Céfuroxime (sel de na) 50 mg poudre pour solution injectable
Informations générales
Substance
Forme galénique
Poudre pour solution injectable
Voie d'administration
Voie intracamérulaire
Source : ANSM
Posologie
Voie intracamérulaire. Flacon à usage unique exclusivement.
Posologie
Adultes
La dose recommandée est de 0,1 ml de solution reconstituée (voir rubrique 6.6), soit 1 mg de céfuroxime.
NE PAS ADMINISTRER UNE DOSE SUPÉRIEURE À CELLE RECOMMANDÉE (voir rubrique 4.9).
Population pédiatrique
La dose optimale et l'innocuité de ICECA 50 mg, poudre pour solution injectable n'ont pas été établies dans la population pédiatrique.
Patients âgés
Aucun ajustement posologique n'est nécessaire.
Patients atteints d'insuffisance hépatique et rénale
Considérant la faible dose et le passage systémique négligeable de la céfuroxime attendu après utilisation de ICECA, aucun ajustement posologique n'est nécessaire.
Mode d'administration
ICECA doit être administré après reconstitution par injection intraoculaire dans la chambre antérieure de l'œil (injection intracamérulaire), par un chirurgien ophtalmologiste dans les conditions d'asepsie recommandées pour une chirurgie de la cataracte. Seule une solution injectable de chlorure de sodium 9 mg/ml (0,9 %) doit être utilisée pour reconstituer ICECA (voir rubrique 6.6).
Après reconstitution, ICECA doit être contrôlé visuellement afin de vérifier l'absence de particules et de coloration anormale avant administration.
Injecter lentement 0,1 ml de solution reconstituée dans la chambre antérieure de l'œil en fin de chirurgie de la cataracte.
Un flacon ne doit servir qu'au traitement d'un seul et unique œil.
Un flacon contient une dose supérieure à celle recommandée de 1 mg (équivalente à 0,1 ml). Le volume de solution reconstituée pouvant être extrait du flacon (5 ml) ne doit pas être utilisé dans son intégralité.
L'administration du volume intégral serait synonyme de surdosage.
Après injection, tout produit non utilisé doit être jeté.
Pour les instructions concernant la reconstitution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.
Source : BDPM
Contre-indications
Allergie aux bêta-lactamines, antécédent
Cataracte
Intervention chirurgicale
interventions combinées à la chirurgie de la cataracteMaladie thyroïdienne
Patient ayant moins de 2 000 cellules endothéliales cornéennes
Patient à risque d'infection due à des souches résistantes
Patient à risque infectieux
Source : ANSM
Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Il existe des données limitées sur l'utilisation de la céfuroxime chez la femme enceinte. Les études chez l'animal n'ont montré aucun effet délétère sur le développement embryonnaire et fœtal. La céfuroxime atteint l'embryon/le fœtus au travers du placenta. Aucun effet pendant la grossesse n'est à prévoir étant donné que l'exposition systémique à la céfuroxime suite à l'utilisation de ICECA est négligeable. ICECA peut être utilisé pendant la grossesse.
Allaitement
La céfuroxime peut être excrétée dans le lait maternel en très faible quantité. Des effets indésirables aux doses thérapeutiques ne sont pas attendus après l'utilisation de ICECA. La céfuroxime peut être utilisée pendant la période d'allaitement.
Fertilité
Il n'y a pas de donnée sur les effets de la céfuroxime sodique sur la fertilité chez l'Homme. Des études sur la reproduction chez l'animal n'ont montré aucun effet sur la fertilité.
Source : BDPM
Propriétés pharmacologiques
Classe pharmacothérapeutique : Organes sensoriels - Médicaments ophtalmologiques - Anti-infectieux - Antibiotiques, Code ATC : S01AA27.
Mécanisme d'action
La céfuroxime inhibe la synthèse de la paroi cellulaire bactérienne en se fixant aux protéines de liaison aux pénicillines (PLP). Ceci conduit à l'arrêt de la biosynthèse de la paroi cellulaire (peptidoglycane), entraînant une lyse cellulaire et la mort de la bactérie.
L'activité antibactérienne de la céfuroxime couvre un large spectre d'activité contre les bactéries Gram positif et une activité limitée contre les bactéries Gram négatif.
Relations pharmacocinétique/pharmacodynamique
Pour les céphalosporines, il a été montré que l'index pharmacocinétique-pharmacodynamique le plus prédictif de l'efficacité in vivo était le pourcentage de temps (T%) pendant lequel la concentration de la forme libre en céfuroxime se situe au-dessus de la concentration minimale inhibitrice (CMI) des bactéries cibles (c'est-à-dire T% > CMI).
Après injection intracamérulaire de 1 mg de céfuroxime, les taux en céfuroxime dans l'humeur aqueuse étaient supérieurs aux CMI de plusieurs espèces pertinentes jusqu'à 4 ou 5 heures après chirurgie.
Mécanisme de résistance
La résistance bactérienne à la céfuroxime peut être due à un ou plusieurs des mécanismes suivants :
-
hydrolyse par des bêta-lactamases. La céfuroxime peut être hydrolysée efficacement par certaines bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) et par des bêta-lactamases chromosomiques (AmpC) qui peuvent être induites ou déréprimées de façon stable chez certaines espèces de bactéries aérobies à Gram négatif ;
-
diminution de l'affinité des protéines de liaison aux pénicillines pour la céfuroxime ;
-
imperméabilité de la paroi externe, qui restreint l'accès de la céfuroxime aux protéines de liaison aux pénicillines chez des bactéries à Gram négatif ;
-
pompes à efflux bactériennes.
Les staphylocoques résistants à la méticilline (SARM) sont résistants à l'ensemble des bêta-lactamines actuellement disponibles, dont la céfuroxime.
Les Streptococcus pneumoniae résistants à la pénicilline ont une résistance croisée aux céphalosporines comme la céfuroxime, en raison d'une altération des protéines de liaison aux pénicillines.
Les souches de H. influenzae résistantes à l'ampicilline, sans production de bêta-lactamases (BLNAR), doivent être considérées comme résistantes à la céfuroxime en dépit de leur apparente sensibilité in vitro.
Concentrations critiques
La liste des micro-organismes présentés ci-après a tenu compte de l'indication (voir rubrique 4.1).
ICECA doit être utilisé uniquement par voie intracamérulaire et ne doit pas être utilisé dans le traitement des infections systémiques (voir rubrique 5.2) ; les concentrations critiques cliniques ne sont pas transposables à cette voie d'administration. Les valeurs des seuils épidémiologiques (ECOFF), distinguant la population des souches sauvages des souches isolées avec des résistances acquises, sont les suivantes :
<table> <tbody><tr> <td> </td> <td> ECOFF (mg/L) </td> </tr> <tr> <td> Staphylococcus aureus </td> <td> ≤ 4 </td> </tr> <tr> <td> Streptococcus pneumoniae </td> <td> ≤ 0,125 </td> </tr> <tr> <td> E. coli </td> <td> ≤ 8 </td> </tr> <tr> <td> Proteus mirabilis </td> <td> ≤ 4 </td> </tr> <tr> <td> H. influenzae </td> <td> ≤ 2 </td> </tr> </tbody></table>La sensibilité des staphylocoques à la céfuroxime est déduite de la sensibilité à la méticilline.
La sensibilité des streptocoques des groupes A, B, C et G peut être déduite de leur sensibilité à la benzylpénicilline.
L'utilisation de la céfuroxime intracamérulaire peut augmenter la prévalence des souches résistantes, en particulier des Enterococci spp. La céfuroxime n'agit pas sur le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline ou le Staphylococcus epidermidis résistant à la méticilline. Deux études de 2019 ont montré que, même si l'utilisation de la céfuroxime intracamérulaire était un facteur de protection important contre l'endophtalmie postopératoire, il y a eu une évolution des bactéries sensibles à la céfuroxime vers des micro-organismes résistants à la céfuroxime au cours des dernières années.
Informations issues des essais cliniques
Une étude prospective randomisée, dont l'aveugle n'a été que partiel, multicentrique, menée dans la chirurgie de la cataracte, a été réalisée sur 16 603 patients. Vingt-neuf patients (24 dans les groupes « sans céfuroxime » et 5 dans les groupes « céfuroxime par injection intracamérulaire ») ont présenté une endophtalmie, dont 20 (17 dans les groupes « sans céfuroxime » et 3 dans les groupes « céfuroxime par injection intracamérulaire ») furent considérés comme ayant une endophtalmie infectieuse prouvée. Parmi ces 20 patients avec diagnostic avéré d'endophtalmie infectieuse : 10 patients sont dans le groupe « collyre de placebo, sans céfuroxime », 7 patients dans le groupe « collyre de lévofloxacine, sans céfuroxime », 2 patients dans le groupe « collyre de placebo et céfuroxime par voie intracamérulaire » et 1 patient dans le groupe « collyre de lévofloxacine et céfuroxime par voie intracamérulaire ». L'administration prophylactique d'une solution à 1 mg de céfuroxime par 0,1 ml de chlorure de sodium 9 mg/ml (0,9 %) par voie intracamérulaire a permis de diminuer le risque d'endophtalmie post-opératoire d'un facteur égal à 4,92.
Deux études prospectives de 2005, 2007 et 5 études rétrospectives sont en support de l'étude pivotale ESCRS permettant d'étayer davantage l'efficacité de la céfuroxime administrée en intracamérulaire dans la prévention des endophtalmies post-opératoires.
Une étude rétrospective publiée en 2013, incluant 16 patients opérés de la cataracte entre 2004 et 2012, a indiqué une réduction par quatre du taux d'endophtalmie postopératoire avec l'utilisation de céfuroxime intracamérulaire. Dans une autre étude de 2020, l'incidence, l'étiologie et les résultats de l'endophtalmie ont été examinés sur une période de 20 ans entre 1999 et 2018. Cette étude a révélé que l'utilisation de la céfuroxime intracamérulaire a conduit à six fois moins d'endophtalmie postopératoire. Une étude de cohorte à long terme réalisée en France et publiée en 2016 a porté sur 6 371 242 opérations de cataracte réalisées chez 3 983 525 patients opérés de la cataracte par phacoémulsification entre 2005 et 2014. Au cours de ces 10 années, l'incidence de l'endophtalmie aiguë postopératoire a diminué de 0,145 % à 0,053 % grâce à l'injection intracamérulaire de céfuroxime.
La prophylaxie de l'endophtalmie aiguë, faisant suite à une chirurgie par phacoémulsification, avec irrigation peropératoire de céfuroxime, a été examinée lors d'une étude comparative de cohorte, rétrospective et interventionnelle incluant des patients ayant subi une phacoémulsification entre 2012 et 2019. Aucun événement indésirable lié à l'irrigation de céfuroxime n'a été trouvé lors de cette étude publiée en 2020. Il a été constaté que l'irrigation peropératoire de céfuroxime réduisait de 7 fois le taux d'endophtalmie postopératoire après phacoémulsification.
Une revue systématique de Cochrane en 2017 a montré un niveau de certitude modéré pour suggérer que l'utilisation de collyres antibiotiques en plus de l'injection d'antibiotique réduit probablement le risque d'endophtalmie par rapport à l'utilisation seule par injection ou en collyre et recommande aux chirurgiens de s'appuyer sur les preuves actuelles pour une décision éclairée dans leur choix de prophylaxie. Toutefois, une revue systématique de 2018 indique que les antibiotiques intracamérulaires seuls peuvent être aussi efficaces que les antibiotiques intracamérulaires associés à des antibiotiques topiques.
Source : BDPM
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Source : BDPM
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