Dabigatran étexilate (mésilate) 150 mg gélule

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Informations générales

Source : ANSM

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Posologie

Posologie

DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO gélule peut être utilisé chez les adultes et les enfants âgés d'au moins 8 ans capables d'avaler les gélules entières.

Lors du passage d'une formulation à une autre, il sera peut-être nécessaire de modifier la dose prescrite. La dose indiquée dans le tableau posologique de la formulation concernée doit être prescrite en tenant compte de l'âge et du poids de l'enfant.

Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes présentant une FANV associée à un ou plusieurs facteurs de risque (prévention des AVC/ES liés à la FA)

Traitement des TVP et des EP, et prévention des récidives de TVP et d'EP chez l'adulte (TVP/EP)

Les recommandations posologiques du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO dans les indications de prévention des AVC/ES liés à la FA, de TVP et d'EP sont présentées au tableau 1.

Tableau 1 : Recommandations posologiques pour la prévention des AVC/ES liés à la FA, de TVP et d'EP

<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> Recommandation posologique </td> </tr> <tr> <td> Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes présentant une FANV associée à un ou plusieurs facteurs de risque </td> <td> 300 mg de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO, soit une gélule de 150 mg deux fois par jour </td> </tr> <tr> <td> Traitement des TVP et des EP, et prévention des récidives de TVP et d'EP chez l'adulte (TVP/EP) </td> <td> 300 mg de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO, soit une gélule de 150 mg deux fois par jour après un traitement par un anticoagulant par voie parentérale pendant au moins 5 jours </td> </tr> <tr> <td> Réduction posologique recommandée </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Patients âgés de 80 ans ou plus </td> <td rowspan="2"> 220 mg de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO par jour, soit 1 gélule de 110 mg deux fois par jour </td> </tr> <tr> <td> Patients traités de façon concomitante par du vérapamil </td> </tr> <tr> <td> Réduction posologique à envisager </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Patients âgés de 75 à 80 ans </td> <td rowspan="4"> La dose quotidienne de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO de 300 mg ou 220 mg doit être choisie d'après l'évaluation individuelle du risque thromboembolique et du risque de saignement </td> </tr> <tr> <td> Patients présentant une insuffisance rénale modérée (ClCr 30-50 mL/min) </td> </tr> <tr> <td> Patients présentant une gastrite, une œsophagite ou un reflux gastro-œsophagien </td> </tr> <tr> <td> Autres patients présentant un risque augmenté de saignement </td> </tr> </tbody></table>

Pour la TVP/EP, la recommandation relative à l'utilisation de la dose de 220 mg de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO, administrée sous forme d'une gélule de 110 mg deux fois par jour, est basée sur des analyses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques et n'a pas été étudiée dans ce contexte clinique. Voir ci-dessous, ainsi que les rubriques 4.4, 4.5, 5.1 et 5.2.

En cas d'intolérance au DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO, les patients doivent être prévenus de la nécessité de consulter immédiatement leur médecin traitant afin de passer à d'autres alternatives thérapeutiques adaptées pour la prévention de l'AVC et de l'embolie systémique associée à une fibrillation atriale ou pour la TVP/EP.

Évaluation de la fonction rénale avant et pendant le traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO

Pour tous les patients et en particulier chez les sujets âgés (plus de 75 ans), étant donné que l'insuffisance rénale peut être fréquente dans ce groupe d'âge :

  • Avant l'initiation d'un traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO, la fonction rénale doit être évaluée en calculant la clairance de la créatinine (ClCr) afin d'exclure les patients présentant une insuffisance rénale sévère (ClCr < 30 mL/min) (voir rubriques 4.3, 4.4 et 5.2).

  • La fonction rénale doit être également évaluée lorsqu'une altération de la fonction rénale est suspectée pendant le traitement (par exemple en cas d'hypovolémie, de déshydratation ou d'association avec certains médicaments).

Exigences supplémentaires chez les patients présentant une insuffisance rénale légère à modérée et chez les patients âgés de plus de 75 ans :

  • La fonction rénale doit être évaluée pendant le traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO au minimum une fois par an et, si nécessaire, plus fréquemment dans les situations cliniques où une diminution ou une altération de la fonction rénale pourrait être suspectée (en cas d'hypovolémie, de déshydratation et d'association avec certains médicaments par exemple).

La méthode à utiliser pour évaluer la fonction rénale (ClCr en mL/min) est celle de Cockcroft-Gault.

Durée d'utilisation

La durée d'utilisation du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO dans les indications de prévention des AVC/ES liés à la FA, de TVP et d'EP sont présentées au tableau 2.

Tableau 2: Durée d'utilisation dans la prévention des AVC/ES liés à la FA et la TVP/EP

<table> <tbody><tr> <td> Indication </td> <td> Durée d'utilisation </td> </tr> <tr> <td> Prévention des AVC/ES liés à la FA </td> <td> Le traitement doit être poursuivi sur le long terme. </td> </tr> <tr> <td> TVP/EP </td> <td> La durée du traitement doit être individualisée après une évaluation approfondie des bénéfices du traitement par rapport au risque de saignement (voir rubrique 4.4). Une courte durée de traitement (au moins 3 mois) doit être basée sur les facteurs de risques transitoires (par exemple, chirurgie récente, traumatisme, immobilisation) et des durées plus longues doivent être basées sur les facteurs de risque permanents ou la présence de formes idiopathiques de TVP ou d'EP. </td> </tr> </tbody></table>

Dose oubliée

Il est toujours possible de prendre une dose de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO oubliée jusqu'à 6 heures avant la dose programmée suivante. Dans les 6 heures précédant le moment d'administration de la prochaine dose, ne pas rattraper la dose oubliée.

Ne pas prendre de dose double pour compenser la dose oubliée.

Arrêt du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO

Le traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO ne doit pas être arrêté sans l'avis d'un médecin. Les patients doivent être informés qu'il leur faut contacter leur médecin traitant si des symptômes gastro- intestinaux, tels qu'une dyspepsie, apparaissent (voir rubrique 4.8).

Changement de traitement

Passage du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO à un anticoagulant par voie parentérale :

Il est recommandé d'attendre 12 heures après la dernière dose de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO pour passer à un anticoagulant par voie parentérale (voir rubrique 4.5).

Passage d'un anticoagulant par voie parentérale au DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO :

Il convient d'arrêter l'anticoagulant par voie parentérale et de commencer à administrer le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO 0 à 2 heures avant l'heure prévue d'administration de l'autre traitement ou au moment de l'arrêt de ce dernier dans le cas d'un traitement continu (par exemple, héparine non fractionnée [HNF] par voie intraveineuse) (voir rubrique 4.5).

Passage du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO aux antagonistes de la vitamine K (AVK) :

L'initiation d'un traitement par AVK doit être adaptée en fonction de la ClCr, comme suit :

  • ClCr ≥ 50 mL/min, les AVK doivent être débutés 3 jours avant l'arrêt du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO

  • ClCr ≥ 30-< 50 mL/min, les AVK doivent être débutés 2 jours avant l'arrêt du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO

Le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO pouvant influencer l'international normalised ratio (INR), l'INR reflètera davantage l'effet des AVK lorsque le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO aura été interrompu depuis au moins deux jours. Avant ce délai, les valeurs de l'INR doivent être interprétées avec prudence.

Passage des AVK au DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO :

Les AVK doivent être arrêtés. Le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO peut être administré dès que l'INR est < 2,0.

Cardioversion (prévention des AVC/ES liés à la FA)

Les patients peuvent rester sous DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO lorsqu'ils sont soumis à une cardioversion.

Ablation par cathéter de la fibrillation atriale (prévention des AVC/ES liés à la FA)

L'ablation par cathéter peut être réalisée chez les patients traités par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO 150 mg deux fois par jour. Il n'est pas nécessaire d'interrompre le traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO (voir rubrique 5.1).

Intervention coronarienne percutanée (ICP) avec pose de stent (prévention des AVC/ES liés à la FA)

Les patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire qui bénéficient d'une ICP avec pose de stent peuvent être traités par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO en association avec des antiagrégants plaquettaires lorsque l'hémostase est atteinte (voir rubrique 5.1).

Populations particulières

Sujets âgés

Pour les modifications posologiques dans cette population, voir tableau 1 ci-dessus.

Patients présentant un risque hémorragique

Les patients présentant un risque hémorragique accru (voir rubriques 4.4, 4.5, 5.1 et 5.2) doivent faire l'objet d'une surveillance clinique étroite (recherche de signes de saignement ou d'anémie). Le médecin pourra envisager une adaptation de la dose après l'évaluation du bénéfice et du risque potentiels chez un patient donné (voir tableau 1 ci-dessus). Un test de coagulation (voir rubrique 4.4) peut aider à identifier les patients présentant un risque hémorragique accru dû à une exposition excessive au dabigatran. En cas d'exposition excessive au dabigatran chez des patients à risque hémorragique élevé, une dose réduite de 220 mg, soit une gélule de 110 mg deux fois par jour, est recommandée. Le traitement doit être arrêté en cas de saignement cliniquement pertinent.

Une diminution de la dose peut être envisagée chez les patients présentant une gastrite, une œsophagite ou un reflux gastro-œsophagien du fait d'un risque élevé de saignement gastro-intestinal majeur (voir tableau 1 ci-dessus et rubrique 4.4).

Insuffisance rénale

Chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (ClCr < 30 mL/min), le traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO est contre-indiqué (voir rubrique 4.3).

Aucune adaptation de la dose n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale légère (ClCr 50-≤ 80 mL/min). Pour les patients présentant une insuffisance rénale modérée (ClCr 30-50 mL/min), la dose recommandée de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO est également de 300 mg, soit une gélule de 150 mg deux fois par jour. Toutefois, pour les patients à risque élevé de saignement, une réduction de la dose de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO à 220 mg, soit une gélule de 110 mg deux fois par jour, devra être envisagée (voir rubriques 4.4 et 5.2). Une surveillance clinique étroite est recommandée chez les patients présentant une insuffisance rénale.

Administration concomitante de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO et des inhibiteurs faibles à modérés de la P-glycoprotéine (P-gp) tels que l'amiodarone, la quinidine ou le vérapamil

Aucune adaptation de la dose n'est nécessaire en cas d'administration concomitante avec l'amiodarone ou la quinidine (voir rubriques 4.4, 4.5 et 5.2).

Des réductions de la posologie chez les patients traités en même temps par du vérapamil (voir tableau 1 ci-dessus et rubriques 4.4 et 4.5). Dans ce cas, le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO et le vérapamil doivent être pris simultanément.

Poids

Aucune adaptation de la dose n'est nécessaire (voir rubrique 5.2), mais une surveillance clinique étroite est recommandée chez les patients pesant moins de 50 kg (voir rubrique 4.4).

Sexe

Aucune adaptation de la dose n'est nécessaire (voir rubrique 5.2).

Population pédiatrique

Il n'existe pas d'utilisation justifiée du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO dans la population pédiatrique dans l'indication : prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients présentant une FANV.

Traitement des ETEV et prévention des récidives d'ETEV chez les patients pédiatriques

Chez les patients pédiatriques atteints d'ETEV, le traitement doit être instauré après traitement par un anticoagulant par voie parentérale d'au moins 5 jours. Pour la prévention des récidives d'ETEV, le traitement doit également être instauré après le traitement précédent.

Les gélules de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO doivent être prises deux fois par jour (matin et soir) à peu près à la même heure chaque jour. L'intervalle d'administration doit être aussi proche que possible de 12 heures.

La dose recommandée de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO en gélules dépend de l'âge et du poids du patient, conformément au tableau 3. Ce tableau indique les doses individuelles devant être administrées deux fois par jour. Au cours du traitement, cette dose devra être ajustée en fonction de l'âge et du poids du patient.

Tableau 3 : Dose individuelle de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO en milligrammes (mg), à administrer deux fois par jour, en fonction du poids du patient en kilogrammes (kg) et de son âge en années

<table> <tbody><tr> <td rowspan="13"> Poids [kg] </td> <td colspan="12"> Age en années </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> </td> <td> 8 à &lt;9 </td> <td> 9 à &lt;10 </td> <td> 10 à &lt;11 </td> <td> 11 à &lt;12 </td> <td> 12 à &lt;13 </td> <td> 13 à &lt;14 </td> <td> 14 à &lt;15 </td> <td> 15 à &lt;16 </td> <td> 16 à &lt;17 </td> <td> 17 à &lt;18 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> &gt;81 </td> <td colspan="2"> </td> <td colspan="8" rowspan="3"> 300 mg deux gélules de 150 mg ou quatre gélules de 75 mg </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 71 à &lt;81 </td> <td colspan="2" rowspan="2"> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 61 à &lt;71 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 51 à &lt;61 </td> <td colspan="10"> 260 mg une gélule de 110 mg plus une gélule de 150 mg ou une gélule de 110 mg plus deux gélules de 75 mg </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 41 à &lt;51 </td> <td colspan="10"> 220 mg deux gélules de 110 mg </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 31 à &lt;41 </td> <td colspan="10"> 185 mg une gélule de 75 mg plus une gélule de 110 mg </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 26 à &lt;31 </td> <td colspan="8" rowspan="2"> 150 mg une gélule de 150 mg ou deux gélules de 75 mg </td> <td colspan="2"> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 21 à &lt;26 </td> <td colspan="2" rowspan="4"> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 16 à &lt;21 </td> <td colspan="3" rowspan="2"> Une gélule de 110 mg </td> <td colspan="3"> </td> <td colspan="2" rowspan="3"> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 13 à &lt;16 </td> <td colspan="3" rowspan="2"> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> 11 à &lt;13 </td> <td> Une gélule de 75 mg </td> <td colspan="2"> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td colspan="2"> </td> <td colspan="12"> Signifie qu'aucune recommandation posologique ne peut être donnée. </td> </tr> <tr> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> <td></td> </tr> </tbody></table>

Évaluation de la fonction rénale avant et pendant le traitement

Avant l'instauration du traitement, le débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) doit être calculé au moyen de la formule de Schwartz.

Le traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO est contre-indiqué chez les patients pédiatriques présentant un DFGe < 50 mL/min/1,73 m2 (voir rubrique 4.3).

La dose prescrite aux patients présentant un DFGe supérieur à 50 mL/min/1,73 m2 doit être déterminée selon le tableau 3.

Pendant le traitement, la fonction rénale doit être évaluée dans les situations cliniques où une diminution ou une altération de la fonction rénale pourrait être suspectée (par exemple, hypovolémie, déshydratation, association avec certains médicaments, etc.).

Durée d'utilisation

La durée du traitement doit être individualisée après une évaluation du profil bénéfice/risque.

Dose oubliée

Il est toujours possible de prendre une dose de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO oubliée jusqu'à 6 heures avant la dose programmée suivante. Dans les 6 heures précédant le moment d'administration de la prochaine dose, ne pas rattraper la dose oubliée.

Ne jamais prendre de dose double pour compenser la dose oubliée.

Arrêt du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO

Le traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO ne doit pas être arrêté sans l'avis d'un médecin. Les patients ou leurs aidants doivent être informés qu'il leur faut contacter le médecin traitant si des symptômes gastro-intestinaux, tels qu'une dyspepsie, apparaissent (voir rubrique 4.8).

Changement de traitement

Passage du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO à un anticoagulant par voie parentérale :

Il est recommandé d'attendre 12 heures après la dernière dose de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO pour passer à un anticoagulant par voie parentérale (voir rubrique 4.5).

Passage d'un anticoagulant par voie parentérale au DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO :

Il convient d'arrêter l'anticoagulant par voie parentérale et de commencer à administrer le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO 0 à 2 heures avant l'heure prévue d'administration de l'autre traitement, ou au moment de l'arrêt de ce dernier dans le cas d'un traitement continu (par exemple, héparine non fractionnée [HNF] par voie intraveineuse) (voir rubrique 4.5).

Passage du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO aux antagonistes de la vitamine K (AVK) :

Les patients doivent commencer à prendre les AVK 3 jours avant l'arrêt du DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO.

Le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO pouvant influencer l'international normalised ratio (INR), l'INR reflètera davantage l'effet des AVK lorsque le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO aura été interrompu depuis au moins deux jours. Avant ce délai, les valeurs de l'INR doivent être interprétées avec prudence.

Passage des AVK au DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO:

Les AVK doivent être arrêtés. Le DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO peut être administré dès que l'INR est < 2,0.

Mode d'administration

Ce médicament doit être administré par voie orale.

Les gélules peuvent être prises avec ou sans aliments. Elles doivent être avalées entières avec un verre d'eau pour faciliter la distribution dans l'estomac.

Les patients doivent avoir pour instruction de ne pas ouvrir les gélules, car cela pourrait augmenter le risque de saignement (voir rubriques 5.2 et 6.6).

Population pédiatrique

Pour les patients pédiatriques de moins de 8 ans ou les patients plus âgés qui ont des difficultés à avaler ou ne savent pas comment avaler, d'autres formes posologiques adaptées à l'âge pour le traitement sont disponibles sur le marché telles que :

  • Dabigatran Etexilate granulés enrobés qui peuvent être utilisés chez l'enfant de moins de 12 ans dès que l'enfant est capable d'avaler des aliments mous.

  • Dabigatran Etexilate poudre et solvant pour solution buvable ne doit être utilisé que chez les enfants âgés de moins de 1 an.

Source : BDPM

side-effect

Contre-indications

  • Atteinte hépatique

  • Enfant et Adolescent, Débit de filtration glomérulaire jusqu'à 50 mL/min/1.73m2

  • Grossesse

  • Insuffisance hépatique

  • Insuffisance rénale

  • Patient à risque hémorragique

  • Port de prothèse valvulaire cardiaque mécanique

    nécessitant un traitement anticoagulant
  • Saignement

interactions

Interactions

anticoagulants oraux directs <> héparines
Contre-indication
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique.
Conduite à tenir
Les anticoagulants oraux d'action directe ne doivent pas être administrés conjointement à l'héparine. Lors du relais de l'un par l'autre, respecter l'intervalle entre les prises.
dabigatran <> ciclosporine
Contre-indication
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation de plus du double des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majoration du risque de saignement.
Conduite à tenir
-
dabigatran <> dronédarone
Contre-indication
Nature du risque et mécanisme d'action
Doublement des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majoration du risque de saignement.
Conduite à tenir
-
dabigatran <> glécaprévir + pibrentasvir
Contre-indication
Nature du risque et mécanisme d'action
Doublement des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majoration du risque de saignements.
Conduite à tenir
-
dabigatran <> itraconazole
Contre-indication
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation de plus du double des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majoration du risque de saignement.
Conduite à tenir
-
dabigatran <> kétoconazole
Contre-indication
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation de plus du double des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majoration du risque de saignement.
Conduite à tenir
-
anticoagulants oraux <> acide acétylsalicylique
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Majoration du risque hémorragique, notamment en cas d’antécédent d’ulcère gastro-duodénal.
Conduite à tenir
Association déconseillée avec : - des doses antalgiques ou antipyrétiques (>=500 mg par prise et/ou <3g par jour) en l'absence d'antécédent d'ulcère gastro-duodénal - des doses antiagrégantes (de 50 mg à 375 mg par jour) et en cas d'antécédent d'ulcère gastro-duodénal. Nécessité d'un contrôle le cas échéant, en particulier du temps de saignement.
anticoagulants oraux <> anti-inflammatoires non stéroïdiens
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique de l'anticoagulant oral (agression de la muqueuse gastroduodénale par les anti-inflammatoires non stéroïdiens).
Conduite à tenir
Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique étroite, voire biologique.
anticoagulants oraux <> défibrotide
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque hémorragique accru.
Conduite à tenir
-
anticoagulants oraux <> imatinib
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique. Pour l’apixaban et le rivaroxaban, risque de diminution de leur métabolisme par l’imatinib, se surajoutant au risque pharmacodynamique.
Conduite à tenir
Si l’association ne peut être évitée, surveillance clinique et biologique étroite (pour les antivitamines K, contrôle plus fréquent de l’INR).
dabigatran <> anticonvulsivants inducteurs enzymatiques
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Diminution des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec risque de diminution de l'effet thérapeutique.
Conduite à tenir
-
dabigatran <> rifampicine
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Diminution des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec risque de diminution de l'effet thérapeutique.
Conduite à tenir
-
dabigatran <> tacrolimus
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque d'augmentation des concentrations plasmatiques de dabigatran.
Conduite à tenir
-
anticoagulants oraux <> cobimétinib
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique.
Conduite à tenir
Surveillance clinique et le cas échéant, contrôle plus fréquent de l'INR.
anticoagulants oraux <> glucocorticoïdes (sauf hydrocortisone)
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Glucocorticoïdes (voies générale et rectale) : impact éventuel de la corticothérapie sur le métabolisme de l'antivitamine K et sur celui des facteurs de la coagulation. Risque hémorragique propre à la corticothérapie (muqueuse digestive, fragilité vasculaire) à fortes doses ou en traitement prolongé supérieur à 10 jours.
Conduite à tenir
Lorsque l'association est justifiée, renforcer la surveillance : le cas échéant, avec les antivitamines K, contrôle biologique au 8e jour, puis tous les 15 jours pendant la corticothérapie et après son arrêt.
anticoagulants oraux <> ibrutinib
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique.
Conduite à tenir
Surveillance clinique, et le cas échéant, contrôle plus fréquent de l'INR.
anticoagulants oraux <> ipilimumab
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque d'hémorragies digestives.
Conduite à tenir
Surveillance clinique étroite.
dabigatran <> amiodarone
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majoration du risque de saignement.
Conduite à tenir
Dans l'indication post-chirurgicale : surveillance clinique et adaptation de la posologie du dabigatran si nécessaire, sans excéder 150 mg/j.
dabigatran <> ponatinib
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque d’augmentation des concentrations plasmatiques du dabigatran par augmentation de son absorption intestinale par le ponatinib.
Conduite à tenir
Surveillance clinique et biologique étroite pendant l’association.
dabigatran <> quinidine
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majoration du risque de saignement.
Conduite à tenir
Dans l'indication post-chirurgicale : surveillance clinique et adaptation de la posologie du dabigatran à 150 mg/j en une prise.
dabigatran <> rolapitant
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque d’augmentation des concentrations plasmatiques du dabigatran par augmentation de son absorption intestinale par le rolapitant.
Conduite à tenir
Surveillance clinique et biologique étroite pendant l’association.
dabigatran <> vérapamil
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation des concentrations plasmatiques de dabigatran,avec majoration du risque de saignement.
Conduite à tenir
Dans l'indication post-chirurgicale : surveillance clinique et adaptation de la posologie du dabigatran à 150 mg/j en une prise, voire 75 mg/j en cas d'insuffisance rénale modérée. Dans l'indication fibrillation auriculaire : surveillance clinique et adaptation de la posologie du dabigatran à 220 mg/j en deux prises.
résines chélatrices <> médicaments administrés par voie orale
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
La prise de résine chélatrice peut diminuer l’absorption intestinale et, potentiellement, l’efficacité d’autres médicaments pris simultanément.
Conduite à tenir
D’une façon générale, la prise de la résine doit se faire à distance de celle des autres médicaments, en respectant un intervalle de plus de 2 heures, si possible.
topiques gastro-intestinaux, antiacides et adsorbants <> médicaments administrés par voie orale
Précaution d'Emploi
Nature du risque et mécanisme d'action
Diminution de l'absorption de certains autres médicaments ingérés simultanément.
Conduite à tenir
Prendre les topiques ou antiacides, adsorbants à distance de ces substances (plus de 2 heures, si possible).
anticoagulants oraux <> antiagrégants plaquettaires
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique.
Conduite à tenir
-
anticoagulants oraux <> inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique.
Conduite à tenir
-
anticoagulants oraux <> médicaments mixtes adrénergiques-sérotoninergiques
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique.
Conduite à tenir
-
anticoagulants oraux <> thrombolytiques
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique.
Conduite à tenir
-
anticoagulants oraux <> tramadol
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation du risque hémorragique.
Conduite à tenir
-
anticoagulants oraux directs <> antivitamines K
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de majoration des événements hémorragiques lors du relais d'un anticoagulant oral par un autre.
Conduite à tenir
Lors du relais anticoagulant oral direct/antivitamine K (nécessitant plusieurs jours), la co-administration doit être poursuivie jusqu'à ce que l'INR soit ≥ 2.
dabigatran <> ticagrélor
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Augmentation des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majoration du risque de saignement.
Conduite à tenir
-
laxatifs (type macrogol) <> médicaments administrés par voie orale
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Avec les laxatifs, notamment en vue d’explorations endoscopiques: risque de diminution de l’efficacité du médicament administré avec le laxatif.
Conduite à tenir
Eviter la prise d’autres médicaments pendant et après l’ingestion dans un délai d’au moins 2 h après la prise du laxatif, voire jusqu’à la réalisation de l’examen.
side-effect

Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Les femmes en âge de procréer doivent éviter une grossesse au cours d'un traitement par DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO.

Il existe des données limitées sur l'utilisation de DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique 5.3). Le risque potentiel chez l'humain n'est pas connu.

DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO ne doit pas être utilisé au cours de la grossesse sauf nécessité absolue.

Allaitement

Il n'existe aucune donnée clinique sur l'effet du dabigatran chez le nourrisson allaité au sein. L'allaitement doit être interrompu au cours du traitement avec DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO.

Fertilité

Aucune donnée disponible chez l'être humain.

Dans des études chez l'animal, un effet sur la fertilité des femelles a été observé sous la forme d'une diminution des implantations et d'une augmentation des pertes pré-implantatoires chez les femelles exposées à 70 mg/kg (représentant un taux d'exposition plasmatique 5 fois plus élevé par rapport à celui des patients). Aucun autre effet sur la fertilité des femelles n'a été observé. La fertilité des mâles n'a pas été affectée. À des doses toxiques pour les mères (représentant une exposition plasmatique 5 à 10 fois supérieure à celle des patients), une diminution du poids corporel des fœtus et de la viabilité embryofœtale ainsi qu'une augmentation des modifications fœtales ont été observées chez le rat et le lapin. Dans une étude pré- et post-natale, une augmentation de la mortalité fœtale a été observée à des doses toxiques pour les mères (une dose correspondant à un niveau d'exposition plasmatique 4 fois plus élevé que celui observé chez les patients).

Source : BDPM

side-effect

Propriétés pharmacologiques

Classe pharmacothérapeutique: Agents antithrombotiques, inhibiteurs directs de la thrombine, code ATC : B01AE07.

Mécanisme d'action

Le dabigatran étexilate est une petite molécule sous forme de prodrogue qui n'exerce aucune activité pharmacologique.

Après administration orale, le dabigatran étexilate est rapidement absorbé et converti en dabigatran, par hydrolyse catalysée par une estérase, dans le plasma et dans le foie. Le dabigatran est un inhibiteur direct puissant, compétitif et réversible de la thrombine et est la principale substance active plasmatique.

La thrombine (sérine protéase) permettant la conversion du fibrinogène en fibrine lors de la cascade de la coagulation, son inhibition empêche la formation de caillot. Le dabigatran inhibe la thrombine libre, la thrombine liée à la fibrine et l'agrégation plaquettaire induite par la thrombine.

Effets pharmacodynamiques

L'efficacité antithrombotique et l'activité anticoagulante du dabigatran après injection intraveineuse et celles du dabigatran étexilate après administration orale ont été démontrées sur divers modèles animaux de thrombose, dans des études in vivo et ex vivo chez l'animal.

Les études de phase II ont montré une corrélation claire entre la concentration plasmatique du dabigatran et l'intensité de l'effet anticoagulant. Le dabigatran prolonge le temps de thrombine (TT), le temps d'écarine (ECT) et le temps de céphaline activée (TCA).

Le test quantitatif du temps de thrombine (TT) dilué calibré fournit une estimation de la concentration plasmatique de dabigatran, qui peut être comparée à celle attendue. Quand le TT dilué calibré donne un résultat de concentration plasmatique de dabigatran égal ou inférieur à la limite de quantification, la réalisation d'un test de coagulation additionnel, tel que le TT, l'ECT ou le TCA, doit être envisagée.

L'ECT fournit une mesure directe de l'activité des inhibiteurs directs de la thrombine.

Le TCA est un test disponible dans tous les laboratoires d'analyses médicales. Il permet d'obtenir une indication approximative de l'intensité de l'anticoagulation obtenue avec le dabigatran. Cependant, le TCA a une sensibilité limitée et n'est pas adapté pour quantifier avec précision l'effet anticoagulant, en particulier en cas de concentrations plasmatiques élevées de dabigatran. Bien que des valeurs élevées du TCA doivent être interprétées avec prudence, un tel résultat indique que le patient est anticoagulé.

D'une façon générale, on peut considérer que ces mesures de l'activité anticoagulante peuvent refléter les taux de dabigatran et fournissent des recommandations pour l'évaluation du risque de saignement. En effet, une concentration résiduelle de dabigatran ou un test de coagulation comme le TCA mesuré, à l'état résiduel (pour les seuils du TCA voir la rubrique 4.4, tableau 5), supérieurs au 90e percentile sont considérés comme étant associés à un risque accru de saignement.

Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes présentant une FANV associée à un ou plusieurs facteurs de risque (prévention des AVC/ES liés à la FA)

À l'état d'équilibre, la moyenne géométrique de la concentration plasmatique de dabigatran au pic, mesurée environ 2 heures après l'administration de 150 mg de dabigatran étexilate deux fois par jour, était de 175 ng/mL, dans une fourchette de 117-275 ng/mL (25e-75e percentile). La moyenne géométrique de la concentration résiduelle de dabigatran, mesurée le matin, à la fin de l'intervalle d'administration (soit 12 heures après la dose du soir de 150 mg de dabigatran), était en moyenne de 91,0 ng/mL, dans une fourchette de 61,0 à 143 ng/mL (25e-75e percentile).

Chez les patients présentant une FANV traités pour la prévention de l'AVC et de l'embolie systémique par le dabigatran étexilate à la dose de 150 mg deux fois par jour :

  • le 90e percentile de la concentration plasmatique du dabigatran, mesurée à l'état résiduel (10-16 heures après la prise de la dernière dose), était d'environ 200 ng/mL,

  • un ECT à l'état résiduel (10-16 heures après la prise de la dernière dose), augmenté d'environ 3 fois la limite supérieure de la normale correspond au 90e percentile observé (allongement de l'ECT de 103 secondes),

  • un rapport de TCA à l'état résiduel (10-16 heures après la prise de la dernière dose) dépassant 2 fois la limite supérieure de la normale (allongement du TCA d'environ 80 secondes) correspond au 90e percentile observé.

Traitement des TVP et des EP, et prévention des récidives de TVP et d'EP chez l'adulte (TVP/EP)

Chez les patients traités pour TVP et EP par dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour, la moyenne géométrique de la concentration résiduelle de dabigatran, mesurée 10 à 16 heures après la prise de la dernière dose, à la fin de l'intervalle d'administration (soit 12 heures après la dose du soir de 150 mg de dabigatran), a été de 59,7 ng/mL, dans une fourchette de 38,6 à 94,5 ng/mL (25e au 75e percentile). Pour le traitement de la TVP et de l'EP par le dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour,

  • le 90e percentile de la concentration plasmatique du dabigatran, mesurée à l'état résiduel (10-16 heures après la prise de la dernière dose), était d'environ 146 ng/mL,

  • un ECT à l'état résiduel (10 à 16 heures après la prise de la dernière dose) augmenté d'environ 2,3 fois par rapport à la valeur initiale correspond au 90e percentile observé (allongement de l'ECT de 74 secondes),

  • le 90e percentile de la mesure du TCA à l'état résiduel (10 à 16 heures après la dose précédente) était de 62 secondes, ce qui correspondait à 1,8 fois la valeur initiale.

Aucune donnée pharmacocinétique n'est disponible chez les patients traités pour la prévention des récidives de TVP et d'EP par une dose de 150 mg de dabigatran étexilate deux fois par jour.

Efficacité et sécurité clinique

Origine ethnique

Aucune différence ethnique cliniquement pertinente entre les patients caucasiens, afro-américains, hispaniques, japonais ou chinois n'a été observée.

Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes présentant une FANV associée à un ou plusieurs facteurs de risque

La démonstration de l'efficacité clinique du dabigatran étexilate est issue de l'étude RE-LY (Randomized Evaluation of Long-term anticoagulant therapy), une étude multicentrique, internationale, randomisée en groupes parallèles, évaluant deux doses administrées en aveugle de dabigatran étexilate (110 mg et 150 mg deux fois par jour) par rapport à l'administration en ouvert de warfarine chez des patients présentant une fibrillation atriale et à risque modéré à élevé d'AVC et d'embolie systémique. L'objectif principal de cette étude était de déterminer si le dabigatran étexilate était non inférieur à la warfarine dans la diminution de la survenue du critère d'évaluation composite d'AVC et d'embolie systémique. La supériorité statistique a également été analysée.

Dans l'étude RE-LY, 18 113 patients ont été randomisés au total : ils avaient un âge moyen de 71,5 ans et présentaient un score CHADS2 moyen de 2,1. Cette population de patients comprenait 64 % d'hommes, 70 % de Caucasiens et 16 % d'Asiatiques. Pour les patients randomisés dans le groupe warfarine, le pourcentage moyen du temps de l'étude durant lequel l'INR s'est trouvé dans l'intervalle thérapeutique (INR 2-3) était de 64,4 % (médiane 67 %).

L'étude RE-LY a permis de démontrer que le dabigatran étexilate, à une dose de 110 mg deux fois par jour, est non inférieur à la warfarine dans la prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les sujets souffrant de fibrillation atriale et est associé à un risque réduit d'hémorragie intracrânienne, d'hémorragie de tout type et d'hémorragie majeure. La dose de 150 mg deux fois par jour réduit significativement le risque d'AVC ischémique et hémorragique, de décès d'origine vasculaire, d'hémorragie intracrânienne et d'hémorragie de tout type par rapport à la warfarine. Les taux d'hémorragie majeure à cette dose ont été comparables à ceux observés avec la warfarine. Les taux d'infarctus du myocarde ont été légèrement augmentés avec le dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour et 150 mg deux fois par jour par rapport à la warfarine (hazard ratio de 1,29 ; p = 0,0929 et de 1,27 ; p = 0,1240, respectivement). En améliorant le contrôle de l'INR, le bénéfice observé du dabigatran étexilate par rapport à la warfarine diminue.

Les tableaux 17 à 19 présentent le détail des principaux résultats de l'étude dans la population générale:

Tableau 17 : Analyse de la survenue du premier événement, AVC ou embolie systémique (critère d'évaluation principal) au cours de la période d'évaluation de l'étude RE-LY.

<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> Dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour </td> <td> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour </td> <td> Warfarine </td> </tr> <tr> <td> Sujets randomisés </td> <td> 6 015 </td> <td> 6 076 </td> <td> 6 022 </td> </tr> <tr> <td> AVC et/ou embolie systémique </td> <td> </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Incidence (%) </td> <td> 183 (1,54) </td> <td> 135 (1,12) </td> <td> 203 (1,72) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (IC 95 %) </td> <td> 0,89 (0,73 ; 1,09) </td> <td> 0,65 (0,52 ; 0,81) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Valeur p de supériorité </td> <td> p = 0,2721 </td> <td> p = 0,0001 </td> <td> </td> </tr> </tbody></table>

Le % indique le taux d'événements annuels

Tableau 18: Analyse de la survenue du premier événement, AVC ischémique ou hémorragique au cours de la période d'évaluation de l'étude RE-LY.

<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> Dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour </td> <td> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour </td> <td> Warfarine </td> </tr> <tr> <td> Sujets randomisés </td> <td> 6 015 </td> <td> 6 076 </td> <td> 6 022 </td> </tr> <tr> <td> AVC </td> <td> </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Incidence (%) </td> <td> 171 (1,44) </td> <td> 123 (1,02) </td> <td> 187 (1,59) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (IC 95 %) </td> <td> 0,91 (0,74 ; 1,12) </td> <td> 0,64 (0,51 ; 0,81) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p </td> <td> 0,3553 </td> <td> 0,0001 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Embolie systémique </td> <td> </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Incidence (%) </td> <td> 15 (0,13) </td> <td> 13 (0,11) </td> <td> 21 (0,18) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (IC 95 %) </td> <td> 0,71 (0,37 ; 1,38) </td> <td> 0,61 (0,30 ; 1,21) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p </td> <td> 0,3099 </td> <td> 0,1582 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> AVC ischémique </td> <td> </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Incidence (%) </td> <td> 152 (1,28) </td> <td> 104 (0,86) </td> <td> 134 (1,14) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (IC 95 %) </td> <td> 1,13 (0,89 ; 1,42) </td> <td> 0,76 (0,59 ; 0,98) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p </td> <td> 0,3138 </td> <td> 0,0351 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> AVC hémorragique </td> <td> </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Incidence (%) </td> <td> 14 (0,12) </td> <td> 12 (0,10) </td> <td> 45 (0,38) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (IC 95 %) </td> <td> 0,31 (0,17 ; 0,56) </td> <td> 0,26 (0,14 ; 0,49) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p </td> <td> 0,0001 </td> <td> &lt; 0,0001 </td> <td> </td> </tr> </tbody></table>

Le % indique le taux d'événements annuels

Tableau 19 : Analyse de la mortalité toutes causes et de la mortalité d'origine cardiovasculaire au cours de la période d'évaluation de l'étude RE-LY.

<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> Dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour </td> <td> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour </td> <td> Warfarine </td> </tr> <tr> <td> Sujets randomisés </td> <td> 6 015 </td> <td> 6 076 </td> <td> 6 022 </td> </tr> <tr> <td> Mortalité toutes causes </td> <td> </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Incidence (%) </td> <td> 446 (3,75) </td> <td> 438 (3,64) </td> <td> 487 (4,13) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (IC 95 %) </td> <td> 0,91 (0,80 ; 1,03) </td> <td> 0,88 (0,77 ; 1,00) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p </td> <td> 0,1308 </td> <td> 0,0517 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Mortalité vasculaire </td> <td> </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Incidence (%) </td> <td> 289 (2,43) </td> <td> 274 (2,28) </td> <td> 317 (2,69) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (IC 95 %) </td> <td> 0,90 (0,77 ; 1,06) </td> <td> 0,85 (0,72 ; 0,99) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p </td> <td> 0,2081 </td> <td> 0,0430 </td> <td> </td> </tr> </tbody></table>

Le % indique le taux d'événements annuels

Les tableaux 20 à 21 présentent les résultats du critère principal d'efficacité et de sécurité dans les sous-populations.

Pour le critère principal, AVC et embolie systémique, aucun sous‑groupe (c'est‑à‑dire en fonction de l'âge, du poids, du sexe, de la fonction rénale, de l'origine ethnique, etc.) n'a été identifié comme ayant un risque relatif par rapport à la warfarine différent.

Tableau 20 : Hazard ratio et IC à 95 % pour les AVC/embolie systémique par sous-groupe.

<table> <tbody><tr> <td> Critère </td> <td> Dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour vs warfarine </td> <td> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour vs warfarine </td> </tr> <tr> <td> Âge (années) </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> &lt; 65 </td> <td> 1,10 (0,64 ; 1,87) </td> <td> 0,51 (0,26 ; 0,98) </td> </tr> <tr> <td> 65 ≤ et &lt; 75 </td> <td> 0,86 (0,62 ; 1,19) </td> <td> 0,67 (0,47 ; 0,95) </td> </tr> <tr> <td> ≥ 75 </td> <td> 0,88 (0,66 ; 1,17) </td> <td> 0,68 (0,50 ; 0,92) </td> </tr> <tr> <td> ≥ 80 </td> <td> 0,68 (0,44 ; 1,05) </td> <td> 0,67 (0,44 ; 1,02) </td> </tr> <tr> <td> ClCr (mL/min) </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> 30 ≤ et &lt; 50 </td> <td> 0,89 (0,61 ; 1,31) </td> <td> 0,48 (0,31 ; 0,76) </td> </tr> <tr> <td> 50 ≤ et &lt; 80 </td> <td> 0,91 (0,68 ; 1,20) </td> <td> 0,65 (0,47 ; 0,88) </td> </tr> <tr> <td> ≥ 80 </td> <td> 0,81 (0,51 ; 1,28) </td> <td> 0,69 (0,43 ; 1,12) </td> </tr> </tbody></table>

Pour le critère principal de sécurité, les hémorragies majeures, un lien entre l'effet du traitement et l'âge a été observé. Le risque relatif de saignement avec le dabigatran par rapport à la warfarine a augmenté avec l'âge. Le risque relatif était plus élevé chez les patients dont l'âge était ≥ 75 ans. L'utilisation concomitante d'antiagrégants plaquettaires (AAS ou clopidogrel) a environ doublé les taux d'EHM à la fois avec le dabigatran étexilate et la warfarine. Aucun lien significatif entre les effets du traitement et les sous-groupes définis par la fonction rénale et le score CHADS2 n'a été observé.

Tableau 21 : Hazard ratio et IC à 95 % pour les saignements majeurs par sous-groupe.

<table> <tbody><tr> <td> Critère </td> <td> Dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour vs warfarine </td> <td> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour vs warfarine </td> </tr> <tr> <td> Âge (années) </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> &lt; 65 </td> <td> 0,32 (0,18 ; 0,57) </td> <td> 0,35 (0,20 ; 0,61) </td> </tr> <tr> <td> 65 ≤ et &lt; 75 </td> <td> 0,71 (0,56 ; 0,89) </td> <td> 0,82 (0,66 ; 1,03) </td> </tr> <tr> <td> ≥ 75 </td> <td> 1,01 (0,84 ; 1,23) </td> <td> 1,19 (0,99 ; 1,43) </td> </tr> <tr> <td> ≥ 80 </td> <td> 1,14 (0,86 ; 1,51) </td> <td> 1,35 (1,03 ; 1,76) </td> </tr> <tr> <td> ClCr (mL/min) </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> 30 ≤ et &lt; 50 </td> <td> 1,02 (0,79 ; 1,32) </td> <td> 0,94 (0,73 ; 1,22) </td> </tr> <tr> <td> 50 ≤ et &lt; 80 </td> <td> 0,75 (0,61 ; 0,92) </td> <td> 0,90 (0,74 ; 1,09) </td> </tr> <tr> <td> ≥ 80 </td> <td> 0,59 (0,43 ; 0,82) </td> <td> 0,87 (0,65 ; 1,17) </td> </tr> <tr> <td> Utilisation d'AAS </td> <td> 0,84 (0,69 ; 1,03) </td> <td> 0,97 (0,79 ; 1,18) </td> </tr> <tr> <td> Utilisation du clopidogrel </td> <td> 0,89 (0,55 ; 1,45) </td> <td> 0,92 (0,57 ; 1,48) </td> </tr> </tbody></table>

RELY-ABLE (extension multicentrique à long terme pour les patients ayant une fibrillation atriale traités par dabigatran et ayant participé à l'étude RE-LY)

L'étude d'extension de RE-LY (RELY-ABLE) a fourni des informations de sécurité supplémentaires pour une cohorte de patients ayant poursuivi le traitement par dabigatran étexilate à la même dose que dans l'étude RE-LY. Les patients étaient éligibles pour l'essai RELY-ABLE s'ils n'avaient pas définitivement arrêté le traitement à l'étude lors de la visite de fin d'étude de RE-LY. Les patients inclus ont reçu la même dose de dabigatran étexilate que celle attribuée en double aveugle dans l'essai RE-LY, pendant un maximum de 43 mois de suivi après RE-LY (durée moyenne totale de suivi RE- LY + RELY-ABLE : 4,5 ans). 5 897 patients ont été recrutés, ce qui représente 49 % des patients initialement randomisés pour recevoir le dabigatran étexilate dans RE-LY et 86 % des patients éligibles pour RELY-ABLE.

Au cours des 2,5 années supplémentaires de traitement dans RELY-ABLE, avec une exposition maximale de plus de 6 ans (exposition totale RE-LY + RELY-ABLE), le profil de sécurité à long terme du dabigatran étexilate a été confirmé pour les deux doses étudiées, 110 mg deux fois par jour et 150 mg deux fois par jour. Aucune nouvelle donnée de sécurité n'a été observée.

Les taux de survenue des événements constituant des critères d'évaluation, y compris hémorragie majeure et autres événements hémorragiques, étaient cohérents avec ceux observés dans RE-LY.

Données issues des études non interventionnelles

Une étude non interventionnelle (GLORIA-AF) a recueilli prospectivement (dans sa seconde phase) des données de sécurité et d'efficacité, en conditions réelles d'utilisation, chez des patients atteints d'une FANV nouvellement diagnostiquée, traités par dabigatran étexilate. L'étude a inclus 4 859 patients sous dabigatran étexilate (55 % traités par 150 mg deux fois par jour, 43 % traités par 110 mg deux fois par jour, 2 % traités par 75 mg deux fois par jour). Les patients ont été suivis pendant 2 ans. Les scores CHADS2 et HAS-BLED moyens étaient respectivement de 1,9 et 1,2. La durée moyenne du suivi en cours de traitement était de 18,3 mois. Un saignement majeur est survenu chez 0,97 pour 100 patients-années. Un saignement mettant en jeu le pronostic vital a été rapporté chez 0,46 pour 100 patients-années, une hémorragie intracrânienne chez 0,17 pour 100 patients-années et un saignement gastro-intestinal chez 0,60 pour 100 patients-années. Un accident vasculaire cérébral est survenu chez 0,65 pour 100 patients-années.

Par ailleurs, lors d'une étude non interventionnelle (Graham DJ et al., Circulation. 2015 ; 131 : 157-164) ayant inclus plus de 134 000 patients âgés atteints de FANV aux États-Unis (représentant plus de 37 500 patients-années de suivi sous traitement), le dabigatran étexilate (84 % des patients traités par 150 mg deux fois par jour et 16 % traités par 75 mg deux fois par jour) a été associé à une diminution du risque d'accident vasculaire cérébral ischémique (hazard ratio de 0,80 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % 0,67-0,96), d'hémorragie intracrânienne (hazard ratio de 0,34 ; IC à 95 % 0,26-0,46) et de mortalité (hazard ratio de 0,86 ; IC à 95 % 0,77-0,96), et à une augmentation du risque de saignement gastro-intestinal (hazard ratio de 1,28 ; IC à 95 % 1,14-1,44) en comparaison avec la warfarine. Aucune différence n'a été observée pour les saignements majeurs (hazard ratio de 0,97 ; IC à 95 % 0,88-1,07).

Ces observations réalisées en conditions réelles concordent avec le profil de sécurité et d'efficacité du dabigatran étexilate établi lors de l'étude RE-LY pour cette indication.

Patients subissant une ablation par cathéter de la fibrillation atriale

Une étude exploratoire multicentrique, prospective, en ouvert, randomisée, dont le critère principal a été évalué de manière centralisée et en aveugle par un comité indépendant (étude RE-CIRCUIT), a été menée chez 704 patients recevant un traitement anticoagulant stable. Cette étude comparait le traitement sans interruption par dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour au traitement sans interruption par warfarine ajustée en fonction de l'INR lors de l'ablation par cathéter de la fibrillation atriale paroxystique ou persistante. Parmi les 704 patients inclus, 317 ont bénéficié d'une ablation de la fibrillation atriale sans interruption du traitement par dabigatran et 318 ont bénéficié d'une ablation de la fibrillation atriale sans interruption du traitement par warfarine. Tous les patients ont passé une échocardiographie transœsophagienne (ETO) avant l'ablation par cathéter. Le critère d'évaluation principal (événements hémorragiques majeurs confirmés, définis selon les critères de l'ISTH) est survenu chez 5 patients (1,6 %) du groupe dabigatran étexilate et chez 22 patients (6,9 %) du groupe warfarine (différence de risque -5,3 % ; IC à 95 % -8,4, -2,2 ; p = 0,0009). Aucun événement de type accident vasculaire cérébral/embolie systémique/AIT (critère composite) n'est survenu dans le bras dabigatran étexilate et un événement (AIT) est survenu dans le bras warfarine entre l'ablation et

8 semaines suivant l'ablation. Cette étude exploratoire a montré que le dabigatran étexilate était associé à une réduction significative du taux d'EHM en comparaison avec la warfarine ajustée à l'INR dans le cadre d'une ablation.

Patients ayant bénéficié d'une intervention coronarienne percutanée (ICP) avec pose de stent

Une étude (de phase IIIb) prospective, randomisée, en ouvert, avec analyse en aveugle des critères (PROBE) visant à comparer une bithérapie par dabigatran étexilate (110 mg ou 150 mg deux fois par jour) plus clopidogrel ou ticagrélor (antagoniste de P2Y12) à une trithérapie par warfarine (ajustée à un INR compris entre 2,0 et 3,0) plus clopidogrel ou ticagrélor et AAS a été réalisée chez 2 725 patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire ayant bénéficié d'une ICP avec pose de stent (RE-DUAL PCI). Les patients étaient randomisés pour recevoir une bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour, une bithérapie avec dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour ou une trithérapie avec warfarine. Les patients âgés ne résidant pas aux États-Unis (≥ 80 ans pour tous les pays, ≥ 70 ans pour le Japon) étaient randomisés soit dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg soit dans le groupe trithérapie avec warfarine. Le critère principal était un critère combiné des hémorragies majeures selon la définition de l'ISTH ou d'événement hémorragique non majeur cliniquement pertinent.

L'incidence du critère principal était de 15,4 % (151 patients) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg contre 26,9 % (264 patients) dans le groupe trithérapie avec warfarine (hazard ratio de 0,52, IC à 95 % 0,42-0,63 ; p < 0,0001 pour la non-infériorité et p < 0,0001 pour la supériorité) et 20,2 % (154 patients) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 150 mg contre 25,7 % (196 patients) dans le groupe trithérapie avec warfarine correspondant (hazard ratio de 0,72 ; IC à 95 % 0,58-0,88 ; p < 0,0001 pour la non-infériorité et p = 0,002 pour la supériorité). Il apparaît dans l'analyse descriptive que les événements hémorragiques majeurs selon les critères TIMI (Thrombolysis In Myocardial Infarction) étaient moins nombreux dans les deux groupes bithérapie avec dabigatran étexilate que dans le groupe trithérapie avec warfarine : 14 événements (1,4 %) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg contre 37 événements (3,8 %) dans le groupe trithérapie avec warfarine (hazard ratio de 0,37 ; IC à 95 % 0,20-0,68 ; p = 0,002), et 16 événements (2,1 %) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 150 mg contre 30 événements (3,9 %) dans le groupe trithérapie avec warfarine correspondant (hazard ratio de 0,51 ; IC à 95 % 0,28-0,93 ; p = 0,03).

Les deux groupes bithérapie avec dabigatran étexilate présentaient des taux plus faibles d'hémorragies intracrâniennes que le groupe trithérapie avec warfarine correspondant : 3 événements (0,3 %) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg contre 10 événements (1,0 %) dans le groupe trithérapie avec warfarine (hazard ratio de 0,30 ; IC à 95 % 0,08-1,07 ; p = 0,06), et 1 événement (0,1 %) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 150 mg contre 8 événements (1,0 %) dans le groupe trithérapie avec warfarine correspondant (hazard ratio de 0,12 ; IC à 95 % 0,02-0,98 ; p = 0,047). L'incidence du critère d'efficacité composite associant décès, événements thromboemboliques (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou embolie systémique) ou revascularisation non prévue dans les deux groupes bithérapie avec dabigatran étexilate combinés était non inférieure à celle du groupe trithérapie avec warfarine (13,7 % contre 13,4 %, respectivement ; hazard ratio de 1,04 ; IC à 95 % 0,84-1,29 ; p = 0,0047 pour la non-infériorité). Il n'y avait pas de différence statistique pour les composantes individuelles des critères d'efficacité entre les deux groupes bithérapie avec dabigatran étexilate et le groupe trithérapie avec warfarine.

Cette étude a démontré que la bithérapie par dabigatran étexilate et un antagoniste de P2Y12 réduit significativement le risque d'hémorragie par rapport à la trithérapie avec warfarine, avec une non-infériorité pour le critère composite d'événements thromboemboliques chez les patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire qui ont bénéficié d'une ICP avec pose de stent.

Traitement des TVP et des EP chez l'adulte (traitement de la TVP/EP)

L'efficacité et la sécurité ont été explorées au cours de deux études multicentriques de protocoles identiques, randomisées, en double aveugle, en groupes parallèles RE-COVER et RE-COVER II. Ces études ont comparé le dabigatran étexilate (150 mg deux fois par jour) à la warfarine (INR cible 2,0 à 3,0) chez des patients présentant une TVP et/ou une EP aiguës. L'objectif principal de ces études était de déterminer la non-infériorité du dabigatran par rapport à la warfarine pour réduire la survenue du critère principal, un critère composite regroupant les récidives de TVP et/ou EP symptomatiques et les décès apparentés, au cours de la période de traitement de six mois.

Dans les études poolées RE-COVER et RE-COVER II, 5 107 patients ont été traités parmi les 5 153 randomisés.

La durée du traitement avec la dose fixe de dabigatran était de 174,0 jours sans surveillance de la coagulation. Chez les patients recevant la warfarine, le temps médian passé dans l'intervalle thérapeutique (INR 2,0 à 3,0) était de 60,6 %.

Les études ont démontré que le traitement par le dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour était non inférieur au traitement par la warfarine (marge de non-infériorité pour RE-COVER et RE-COVER II : 3,6 pour la différence de risque et 2,75 pour le hazard ratio).

Tableau 22 : Analyse des critères principaux et secondaires d'efficacité (les ETEV ont constitué un critère composite de la TVP et/ou de l'EP) jusqu'à la fin de la période post-traitement des études poolées RE-COVER et RE-COVER II

<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour </td> <td> Warfarine </td> </tr> <tr> <td> Patients traités </td> <td> 2 553 </td> <td> 2 554 </td> </tr> <tr> <td> Récidives d'ETEV symptomatiques et décès liés à des ETEV </td> <td> 68 (2,7 %) </td> <td> 62 (2,4 %) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (intervalle de confiance à 95 %) </td> <td> 1,09 (0,77 ; 1,54) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Critères secondaires d'efficacité </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toutes causes </td> <td> 109 (4,3 %) </td> <td> 104 (4,1 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 3,52 ; 5,13 </td> <td> 3,34 ; 4,91 </td> </tr> <tr> <td> TVP symptomatique </td> <td> 45 (1,8 %) </td> <td> 39 (1,5 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 1,29 ; 2,35 </td> <td> 1,09 ; 2,08 </td> </tr> <tr> <td> EP symptomatique </td> <td> 27 (1,1 %) </td> <td> 26 (1,0 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,70 ; 1,54 </td> <td> 0,67 ; 1,49 </td> </tr> <tr> <td> Décès liés à des ETEV </td> <td> 4 (0,2 %) </td> <td> 3 (0,1 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,04 ; 0,40 </td> <td> 0,02 ; 0,34 </td> </tr> <tr> <td> Mortalité toutes causes </td> <td> 51 (2,0 %) </td> <td> 52 (2,0 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 1,49 ; 2,62 </td> <td> 1,52 ; 2,66 </td> </tr> </tbody></table>

Prévention des récidives des TVP et des EP chez l'adulte (prévention de la TVP/EP)

Deux études randomisées, en double aveugle et en groupes parallèles, ont été réalisées chez des patients précédemment traités par anticoagulant. L'étude contrôlée par la warfarine RE-MEDY a inclus des patients déjà traités pendant 3 à 12 mois et nécessitant un traitement anticoagulant complémentaire, et l'étude contrôlée par placebo RE-SONATE a inclus des patients déjà traités pendant 6 à 18 mois par des AVK.

L'objectif de l'étude RE-MEDY était de comparer la sécurité et l'efficacité du dabigatran étexilate oral (150 mg deux fois par jour) à celles de la warfarine (INR cible : 2,0 à 3,0) pour le traitement à long terme et la prévention des récidives de TVP et/ou d'EP symptomatiques. Au total, 2 866 patients ont été randomisés et 2 856 patients ont été traités. La durée du traitement par le dabigatran étexilate était comprise entre 6 et 36 mois (médiane : 534,0 jours). Chez les patients recevant la warfarine, le temps médian passé dans l'intervalle thérapeutique (INR : 2,0 à 3,0) était de 64,9 %.

L'étude RE-MEDY a démontré que le traitement par le dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour était non inférieur à la warfarine (marge de non-infériorité : 2,85 pour le hazard ratio et 2,8 pour la différence de risque).

Tableau 23 : Analyse des critères principaux et secondaires d'efficacité (les ETEV ont constitué un critère composite de la TVP et/ou de l'EP) jusqu'à la fin de la période post-traitement de l'étude RE-MEDY

<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour </td> <td> Warfarine </td> </tr> <tr> <td> Patients traités </td> <td> 1 430 </td> <td> 1 426 </td> </tr> <tr> <td> Récidives d'ETEV symptomatiques et décès liés à des ETEV </td> <td> 26 (1,8 %) </td> <td> 18 (1,3 %) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs warfarine (intervalle de confiance à 95 %) </td> <td> 1,44 (0,78, 2,64) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Marge de non-infériorité </td> <td> 2,85 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Patients présentant des événements à 18 mois </td> <td> 22 </td> <td> 17 </td> </tr> <tr> <td> Risque cumulé à 18 mois (%) </td> <td> 1,7 </td> <td> 1,4 </td> </tr> <tr> <td> Différence de risque vs warfarine (%) </td> <td> 0,4 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Marge de non-infériorité </td> <td> 2,8 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Critères d'efficacité secondaires </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toutes causes </td> <td> 42 (2,9 %) </td> <td> 36 (2,5 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 2,12 ; 3,95 </td> <td> 1,77 ; 3,48 </td> </tr> <tr> <td> TVP symptomatique </td> <td> 17 (1,2 %) </td> <td> 13 (0,9 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,69 ; 1,90 </td> <td> 0,49 ; 1,55 </td> </tr> <tr> <td> EP symptomatique </td> <td> 10 (0,7 %) </td> <td> 5 (0,4 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,34 ; 1,28 </td> <td> 0,11 ; 0,82 </td> </tr> <tr> <td> Décès liés à des ETEV </td> <td> 1 (0,1 %) </td> <td> 1 (0,1 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,00 ; 0,39 </td> <td> 0,00 ; 0,39 </td> </tr> <tr> <td> Mortalité toutes causes </td> <td> 17 (1,2 %) </td> <td> 19 (1,3 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,69 ; 1,90 </td> <td> 0,80 ; 2,07 </td> </tr> </tbody></table>

L'objectif de l'étude RE-SONATE était d'évaluer la supériorité du dabigatran étexilate vs placebo dans la prévention des récidives de TVP et/ou d'EP symptomatiques chez des patients ayant déjà reçu pendant 6 à 18 mois un traitement par AVK. Le traitement programmé était 150 mg de dabigatran étexilate deux fois par jour pendant six mois sans nécessité d'une surveillance.

L'étude RE-SONATE démontre la supériorité du dabigatran étexilate par rapport au placebo dans la prévention des récidives de TVP/EP symptomatiques incluant les décès inexpliqués, avec une réduction du risque de 5,6 % à 0,4 % (réduction du risque relatif de 92 % d'après le hazard ratio) pendant la période de traitement (p < 0,0001). Toutes les analyses secondaires et les analyses de sensibilité du critère principal et de tous les critères secondaires ont montré la supériorité du dabigatran étexilate par rapport au placebo.

L'étude a inclus un suivi observationnel de 12 mois après la fin de la période de traitement. L'effet du médicament étudié s'est prolongé après l'arrêt du traitement, et ce jusqu'à la fin de la phase de suivi, indiquant un maintien de l'effet initial du traitement par dabigatran étexilate. Aucun effet rebond n'a été observé. À la fin du suivi, les fréquences de survenue des ETEV étaient de 6,9 % chez les patients traités par le dabigatran étexilate et de 10,7 % dans le groupe placebo (hazard ratio de 0,61 [IC à 95 % : 0,42 à 0,88] ; p = 0,0082).

Tableau 24 : Analyse des critères principaux et secondaires d'efficacité (les ETEV ont constitué un critère composite de la TVP et/ou de l'EP) jusqu'à la fin de la période post-traitement de l'étude RE-SONATE.

<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour </td> <td> Placebo </td> </tr> <tr> <td> Patients traités </td> <td> 681 </td> <td> 662 </td> </tr> <tr> <td> Récidives d'ETEV symptomatiques et mortalité associée </td> <td> 3 (0,4 %) </td> <td> 37 (5,6 %) </td> </tr> <tr> <td> Hazard ratio vs placebo (intervalle de confiance à 95 %) </td> <td> 0,08 (0,02 ; 0,25) </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Valeur de p pour la supériorité </td> <td> &lt; 0,0001 </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Critères secondaires d'efficacité </td> <td> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toutes causes </td> <td> 3 (0,4 %) </td> <td> 37 (5,6 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,09 ; 1,28 </td> <td> 3,97 ; 7,62 </td> </tr> <tr> <td> TVP symptomatique </td> <td> 2 (0,3 %) </td> <td> 23 (3,5 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,04 ; 1,06 </td> <td> 2,21 ; 5,17 </td> </tr> <tr> <td> EP symptomatique </td> <td> 1 (0,1 %) </td> <td> 14 (2,1 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,00 ; 0,82 </td> <td> 1,16 ; 3,52 </td> </tr> <tr> <td> Décès liés à des ETEV </td> <td> 0 (0) </td> <td> 0 (0) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,00 ; 0,54 </td> <td> 0,00 ; 0,56 </td> </tr> <tr> <td> Décès inexpliqués </td> <td> 0 (0) </td> <td> 2 (0,3 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,00 ; 0,54 </td> <td> 0,04 ; 1,09 </td> </tr> <tr> <td> Mortalité toutes causes </td> <td> 0 (0) </td> <td> 2 (0,3 %) </td> </tr> <tr> <td> Intervalle de confiance à 95 % </td> <td> 0,00 ; 0,54 </td> <td> 0,04 ; 1,09 </td> </tr> </tbody></table>

Essais cliniques dans la prévention des événements thromboemboliques chez des patients porteurs de prothèses valvulaires cardiaques

Un essai de phase II a étudié le dabigatran étexilate et la warfarine chez un total de 252 patients ayant récemment bénéficié d'une chirurgie pour prothèse valvulaire cardiaque mécanique (c'est-à-dire pendant leur hospitalisation) et chez des patients ayant bénéficié d'une chirurgie pour prothèse valvulaire cardiaque mécanique datant de plus de 3 mois. Un nombre plus important d'événements thromboemboliques (principalement des AVC et des thromboses symptomatiques ou asymptomatiques de prothèse valvulaire) et d'événements hémorragiques ont été observés avec le dabigatran étexilate par rapport à la warfarine. Chez les patients en période post-opératoire récente, les saignements majeurs se sont essentiellement manifestés sous forme d'un épanchement péricardique hémorragique, notamment chez ceux ayant débuté le dabigatran étexilate tôt (c'est-à-dire au 3 jour) après la chirurgie pour prothèse valvulaire cardiaque (voir rubrique 4.3).

Population pédiatrique

Essais cliniques dans la prophylaxie des ETEV après chirurgie majeure pour pose de prothèse articulaire totale

Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes présentant une FANV associée à un ou plusieurs facteurs de risque

L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec DABIGATRAN ETEXILATE EG LABO dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique dans l'indication de prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients présentant une FANV (voir rubrique 4.2 pour les informations concernant l'usage pédiatrique).

Traitement des ETEV et prévention des récidives d'ETEV chez les patients pédiatriques

L'objectif de l'étude DIVERSITY était de démontrer l'efficacité et la sécurité du dabigatran étexilate, en comparaison au traitement de référence, dans le traitement des ETEV chez des patients pédiatriques âgés de moins de 18 ans. Il s'agissait d'une étude de non-infériorité randomisée, en ouvert, en groupes parallèles. Les patients inclus ont été randomisés selon un rapport de 2:1 pour recevoir soit une formulation adaptée à leur âge (gélules, granulés enrobés ou solution buvable) de dabigatran étexilate (dose ajustée en fonction de l'âge et du poids), soit le traitement de référence, à savoir des héparines de bas poids moléculaire (HBPM), des antagonistes de la vitamine K (AVK) ou du fondaparinux (1 patient âgé de 12 ans). Le critère d'évaluation principal était un critère composite comprenant la résolution complète de la thrombose, l'absence de récidive de l'ETEV et l'absence de décès lié à un ETEV. Les critères d'exclusion incluaient la présence d'une méningite active, d'une encéphalite ou d'un abcès intracrânien.

Au total, 267 patients ont été randomisés. Parmi eux, 176 patients ont reçu le dabigatran étexilate et 90 patients le traitement de référence (1 des patients randomisés n'a pas été traité). Cent soixante-huit patients étaient âgés de 12 à moins de 18 ans, 64 patients étaient âgés de 2 à moins de 12 ans et 35 patients avaient moins de 2 ans.

Parmi les 267 patients randomisés, 81 (45,8 %) du groupe dabigatran étexilate et 38 (42,2 %) du groupe traitement de référence ont satisfait le critère d'évaluation principal composite (résolution complète de la thrombose, absence de récidive de l'ETEV et absence de décès lié à un ETEV). La différence de taux correspondante a démontré la non-infériorité du dabigatran étexilate par rapport au traitement de référence. Par ailleurs, les résultats ont généralement été cohérents entre les sous- groupes : aucune différence significative n'a été observée en matière d'effet thérapeutique dans les sous-groupes d'âge, de sexe, de région et de présence de certains facteurs de risque. Pour les 3 strates d'âge, les proportions de patients ayant satisfait le critère d'efficacité principal dans les groupes dabigatran étexilate et traitement de référence étaient respectivement de 13/22 (59,1 %) et 7/13 (53,8 %) chez les patients âgés de < 2 ans, de 21/43 (48,8 %) et 12/21 (57,1 %) chez les patients âgés de 2 à < 12 ans, et de 47/112 (42,0 %) et 19/56 (33,9 %) chez les patients âgés de 12 à < 18 ans.

Des événements hémorragiques majeurs confirmés ont été signalés chez 4 patients (2,3 %) du groupe dabigatran étexilate et chez 2 patients (2,2 %) du groupe traitement de référence. Aucune différence statistiquement significative n'a été observée en matière de délai de survenue du premier événement hémorragique majeur. Trente-huit patients (21,6 %) du groupe dabigatran étexilate et 22 patients (24,4 %) du groupe traitement de référence ont présenté un événement hémorragique confirmé, le plus souvent jugé mineur. Le critère composite d'événement hémorragique majeur (EHM) confirmé ou de saignement non majeur cliniquement pertinent (au cours du traitement) a été rapporté chez 6 patients (3,4 %) du groupe dabigatran étexilate et chez 3 patients (3,3 %) du groupe traitement de référence.

Une étude de cohortes prospective de sécurité de phase III multicentrique, en ouvert, à un seul bras (étude 1160.108) a été menée pour évaluer la sécurité du dabigatran étexilate dans la prévention des récidives d'ETEV chez des patients pédiatriques âgés de moins de 18 ans. Les patients dont l'état nécessitait un traitement anticoagulant supplémentaire en raison de la présence d'un facteur de risque clinique après la fin du premier traitement de l'ETEV confirmé (de 3 mois minimum) ou après la fin de l'étude DIVERSITY pouvaient être inclus dans l'étude. Les patients éligibles ont reçu une formulation de dabigatran étexilate adaptée à leur âge (gélules, granulés enrobés ou solution buvable) à des doses ajustées en fonction de leur âge et de leur poids jusqu'à la disparition du facteur de risque clinique ou pendant 12 mois maximum. Les critères principaux de l'étude étaient la récidive de l'ETEV, les événements hémorragiques majeurs et mineurs, et la mortalité (générale et liée à des événements thrombotiques ou thromboemboliques) à 6 et 12 mois. Les événements constituant des critères d'évaluation étaient confirmés en aveugle par un comité de validation indépendant.

Au total, 214 patients ont été inclus dans l'étude. Parmi eux, 162 appartenaient à la strate d'âge 1 (de 12 à moins de 18 ans), 43 à la strate d'âge 2 (de 2 à moins de 12 ans) et 9 à la strate d'âge 3 (moins de 2 ans). Pendant la période de traitement, 3 patients (1,4 %) ont présenté une récidive d'ETEV confirmée par le comité de validation dans les 12 mois suivant le début du traitement. Des événements hémorragiques confirmés par le comité de validation ont été observés chez 48 patients (22,5 %) au cours des 12 premiers mois de la période de traitement. La majorité des événements hémorragiques étaient mineurs. Trois patients (1,4 %) ont présenté un événement hémorragique majeur confirmé par le comité de validation au cours des 12 premiers mois de traitement. Trois patients (1,4 %) ont présenté un saignement non majeur cliniquement pertinent confirmé par le comité de validation au cours des 12 premiers mois de traitement.

Aucun décès n'est survenu pendant la période de traitement. Pendant les 12 premiers mois de la période de traitement, 3 patients (1,4 %) ont développé un syndrome post-thrombotique (SPT) ou ont présenté une aggravation de SPT.

Source : BDPM

side-effect

Effets indésirables

  • hémorragie mineure

  • événement hémorragique

pill

Liste des spécialités disponibles

Source : BDPM

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