Baclofène 0,05 mg/ml solution injectable intrathécale

pill

Informations générales

  • Substance

  • Forme galénique

    Solution injectable

  • Voie d'administration

    Voie intrathécale

Source : ANSM

indication

Indications et autres usages documentés

side-effect

Posologie

BACLOFENE AGUETTANT est destiné à une administration sous forme de doses tests en bolus unique (via un cathéter inséré dans l'espace sous-arachnoïdien ou par ponction lombaire) et, lors du traitement chronique, la solution de baclofène est administrée par voie intrathécale au moyen d'une pompe implantable qui délivre la solution de manière continue dans l'espace sous-arachnoïdien (pompes certifiées UE).

Afin de déterminer la posologie optimale, chaque patient doit subir une phase de test avec un bolus intrathécal de baclofène, suivie d'une période individuelle de détermination de la dose qui se déroulera avec une extrême prudence avant l'instauration d'un traitement d'entretien.

L'administration intrathécale de baclofène à l'aide d'un système implantable ne doit être pratiquée que par un médecin expérimenté possédant les compétences requises. Il est extrêmement important de respecter scrupuleusement les instructions spécifiques du fabricant en ce qui concerne l'implantation, la programmation de la pompe et/ou le remplissage du réservoir.

L'efficacité du baclofène intrathécal a été démontrée dans le cadre d'études randomisées contrôlées utilisant un système de perfusion certifié UE. Il s'agit d'un système d'administration implantable: un réservoir rechargeable est implanté sous la peau, généralement dans la paroi abdominale. Ce système est connecté à un cathéter intrathécal sous-cutané jusqu'à l'espace sous-arachnoïdien.

Posologie

Phase de test

Avant d'administrer du baclofène sous forme de perfusion intrathécale continue, les patients doivent présenter une réponse positive à l'administration intrathécale d'une dose de test dans le cadre d'une phase de test initiale. Généralement, on administre une dose de test en bolus par ponction lombaire ou par un cathéter intrathécal en vue d'obtenir une réponse. Avant la sélection, les patients doivent être exempts d'infection car la présence d'une infection systémique risque d'empêcher une évaluation correcte de la réponse.

La dose initiale est généralement de 25 ou 50 microgrammes ; cette dose est généralement augmentée par paliers de 25 microgrammes à intervalles d'au moins 24 heures jusqu'à obtention d'une réponse qui persiste pendant 4 à 8 heures environ.

La dose doit être injectée en au moins une minute par barbotage.

Des ampoules faiblement dosées (0,05 mg/ml, correspondant à 50 microgrammes/ml) sont disponibles pour cette phase de test.

Du matériel de réanimation doit être immédiatement disponible lors de l'injection de la première dose.

Les patients sont considérés comme répondant positivement s'ils présentent une réduction significative du tonus musculaire et/ou de la fréquence et/ou de la sévérité des spasmes.

On observe une grande variabilité en termes de sensibilité au baclofène intrathécal. Des signes de surdosage sévère (coma) ont été observés chez un adulte après une dose de test unique de 25 microgrammes.

Les patients qui ne répondent pas à une dose de test de 100 microgrammes ne doivent pas recevoir de doses supplémentaires et ne sont pas éligibles pour des perfusions intrathécales continues. Un monitorage des fonctions respiratoire et cardiaque est indispensable au cours de cette phase, tout particulièrement chez les patients souffrant d'une maladie cardio-pulmonaire et de déficit des muscles respiratoires ou chez ceux sous traitement par des préparations de type benzodiazépines ou des opiacés, qui sont exposés à un risque accru de dépression respiratoire.

Phase de détermination de la dose.

Lorsqu'une réponse positive du patient vis-à-vis de BACLOFENE AGUETTANT a été démontrée par le biais de doses de test, on instaurera la perfusion intrathécale au moyen d'un système d'administration adapté. Une infection est susceptible d'accroître le risque de complications chirurgicales et de rendre plus difficiles les tentatives d'ajustement de la dose.

Après implantation, la dose journalière totale initiale doit être déterminée en doublant la dose qui a engendré un effet positif lors de la phase de test et en administrant cette dose sur une période de 24 heures, sauf si l'effet de la dose en bolus s'est maintenu pendant plus de 12 heures. Dans ce dernier cas, la dose journalière initiale sera identique à la dose administrée lors de la phase de test et sera administrée sur une période de 24 heures. La dose ne doit pas être augmentée au cours des premières 24 heures. Après les premières 24 heures, on ajuste lentement la dose chaque jour jusqu'à obtention de l'effet souhaité. Pour éviter un surdosage, l'incrément ne doit pas dépasser 10 à 30 %.

Patients souffrant de spasticité d'origine cérébrale : après les premières 24 heures, on ajustera lentement la dose chaque jour jusqu'à obtention de l'effet souhaité. Pour éviter un surdosage, l'incrément ne doit pas dépasser 5 à 15 %.

Si on utilise une pompe programmable, la dose ne doit être augmentée qu'une fois par 24 heures. Pour les pompes non programmables raccordées à un cathéter de 76 cm et avec un débit de 1 ml/jour, il est recommandé de n'évaluer la réponse qu'à intervalles de 48 heures. Si la dose journalière a été augmentée de manière significative sans que l'on n'observe aucun effet clinique, contrôler le bon fonctionnement de la pompe et la perméabilité du cathéter.

On ne dispose que d'une expérience limitée avec des doses supérieures à 1000 microgrammes/jour.

Au cours de la phase test, de même qu'au cours de la période de détermination de la dose après implantation, les patients doivent faire l'objet d'une surveillance attentive au sein d'un établissement hospitalier disposant de tout l'équipement et du personnel nécessaires. Du matériel de réanimation doit être immédiatement disponible en cas de réaction représentant une menace pour le pronostic vital ou d'apparition d'effets indésirables très graves. Pour limiter les risques en phase péri-opératoire, l'implantation de la pompe ne doit avoir lieu que dans des centres disposant d'un personnel expérimenté.

Traitement d'entretien

L'objectif clinique consiste à maintenir un tonus musculaire le plus proche possible de la normale et à limiter la fréquence et la sévérité des spasmes sans engendrer d'effets indésirables intolérables. On doit dès lors utiliser la plus faible dose requise pour obtenir une réponse satisfaisante. En raison d'une réponse décroissante au traitement ou en raison de la progression de la maladie, les patients sous traitement chronique nécessitent progressivement des doses plus élevées pour maintenir une réponse optimale à long terme. Dans la majorité des cas, la dose se stabilise après 1,5 à 2 ans de traitement. Le maintien d'un certain degré de spasticité est souhaitable afin d'éviter une sensation de « paralysie » par le patient.

Par ailleurs, un certain degré de clonie musculaire et des spasmes occasionnels peuvent être importants pour soutenir les fonctions circulatoires et prévenir éventuellement une thrombose veineuse profonde.

Pour maintenir un contrôle adéquat des symptômes, la dose journalière peut être augmentée progressivement de 10 à 30 % en adaptant le débit de la pompe et/ou la concentration de Baclofen Aguettant Intrathecal dans le réservoir. La dose journalière peut également être réduite de 10 à 20 % si le patient présente des effets indésirables.

Si une augmentation significative de la dose est brutalement nécessaire, cela doit faire penser à un problème impliquant le cathéter (entortillement ou déplacement) ou à un dysfonctionnement de la pompe.

Pour le traitement d'entretien à long terme par perfusion continue, la dose de baclofène intrathécal se situe entre 10 et 1200 microgrammes/jour, une réponse satisfaisante étant obtenue chez la plupart des patients avec 300 à 800 microgrammes/jour.

Environ 5 % des patients traités à long terme deviennent réfractaires à une augmentation de la dose. Ce phénomène pourrait être la conséquence d'un échec thérapeutique. On ne dispose pas d'une expérience suffisante pour pouvoir émettre des recommandations sur la conduite à tenir lors d'un échec du traitement Ce phénomène a néanmoins été occasionnellement traité en milieu hospitalier par une « fenêtre thérapeutique » consistant en une réduction progressive de la dose de baclofène intrathécal sur une période de 2 à 4 semaines et le passage à une autre méthode de traitement de la spasticité (par exemple sulfate de morphine sans conservateur par voie intrathécale). Après cette période, la sensibilité vis-à-vis du baclofène intrathécal pourrait être rétablie : le traitement doit être repris à la dose initiale en perfusion continue, suivi d'une phase de détermination de la dose afin d'éviter un surdosage.

La prudence est de rigueur lors du passage du baclofène intrathécal à la morphine et vice versa (voir « Interactions »).

Un suivi clinique régulier est nécessaire pour évaluer les besoins du patient en termes de posologie, pour s'assurer que le système d'administration fonctionne correctement et pour constater tout effet indésirable ou la présence d'une infection.

Arrêt du traitement

Sauf en cas d'urgence associée à un surdosage, le traitement doit être interrompu de manière progressive en procédant à des réductions successives de la dose. BACLOFENE AGUETTANT ne doit pas être arrêté brutalement (voir « Mises en garde spéciales et précautions d'emploi »).

Administration : spécifications particulières

Des ampoules de 10 mg/5 ml, 40 mg/20 ml et 10 mg/20 ml de BACLOFENE AGUETTANT ont été spécifiquement développées pour utilisation avec des pompes à perfusion.

La concentration exacte à choisir dépendra de la dose journalière totale nécessaire, ainsi que de la vitesse de perfusion minimale de la pompe. Se référer au mode d'emploi du fabricant, qui reprend toutes les recommandations spécifiques.

Mode d'administration

Dans la majorité des cas, BACLOFENE AGUETTANT s'administre sous forme de perfusion continue directement après implantation. Dès que le patient est stabilisé en termes de dose journalière et en ce qui concerne les aspects fonctionnels et dans la mesure où la pompe le permet, on peut passer à un mode d'administration plus complexe afin de permettre un contrôle optimal de la spasticité à différent moments de la journée. Par exemple, les patients qui présentent davantage de spasmes pendant la nuit nécessiteront éventuellement une augmentation de 20 % de la vitesse horaire de perfusion.

Cette modification de la vitesse de perfusion doit être programmée environ 2 heures avant le moment où l'on souhaite obtenir l'effet clinique attendu.

Chaque ampoule est exclusivement à usage unique. Ne pas restériliser.

Le médicament doit être inspecté visuellement avant usage. Seules les solutions limpides et pratiquement exemptes de particules peuvent être utilisées.

Instructions d'utilisation

Baclofen Aguettant Intrathecal est destiné à l'injection intrathécale et à la perfusion continue et doit être administré conformément aux spécifications qui accompagnent chaque système de perfusion.

Pour les instructions concernant la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.

Populations particulières

Population pédiatrique

Phase de test

La dose d'essai initiale par ponction lombaire pour les patients âgés de 4 à <18 ans sera de 25 à 50 microgrammes/jour selon l'âge et la taille de l'enfant. Les patients qui ne répondent pas peuvent recevoir une dose accrue obtenue par augmentation de la dose initiale de 25 microgrammes/jour toutes les 24 heures. La dose de sélection maximale ne dépassera pas 100 microgrammes/jour chez les patients pédiatriques. Les mesures de sécurité à prendre sont les mêmes chez les adultes et les enfants, veuillez vous référer à la sous-rubrique phase de test ci-dessus.

Phase de détermination de la dose Les recommandations sont les mêmes chez les adultes et les enfants, veuillez vous référer à la sous-rubrique phase de titration ci-dessus.

Traitement d'entretien

Chez les enfants âgés de 4 à <18 ans présentant une spasticité d'origine cérébrale et médullaire, le dosage d'entretien initial pour une perfusion continue à long terme de Baclofen Aguettant Intrathecal se situe dans une plage de 25 à 200 microgrammes/jour (dose médiane: 100 microgrammes/jour). La dose quotidienne totale a tendance à augmenter au cours de la première année de thérapie, de sorte que la dose d'entretien doive être ajustée en fonction de la réponse clinique individuelle. Il existe peu de données disponibles pour des doses supérieures à 1.000 microgrammes/jour.

La sécurité et l'efficacité de baclofène intrathécal pour le traitement d'une spasticité grave d'origine cérébrale ou médullaire chez les enfants âgés de moins de 4 ans n'ont pas été établies (voir également rubrique 4.4).

Insuffisance rénale

Aucune étude n'a été réalisée chez les insuffisants rénaux traités par BACLOFENE AGUETTANT. Le baclofène étant principalement excrété sans modification par les reins, il doit être administré avec prudence et attention particulière chez les patients dont la fonction rénale est déficiente.

Insuffisance hépatique

Aucune étude n'a été réalisée chez les insuffisants hépatiques traités par BACLOFENE AGUETTANT. Aucun ajustement de la posologie n'est recommandé car le foie ne joue aucun rôle significatif dans le métabolisme du baclofène après l'administration par voie intrathécale de BACLOFENE AGUETTANT. L'insuffisance hépatique ne devrait donc pas avoir d'impact sur l'exposition de l'organisme au médicament

Patients âgés

Plusieurs patients âgés de plus de 65 ans ont été traités par BACLOFENE AGUETTANT au cours d'essais cliniques sans risques accrus par rapport aux patients plus jeunes. Aucun problème spécifique à ce groupe d'âge n'est attendu car les doses sont ajustées individuellement.

Source : BDPM

side-effect

Contre-indications

  • Grossesse

interactions

Interactions

médicaments sédatifs <> alcool (boisson ou excipient)
Association DECONSEILLEE
Nature du risque et mécanisme d'action
Majoration par l'alcool de l'effet sédatif de ces substances. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
Conduite à tenir
Eviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.
baclofène <> lévodopa
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque d’aggravation du syndrome parkinsonien ou d’effets indésirables centraux (hallucinations visuelles, état confusionnel, céphalées).
Conduite à tenir
-
médicaments sédatifs (sauf oxybate de sodium) <> autres médicaments sédatifs (sauf oxybate de sodium)
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Majoration de la dépression centrale. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
Conduite à tenir
-
médicaments à l'origine d'une hypotension orthostatique (sauf inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5) <> dapoxétine
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de majoration des effets indésirables, notamment à type de vertiges ou de syncopes.
Conduite à tenir
-
médicaments à l'origine d'une hypotension orthostatique <> médicaments abaissant la pression artérielle
A prendre en compte
Nature du risque et mécanisme d'action
Risque de majoration d’une hypotension, notamment orthostatique.
Conduite à tenir
-
side-effect

Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Il n'y a pas eu d'études adéquates et suffisamment contrôlées portant sur des femmes enceintes. Le baclofène traverse la barrière placentaire. BACLOFENE AGUETTANT ne doit pas être utilisé durant la grossesse, sauf si les bénéfices potentiels sont plus importants que les risques potentiels pour le fœtus. Les études animales ont mis en évidence un effet tératogène du baclofène lors d'administration orale (voir rubrique 5.3).

Allaitement

On ignore si des concentrations mesurables du produit peuvent être détectées dans le lait maternel de mères qui allaitent et sont traitées par BACLOFENE AGUETTANT. Aux doses thérapeutiques orales, la substance active passe dans le lait maternel, mais en si faibles quantités que le nourrisson ne risque pas de présenter d'effets indésirables.

Fertilité

Des kystes ovariens ont été découverts par palpation chez environ 4 % des patientes atteintes de sclérose en plaques sous traitement par du baclofène oral jusqu'à un an. Dans la plupart des cas, ces kystes ont disparu spontanément alors que les patientes continuaient à recevoir le médicament. Il est connu que des kystes ovariens apparaissent spontanément parmi une certaine proportion de la population féminine normale.

side-effect

Propriétés pharmacologiques

Classe pharmacothérapeutique : MYORELAXANTS, AUTRES AGENTS A ACTION CENTRALE

Code ATC : M03BX01.

Mécanisme d'action

Le baclofène ralentit la transmission réflexe mono- et polysynaptique au niveau de la moelle épinière par stimulation des récepteurs GABA-B.

Effets pharmacodynamiques

La structure chimique du baclofène est analogue à celle de l'acide gamma­ aminobutyrique (GABA), qui est un neurotransmetteur inhibiteur.

La transmission neuromusculaire n'est pas modifiée par le baclofène. Le baclofène a un effet antinociceptif. Lors de maladies neurologiques s'accompagnant de spasmes musculo-squelettiques, les propriétés de baclofène se manifestent non seulement sous la forme d'un effet sur les contractions musculaires réflexes, mais également par une réduction notable de l'intensité des spasmes douloureux et du clonus.

Efficacité et sécurité clinique

Le baclofène améliore la mobilité des patients, leur assure une plus grande autonomie et facilite la kinésithérapie.

Le baclofène déprime le système nerveux central de manière générale et provoque de la sédation et de la somnolence, ainsi qu'une dépression respiratoire et cardio-vasculaire.

Par ailleurs, le baclofène s'est avéré exercer un effet dose-dépendant sur la dysfonction érectile chez l'homme via la stimulation des récepteurs GABAB (voir rubrique 4.8).

BACLOFENE AGUETTANT peut être considéré comme une alternative à des interventions de neurochirurgie destructrices.

Le baclofène, introduit directement dans l'espace intrathécal permet de traiter la spasticité à des doses au moins 400 à 1 000 fois plus faibles que celles qui seraient nécessaires par voie orale.

Bolus intrathécal.

Le médicament commence généralement à agir une demi-heure à une heure après administration d'une dose intrathécale unique. L'effet spasmolytique maximal se manifeste environ 4 heures après administration et cet effet persiste durant 4 à 8 heures. L'apparition de l'effet, la réponse maximale et la durée d'action peuvent varier selon les personnes, en fonction de la dose, de la sévérité des symptômes et du mode et de la fréquence d'administration.

Perfusion continue.

L'effet antispasmodique du baclofène apparaît 6 à 8 heures après le début de la perfusion continue et atteint son maximum dans un délai de 24 à 48 heures.

Source : BDPM

side-effect

Effets indésirables

  • hypotonie musculaire

  • somnolence

  • trouble de la vigilance

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