantés avec succès et avaient un greffon fonctionnel à 6 mois. Huit des dix patients avaient un DFGe supérieur à 30 mL/min/1,73 m2. Les patients ont reçu un traitement immunosuppresseur comprenant des corticostéroïdes, un inhibiteur de la calcineurine, le mycophénolate mofétil et des IgIV. Trois patients ont développé un RH au cours de l'étude, aucun épisode de RH n'ayant entraîné la perte du greffon.
L'étude 04 visait à évaluer l'efficacité et la sécurité de l'imlifidase chez des patients hyperimmunisés. Dix-sept patients ont été inclus et traités avec une dose unique de 0,24 mg/kg. Quinze (88 %) patients avaient des DSA-positifs et 14 (82%) patients avaient un crossmatch positif avant le traitement par l'imlifidase. Les DSA ont été réduits à des niveaux acceptables pour la transplantation chez tous les patients, et tous les patients ont été transplantés dans les quelques heures suivant le traitement par l'imlifidase. Seize des dix-sept patients avaient un greffon fonctionnel à 6 mois et 15 (94 %) avaient un DFGe supérieur à 30 mL/min/1,73 m2. Trois patients ont présenté un RH au cours de l'étude, aucun épisode de RH n'ayant entraîné la perte du greffon. Les patients ont reçu un traitement immunosuppresseur comprenant des corticostéroïdes, un inhibiteur de la calcineurine, le mycophénolate mofétil, l'alemtuzumab et des IgIV.
L'étude 06 visait à évaluer l'efficacité et la sécurité de l'imlifidase pour l'élimination des DSA et la conversion d'un crossmatch positif en crossmatch négatif chez des patients hyperimmunisés, permettant ainsi la transplantation. Tous les patients inclus étaient sur liste d'attente de transplantation rénale et avaient un crossmatch positif contre leur donneur disponible à l'inclusion dans l'étude (y compris 2 patients présentant un crossmatch confirmé positif en microlymphocytotoxicité sur lymphocytes T). Dix-huit patients ont reçu la pleine dose de 0,25 mg/kg d'imlifidase, dont trois ayant reçu 2 doses à 12 et 13 heures d'intervalle, ce qui a entraîné le clivage des IgG et la conversion du crossmatch positif en négatif chez tous les patients. La conversion du crossmatch a été obtenue dans
les deux heures pour 57 % des patients analysés et dans les six heures pour 82 % d'entre eux. Tous les patients ont été transplantés avec succès et 16 (89 %) avaient un greffon fonctionnel à 6 mois (y compris les 2 patients présentant un crossmatch positif en LCT sur lymphocytes T).
Quinze (94 %) patients avaient un DFGe supérieur à 30 mL/min/1,73 m2. Les patients ont reçu un traitement immunosuppresseur comprenant des corticostéroïdes, un inhibiteur de la calcineurine, le mycophénolate mofétil, le rituximab, des IgIV et l'alemtuzumab ou des immunoglobulines équines anti-thymocytes. Sept patients ont développé un RH actif et un huitième patient un RH infraclinique, aucun épisode de RH n'ayant entraîné la perte du greffon.
Le suivi à long terme de 46 patients transplantés dans le cadre des études initiales (02, 03, 04 et 06) a montré que 5 ans après la transplantation, la survie globale du greffon (censurée par le décès) était de 85 % (IC 95 % [70-93]) et la survie des patients de 92 % (IC 95 % [77-97]).
Cinq ans après la transplantation, 25 (83,3 %) des 30 patients ayant fait l'objet d'une évaluation du DFGe avaient un DFGe ≥30 mL/min/1,73 m2.
Patients âgés
Trois patients âgés de 65 ans et plus ont reçu l'imlifidase avant une transplantation rénale dans les études cliniques. Chez ces patients, les résultats en termes de sécurité et d'efficacité, évaluées par la survie du patient et du greffon, la fonction rénale et les épisodes de rejet aigu, concordaient avec ceux observés dans la population totale étudiée.
Population pédiatrique
L'Agence européenne des médicaments a différé l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec l'imlifidase dans un ou plusieurs sous-groupes de la population pédiatrique dans l'indication de transplantation rénale (voir rubrique 4.2 pour les informations concernant l'usage pédiatrique).
Une autorisation de mise sur le marché « conditionnelle » a été délivrée pour ce médicament. Cela signifie que des preuves supplémentaires concernant ce médicament sont attendues.
L'Agence européenne des médicaments réévaluera toute nouvelle information sur ce médicament au moins chaque année et, si nécessaire, ce RCP sera mis à jour.
Source : EMA
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Source : BDPM
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